Tit’Albert est un jeu de société mauricien lancé en 2018. Pour jouer, il faut prévoir un minimum de six personnes et désigner un maître qui mènera le jeu. Les cartes comprennent des villageois, des Tit Albert et autres personnages en mesure d’animer le village. Adapté du jeu de société Les Loups-garous, Tit’Albert a été créé par trois amis, Joël Ramdoo, Vincent Pollet et Patrick Morin. Ils en parlent à Scope.
Assis à la terrasse de l’IFM, Patrick Morin, Vincent Pollet et Joël Ramdoo jouent à Tit’Albert, un jeu de société 100% mauricien, en compagnie de leurs amis. “Tout a été conçu et fabriqué à Maurice”, précise Joël Ramdoo. Créé en 2018 par Atomic Games, ce jeu s’adresse à tout le monde. Il est inspiré du jeu de société français Les Loupsgarous. “Nous avons d’abord fait un prototype, que nous avons testé entre nous à des game nights. Les gens aimaient bien les illustrations, ainsi que le concept basé sur le folklore mauricien. Nous nous sommes dit qu’il fallait aller de l’avant et nous avons finalisé le jeu. Nous l’avons ensuite imprimé et nous nous sommes mis à le vendre”, raconte Patrick Morin. Le jeu, destiné aux plus de 8 ans, est en vente à Rs 500 sur le site d’Atomic Games.
Jeu de rôles.
Prenant le rôle du maître du jeu, Joël Ramdoo distribue une carte par joueur. Personne ne révèle sa carte. La boîte de jeu en compte 27. “Tit’Albert devient intéressant à jouer à partir de six joueurs. Quand il y a plus de joueurs, cela permet de jouer avec plus de personnages.” Parmi les cartes, il y a, entre autres, treize vilazwa, le sef vilaz, le voleur possédant des pouvoirs spéciaux, la petite fille, Tit’Albert, le gablou, l’agwa et le bay louke et Cliffeeeeurd. “Les Mauriciens ont accroché à ce jeu. Ils sont nombreux à l’acheter et à l’envoyer à leurs familles à l’étranger. Des Français nous ont fait la demande de l’avoir en France. Nous pensons aussi le vendre dans l’océan Indien”, disent Vincent Pollet et Joël Ramdoo. Une partie dure environ quinze minutes. “Moins il y a de joueurs, plus courte est la partie. Il y a des règles, un rôle à jouer et un objectif”, précise Vincent Pollet. Avec ses deux amis, ce dernier a monté Board Gamers Mauritius, une communauté de joueurs de jeux de société.
Savoir bluffer.
“Tit’Albert, c’est le nom du loup-garou à Maurice. Nous n’avons pas choisi Touni minwi car les gens n’auraient peut-être pas aimé”, souligne Vincent Pollet. Chaque partie propose aux joueurs d’incarner les habitants d’un village où quelques-uns se transforment en Tit’Albert une fois la nuit tombée. Le but des villageois est de trouver les Tit’Albert et ces derniers doivent manger les villageois. “Pour jouer, il faut des amis. C’est un party game qui se joue pour le fun. Il faut savoir bluffer et savoir se cacher. Quand on est un Tit’Albert, il y a un certain comportement à adopter. Si tu ne fais aucun bruit, si tu ne parles pas et que tu ne participes pas au débat, on saura que c’est toi le suspect. Mais si tu parles un peu trop, on pensera aussi que c’est toi”, explique Patrick Morin. Le soir, les villageois dorment tandis que le maître du jeu demande aux Tit’Albert de se manifester discrètement. À leur tour, ils désignent leur victime en montrant du doigt la personne qu’ils veulent éliminer.
Joël Ramdoo, Vincent Pollet et Patrick Morin sont amis depuis quatre ans. Les deux derniers, deux Français, vivent à Maurice depuis dix ans. Les trois amis se connaissent grâce à leurs métiers. Passionnés de jeux, ils ont décidé de créer Tit’Albert pour rassembler la communauté des joueurs de jeux de société à Maurice.
Interaction sociale.
“Nous avons chacun notre vie. Mais nous adorons nous réunir pour faire des soirées jeux.” En 2016, ils commencent par un petit groupe de joueurs. “Une année plus tard, il y avait deux tables de jeu. L’année dernière, cela a augmenté. Nous avons même déjà eu dix tables”, raconte Vincent Pollet.
“C’est un jeu qui se joue déjà beaucoup à Maurice et ailleurs. Tout a commencé lorsque nous faisions des soirées de jeu à la Turbine à Moka tous les derniers jeudis du mois, et de temps en temps à IFM avec Vincent Pollet et Patrick Morin. En voyant la communauté s’agrandir, nous nous sommes dit pourquoi ne pas lancer un jeu de société mauricien. Nous avons pensé à un jeu accessible où les gens n’ont pas besoin d’être des geeks”, confie Joël Ramdoo. En développant Tit’Albert, les trois amis ont voulu populariser les jeux de société à Maurice. “Il n’y a pas de jeux de société à Maurice. Dans le monde moderne, nous avons tous un peu marre de notre téléphone. Ce jeu aide à avoir un peu d’interaction sociale”, confie Vincent Pollet. Tit’Albert est un jeu amusant pour tous. Il est destiné à ceux qui sont à la recherche de simplicité et de convivialité et qui sont las des jeux virtuels. Atomic Games compte proposer ce jeu au grand public en le plaçant dans les magasins.