Féru d’arts martiaux depuis l’adolescence, Bruneau Laurette a le vent en poupe. Intronisé au Hall of Fame de Budo Magazine en Italie et au Hall of Fame de Serbie, il vient de débuter des formations en krav maga au Kenya et bientôt dans d’autres pays d’Afrique : Tanzanie, Zanzibar et Ouganda. Il est désormais l’instructeur attitré de cet art martial dans l’océan Indien et en Afrique. Bruneau Laurette est également expert en protection rapprochée et instructeur en maniement d’armes à feu. Rencontre avec un guerrier qui ne se pose pas de limites.
Rien de plus grisant que de vivre de sa passion. C’est le cas de Bruneau Laurette, 44 ans, qui a abandonné son métier d’hygiéniste pour se consacrer à l’art martial qui le fait vibrer, le krav maga. Cette discipline lui a permis de parcourir un long chemin, qui a fini par le mener à une reconnaissance internationale. Cette année, Bruneau Laurette a été intronisé au Hall of Fame de Budo Magazine en Italie (une référence pour les arts martiaux) ainsi qu’au Hall of Fame de Serbie. Il y a d’ailleurs donné des formations et animé des séminaires. “C’est une grande fierté pour moi que d’être intronisé au Hall of Fame dans deux pays différents aux côtés des plus grands experts dans le domaine. Cela montre que mon parcours et mon travail sont appréciés par mes confrères”, confie Bruneau Laurette.
Un homme déterminé.
On lui a confié les rennes du krav maga pour toute la région de l’océan Indien et en Afrique. Bruneau Laurette a organisé une formation au Kenya, le mois dernier. “C’était un moment fort, j’ai assuré une formation pendant trois semaines. Je suis satisfait de ce que j’y ai accompli. Tous les deux mois, j’irai organiser une nouvelle formation. J’en ferai d’autres dans d’autres pays africains prochainement. Des dates en Tanzanie, Ouganda et Zanzibar sont déjà à l’agenda.”
Nous l’avons rencontré au Jardin Botanique de Curepipe. Le “martialiste” a tout d’un homme déterminé. Aucun obstacle ne l’empêchera d’atteindre ses objectifs. Il souhaite aller le plus loin possible, sans se fixer de limites. C’est ce même état d’esprit qui l’a amené à mettre de côté ses aptitudes à l’athlétisme pour se consacrer aux arts martiaux. “En même temps que je pratiquais les arts martiaux, je faisais partie de la sélection nationale d’athlétisme. Je courais les 150 et 250 mètres. Je ne me suis jamais fixé de limites dans ce que je fais. C’est comme cela que j’ai contracté une blessure à la cheville pendant mes entraînements d’arts martiaux. Ron Davis, l’entraîneur d’athlétisme de l’époque, m’a alors demandé de faire un choix entre les deux disciplines puisqu’ils n’allaient pas de pair. J’ai choisi les arts martiaux.”
L’art de survivre.
“Je mange, je respire, je vis le krav maga”, dit-il, le sourire aux lèvres. T-shirt et gabardine noirs et des tennis de sports aux pieds : c’est ainsi que se présente à nous le féru d’arts martiaux. Son regard scrute les méandres du jardin, sans doute un réflexe dû à ses nombreuses casquettes qui lui permettent de gagner sa vie. Car Bruneau Laurette est également garde du corps à Maurice et à l’étranger. “Je propose mes services en protection rapprochée. Je suis sollicité par des businessmen, des politiciens ou des personnes victimes d’intimidations.” Il est aussi sollicité afin d’assurer l’escorte maritime dans le bassin de Somalie pour parer à toute tentative de piraterie.
Bâti comme un roc : ses muscles saillants et son regard intimidant peuvent en effrayer plus d’un. Mais Bruneau Laurette n’aime pas la violence gratuite. Sa philosophie : ne jamais utiliser la violence, sauf quand sa survie en dépend. C’est d’ailleurs l’enseignement qui ressort de la pratique du krav maga. “C’est l’art de survivre, ce n’est pas un sport. C’est une discipline militaire qui te permet de beaucoup apprendre dans un court laps de temps.”
Ken le survivant, son idole.
Avant d’entrer de plain-pied dans le krav maga, Bruneau Laurette a commencé par apprendre la kapap, le krav maga israélien. Il a rencontré celui qui allait devenir son formateur en la personne d’Avi Nardia, major de l’armée israélienne dans l’unité antiterroriste. Cet art martial implique également la transmission du savoir, mais pas à n’importe qui. “J’ai une vingtaine d’élèves à Maurice. Je suis très sélectif, je ne prends pas tout le monde. Le krav maga est une arme trop puissante pour la mettre dans les mains de gens mal intentionnés. Je fais un screening de la personne avant de décider si elle est digne de recevoir les enseignements de cet art martial.”
S’il aime autant les arts martiaux, c’est surtout grâce à celui qui a été son idole depuis l’enfance, Ken le survivant. Ce personnage de dessin animé occupait toutes ses pensées chaque après-midi après l’école. “J’adorais ce personnage, il était un maître de dim mak, l’art de combattre en se servant des points de pression. Je me souviens que je courais depuis mon école jusqu’à la maison afin de ne pas rater une miette du dessin animé. Je regarde toujours des épisodes sur internet.”
Pourtant, c’est vers le judo qu’il se tourne alors qu’il n’a que 12 ans. Deux années plus tard, il se met au karaté. “Ces deux disciplines étaient les plus populaires à Maurice à l’époque.” Au fur et à mesure, il découvre d’autres disciplines : sambo, ju-jitsu brésilien, combat rapproché, kapap et krav maga.