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Ouverture des bancs pour la pêche : un nouveau « stock assessment » réclamé

Un quota sera imposé aux bateaux étrangers Les pêcheurs et les opérateurs ont eu cette semaine une réunion de travail avec le ministre de la Pêche, Prem Koonjoo, concernant l’ouverture des bancs aux bateaux industriels étrangers. Les premiers nommés ont réclamé un nouveau “stock assessment” pour connaître l’état actuel des bancs. Ils contestent la capacité des prises de 5 000 tonnes, avancée par le ministère.

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De son côté, Prem Koonjoo a laissé entendre qu’un quota sera imposé aux bateaux étrangers. Le ministère de la Pêche a réagi aux craintes exprimées par les pêcheurs et opérateurs suivant la décision du gouvernement d’ouvrir les bancs de Nazareth et Saya de Malha aux bateaux industriels étrangers. Dans un communiqué émis en début de semaine, il laisse entendre que ces bancs sont « sous-exploités » et qu’une baisse dans les prises a été notée ces 15 dernières années.

De même, précise le ministère, ces bancs, situés à 600 km au nord de Maurice, sont peu fréquentés par les bateaux de pêche locaux. « Seuls deux bateaux battant pavillon mauricien y pêchent actuellement, avec des prises de 1 200 tonnes en 2017, alors que la capacité est de 5 000 tonnes annuellement. Les pêcheurs locaux ne s’aventurent pas vers ces bancs. » Ce point avancé par le ministère a justement été repris dans la réunion de mercredi dernier. Les opérateurs et les pêcheurs mettent en doute la capacité de 5 000 tonnes et invitent à produire des preuves. « Nous voulons que ces chiffres soient confirmés par des rapports du “stock assessment”. Nous voulons aussi savoir quand cette évaluation a été faite. Mais le ministère n’a pas été en mesure de nous produire ces documents », dit Judex Rampaul, du Syndicat des Pêcheurs.

Ce dernier réclame ainsi qu’un nouveau “stock assessment” soit réalisé avant d’ouvrir les bancs aux bateaux étrangers. « Il faut savoir quelle est la capacité réelle actuelle avant d’introduire des bateaux industriels sur ces bancs. » Il est aussi d’avis que le ministère peut se référer aux statistiques des bateaux, notamment concernant le “catch per fisherman”, pour avoir une idée de la situation. Judex Rampaul souligne également qu’il y a contradiction quand le ministère fait la promotion de l’aquaculture en disant qu’il faut augmenter la production de poissons et, d’autre part, parle de « stock sous-exploité ». Il ajoute que le développement de l’économie bleue doit se faire avec les acteurs mauriciens.

Les pêcheurs et les opérateurs réclament également l’arrêt de l’importation de poisson. Or, le ministère, lui, soutient avoir recours à l’importation pour répondre à la demande du marché. « Étant donné que les bateaux étrangers devront vendre leurs prises sur le marché local, c’est la population qui en profitera. Le transbordement en mer ne sera pas autorisé. La production supplémentaire permettra également de réduire l’importation. » Dans la foulée, le ministère précise également qu’il y aura certaines conditions imposées aux bateaux industriels étrangers pêchant sur nos bancs. En outre, un quota sera déterminé pour chaque bateau. De même, la garde-côte nationale mettra en place un système de “monitoring” pour s’assurer que ces bateaux respectent les conditions de leurs permis. « Ceux qui ne respectent pas les conditions établies verront leurs permis révoqués ».

Les pêcheurs, eux, sont également d’avis qu’il faut réglementer le type de pêche. « Il faut imposer des hameçons de dimension 4/0, destinés à capturer de gros poissons, à partir de 3 à 4 livres. Cela évitera ainsi de prendre les petits poissons. Cette mesure existait déjà dans le passé », dit ainsi Judex Rampaul.

REPRODUCTION Fermeture de la pêche à l’ourite

Du 9 août au 9 octobre, il sera interdit de pêcher l’ourite à Rodrigues. C’est la deuxième fermeture pour cette année. La première avait eu lieu du 27 février au 28 mars. Pendant cette période de fermeture, les 1 257 pêcheurs d’ourite auront droit à un emploi alternatif. Les enregistrements en ce sens ont déjà démarré.

À Maurice, la période de fermeture est prévue du 15 août au 15 octobre. Plusieurs Ong engagées dans la protection de l’environnement y apportent leur collaboration, en faisant notamment de la sensibilisation auprès des pêcheurs. Des amendes allant jusqu’à Rs 50 000 sont prévues pour toute infraction à la loi.

Le ministère conteste la PSU Le ministère de l’Économie océanique, des Ressources marines, des Pêcheries et du Transport maritime conteste les affirmations de la Professional Seafarers’ Union (PSU) sur la formation des marins. Il fait ressortir que de 2015 au 30 juillet 2018, 3 815 personnes ont été formées pour différents cours à la Mauritius Maritime Training Academy (MMTA).

De même, précise le ministère, le prix des cours est passé de Rs 11 000 à Rs 2 000. De même, les frais des examens médicaux sont passés de 8 000 à Rs 2 000. « Ces décisions ont été prises depuis janvier 2016 suite à des consultations avec les représentants syndicaux. Il est faux de dire que le ministre et le ministère ont pris leurs distances avec la PSU et que rien n’a été fait jusqu’ici. »

Le ministère dit également avoir bien reçu une demande de la PSU pour une rencontre avant le budget, mais qu’il a fait comprendre qu’une date serait fixée après le budget et les débats budgétaires. Toujours est-il que lors de la conférence de presse hier, les animateurs de la PSU ont une nouvelle fois déploré l’absence de formation « dans le secteur de la marine marchande ». Ils ont également précisé qu’ils reconnaissent que le coût des formations a baissé, mais qu’il faut « des cours appropriés pour les marins et non pas se concentrer sur les cours de “hotel staff” pour les bateaux de croisière ». Ces derniers sont aussi d’avis que le ministre Prem Koonjoo « a fait preuve de bonne volonté », mais qu’il doit « s’entourer d’une équipe ayant les compétences nécessaires dans le secteur de la marine marchande ».

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