L’école des Beaux-Arts du Mahatma Gandhi Institute (MGI) à Moka accueille actuellement le Salon de Mai. Il s’agit d’une édition spéciale pour célébrer les cinquante ans de l’indépendance du pays.
Cinquante artistes évoluant dans différents types d’art exposent leurs œuvres. Conçue tel un calendrier, l’exposition est un parcours dans le temps, année par année, retraçant les événements ayant marqué notre histoire commune.
“À travers un regard vers le passé, nous voulons faire une projection dans l’avenir”, confie Krishna Luchoomun, conservateur de l’exposition. “Il faut connaître notre passé pour pouvoir construire l’avenir, pour décider comment nous voulons que soit notre avenir, comment nous voulons que notre société soit dans le futur.” Cinquante regards, cinquante visions de ce passé en commun pour construire une passerelle vers l’avenir et une nation mauricienne forte.
Peintures, installations, photographies, bandes-son, vidéos et sculptures feront voyager le public dans les cinquante années qui ont suivi l’accession du pays à l’indépendance. Le visiteur sera invité à suivre un parcours qui lui permettra de contempler l’histoire du pays, de 1968 à 2018. Chaque œuvre est accompagnée d’une note de l’artiste détaillant l’idée derrière sa création et comment elle se rapporte à l’année en question. “Nous voulons que les gens s’immergent dans ces derniers 50 ans, qu’ils débutent un questionnement. Est-ce que nous avons créé une nation pendant ces 50 ans, quel chemin devons-nous prendre pour y arriver ? Sommes-nous toujours chacun dans sa communauté ? Quand peut-on appeler quelqu’un un Mauricien ? Autant de questions que tente de soulever l’exposition.”
Installations travaillées.
C’est une balade en remontant le temps, ponctuée par des travaux colorés, à l’image de Bann Politichien de Nirmal Hurry, Saken so Bout de Sultana Haukim ou Concept de Said Hossany, ou sombres, à l’instar de Hollanda de l’artiste Autelsing et Racines de Tristan Bréville. Le public pourra également apprécier des installations particulièrement bien travaillées : Blow the man down de Samanta Shiwpursad, Moi mo enn Moricien de Mohammad Aftaz Kaderbaccus et L’exploitation des mineurs de Tegaully.
Un appel avait été lancé pour concevoir l’exposition. Cinquante candidatures ont été choisies. Un tirage au sort a déterminé quel artiste héritera de quelle année. “Les artistes ont eux-mêmes fait leurs recherches afin de trouver l’événement ayant marqué l’histoire commune de l’année sur laquelle ils allaient travailler. Ils préparent l’exposition depuis un mois”, souligne Krishna Luchoomun.
Sachez également que le Salon de Mai sera vraisemblablement organisé en juillet désormais. “Depuis que le MGI propose des degrés et des masters, le mois de mai coïncide avec des examens ou la réalisation de projets. Nous avons dû nous adapter au calendrier académique”, confie Krishna Luchoomun.
L’exposition est visible jusqu’au samedi 28 juillet, excluant le dimanche, de 9h à 16h.