– La décision de revoir l’heure de fermeture de la bibliothèque revient au sénat
Ils étaient très furieux mardi après-midi, jusqu’à s’asseoir devant le parking couvert de l’Université de Maurice (UoM) pour faire entendre leur voix avant que le conseil se réunisse. Visiblement agacés par le langage utilisé par les membres assurant la sécurité, le président de l’Union des Étudiants, Saahir Goolfee, ainsi qu’une vingtaine d’autres étudiants sont montés avec force devant le bureau de l’administration de l’institution tertiaire pour que la décision de fermer la bibliothèque à 20h soit revue. Après plus de deux heures de discussions, décision a été prise de revoir cette heure à la prochaine rencontre du sénat étant donné que seule cette instance possède le pouvoir d’effectuer ce changement.
« Nous sommes obligés d’adopter cette manière d’agir car on ne porte aucune attention à ce qu’on dit. Lorsque nous demandons des explications sur la somme que recueille l’université concernant les frais de bibliothèque, on ne nous donne aucune réponse. Cela ne peut plus se faire », soutient Yudhaveer Ramdoya, vice-président de l’Union des Étudiants. Il dit constater que la bibliothèque n’a pas été rénovée et que de vieux livres sont toujours présents, en sus de ventilateurs cassés. « En tant que partie prenante majoritaire de l’UoM, nous devons savoir où part notre argent », dit-il. Il ajoute que la première décision prise par le conseil de fermer la bibliothèque à 17h « n’aurait pas dû être prise au départ ». Bien que cela affecte les “full-timers”, il soutient que ce sont les “part-timers” « qui souffriront le plus ».
Selon lui, « des règles n’ont pas été respectées » avant la prise de cette décision. De ce fait, une rencontre spéciale du sénat avait été convoquée pour que cette décision puisse être prise. « Maintenant, le conseil ne peut pas prendre de décision au sujet de la bibliothèque. Cette décision devra être prise par le sénat. Toutefois, une décision prise dans le passé stipule qu’un mois avant les examens et pendant la période d’examens, la bibliothèque restera ouverte jusqu’à 20h. Nous avons des examens jusqu’à décembre », dit-il. Yudhaveer Ramdoya ajoute toutefois que la décision du sénat pourrait prendre effet à partir de janvier de l’année prochaine. Il espère ainsi que les portes de la bibliothèque resteront ouvertes tout au long de l’année, avec une fermeture en juin et juillet. Et de dire que les points de vue de l’Union des Étudiants ont été pris en considération et que certains membres présents ont même accordé leur soutien aux étudiants.
Pour Lavish Jugjiwan Seewooruttun, représentant des étudiants sur le conseil, lorsque le « papier » a été présenté au conseil pour décider sur l’heure de fermeture de la bibliothèque, ce dernier a été abordé sous les “efficiency measures”. « Selon notre loi, ce n’est pas le conseil qui prend cette décision, mais le sénat », dit-il, précisant toutefois que le sénat étant un “statutory committee”, il avait « outrepassé trois provisions de l’UoM Act ».
Alors qu’un appel a été lancé au président du conseil, un “special senate” s’est tenu le 24 août. Selon lui, le “overtime cost” « ne représente que 1% des dépenses alors que les frais de la bibliothèque, eux, ont augmenté de 40% ». Et de se demander : « Peut-on empêcher les étudiants d’avoir accès au matériel éducatif à cause de 1% ? » Pour lui, il est « injuste que les “part-timers” soient mis à l’écart lorsqu’ils viennent à l’université pour leurs cours », à 17h, « et voir la bibliothèque fermée ». Il dit cependant rester confiant qu’une décision sera prise « dans l’intérêt des étudiants et de l’UoM ».
Du côté de l’administration de l’UoM, le sujet sera à nouveau présenté lors de la prochaine rencontre du sénat. « La bibliothèque sera normalement ouverte jusqu’à 20h. Ce sera au sénat de décider. Toutes les informations seront présentées au sénat en ce sens », explique une source.