L’effet des sons venant de certains instruments est thérapeutique pour le corps et l’esprit de l’homme. Entre percussions étonnantes et sonorités uniques, ces objets musicaux se présentent avec des vertus insoupçonnées sur celui qui se laisse transporter par leurs vibrations. Originaires d’Afrique, d’Asie, d’Europe et autres contrées aborigènes, ces instruments se démarquent par les bienfaits qu’ils dégagent.
Ce sont pour la plupart des instruments anciens présents depuis des siècles dans la tradition et le folklore d’un pays, d’un peuple ou d’une tribu. D’autres, comme le handpan, sont d’une génération d’instruments plus récents. Pour la première fois à Maurice, le Yogi Tamby Chuckravanen présentera cet objet musical en forme de soucoupe volante lors d’un concert en septembre prochain (voir encadré).
Le handpan pour calmer les tensions
Aussi connu comme le hang, hang drum ou hank drum, le handpan a été créé en Suisse au début des années 2000 par Felix Rohner et Sabrina Schäre. Il offre une percussion mélodique aux sonorités particulièrement subtiles, qui s’inspirent des steel drums des Caraïbes, et des sonorités des gamelans et gongs asiatiques. Le hang se compose de deux demi-coquilles métalliques jointes qui lui donnent l’allure d’une soucoupe volante. À souligner qu’il a les mêmes principes que le steelpan, mais a été modifié pour résonner, en créant des couches de différentes notes de musique.
En tournée en Amérique en 2012, le Yogi Tamby Chuckravanen tombe sur des musiciens jouant de cet étrange instrument sous un tunnel. Après s’être renseigné, il découvre la multitude de ses bienfaits. Quand des notes sont jouées, plusieurs éléments sont activés. Ce qui donne à l’instrument des sonorités relaxantes, tantôt douces, tantôt enivrantes. De là, le Yogi Tamby Chuckravanen décide d’en commander un, puis deux et ainsi de suite en optant pour ceux conçus avec un alliage de métaux convenant aux sons qu’il désire obtenir. “Dans notre cerveau, nous sommes connectés à une fréquence. Stress, peurs, tensions et autres émotions contraires ont des conséquences sur cette partie de notre corps. À mon niveau, j’ai travaillé un son qui agit directement sur cette fréquence et s’adresse à ceux souhaitant y faire des réparations.” Rien de magique, mais juste un instrument que le maître de yoga et de méditation a voulu connecter à la vie des personnes souhaitant se libérer des tensions et pressions du quotidien.
Didgeridoo : amplificateur d’énergie
Le didgeridoo est considéré comme étant l’instrument à vent le plus vieux au monde. À l’origine, cet instrument remontant à 50 000 ans est joué par les Aborigènes du nord de l’Australie. “Il était joué au cours des cérémonies pour se connecter aux esprits des ancêtres et la nature”, explique le musicien Kan Chan Kin. Il est aussi bénéfique pour ceux qui en jouent dans le sens où il sollicite la respiration circulaire. “Nous arrivons à jouer en produisant un bourdon (un son continu) et inspirer en même temps.” Respirer autant permet d’accumuler de l’énergie. Par exemple, quand nous courrons, notre respiration s’accélère. En jouant, nous ne faisons aucun mouvement et nous diffusons cette énergie. Les bienfaits viennent aussi de l’intention que l’on met en jouant du didgeridoo, qui agit comme un amplificateur. “Tout comme il amplifie les sons, le didgeridoo amplifie les intentions.”
Bols tibétains : thérapie du son
À l’origine, les bols tibétains ou bols chantants étaient fabriqués à partir de sept métaux distincts, symbolisant les astres : l’argent (la Lune), le cuivre (Vénus), l’étain (Jupiter), le fer (Mars), le mercure (Mercure), l’or (le Soleil) et le plomb (Saturne). Ces sept alliages représentent également les sept chakras, leur résonance permettant d’équilibrer chacun d’entre eux, mais aussi les sept jours de la semaine. “Quand ils sont bien accordés, les bols tibétains permettent de réaccorder les fréquences disparates de notre corps. Des fréquences qui peuvent être altérées par notre mode de vie”, confie Kan Chan Kin. Si les bols tibétains sont davantage utilisés aujourd’hui pour des healings, à la base on les retrouvait dans les temples au Népal. “Des intentions de prières résonnaient au même moment où l’on faisait chanter le bol”.
Tambour chamanique : état de conscience
La ravanne utilisée à Maurice est une version différente du frame drum ou tambour chamanique. Naguère, ces tambours étaient utilisés pour entrer dans des états de transe, indique Kan Chan Kin. Quand quelqu’un est actif, le battement du cœur est rapide. Détendu, le battement cardiaque est plus lent. “Avec le tambour nous arrivons à varier la vitesse du battement du cœur pour atteindre l’état de conscience désiré”.
Flûte : lien entre l’homme et les esprits
Elle fait partie des plus anciens instruments de musique existant au monde. Fabriquée avec des os d’oiseaux et autres animaux, la flûte a été retrouvée dans des caves, grottes et autres sites préhistoriques. Dans la culture amérindienne, “la flûte était utilisée pour communiquer avec les esprits de la nature. Par exemple pour incarner les animaux comme les oiseaux, on jouait de cet instrument”.
Djembé : rassembler les gens
Un djembé est un instrument de percussion originaire d’Afrique, connu comme le berceau de l’humanité. Ce qui fait la particularité du djembé, c’est sa vocation et capacité à rassembler les gens. En effet, en Afrique, la musique faisait partie de tous les événements avec des rites spécifiques pour chaque occasion comme les mariages, circoncisions, cultiver la terre, etc.
8 septembre au MGI
Contemplation : concert fusion sitar et handpan
À l’occasion d’un concert fusion classique, le 8 septembre au Mahatma Gandhi Institute à partir de 18h, le Yogi Tamby Chuckravanen présentera le handpan, instrument qui s’alliera au son du sitar. Le Yogi sera accompagné par le groupe Santokhee, et plusieurs autres instruments de l’Inde seront de la partie, notamment la flûte bansuri et le tabla. Au programme de Contemplation, des compositions originales sur base de musique classique orientale. À souligner que le Yogi Tamby Chuckravanen est Maître de Yoga et de Méditation. Il utilise la médecine alternative pour soulager les maux et contribuer au bien-être des gens.
Dans le cerveau d’un musicien
La musique est un bon stimulant cognitif…
– Par l’écoute avec des effets positifs sur la régulation des comportements et de l’humeur. Elle aurait un impact sur le bonheur.
– Par sa pratique, le chant ou l’utilisation d’un instrument permet de mobiliser des mécanismes cognitifs et de maintenir un degré de fonctionnement optimal en termes d’attention, de concentration, de raisonnement, de langage.
– Les effets de la musicothérapie s’appuient sur la neuroplasticité du cerveau et permettent de limiter, entre autres, la progression de la maladie d’Alzheimer par la stimulation de l’hippocampe.