Accueil Actualités Magazine Mary France Esther, L’art de faufiler son existence

Mary France Esther, L’art de faufiler son existence

0
Mary France Esther, L’art de faufiler son existence
Mary France Esther

En plongeant dans son passé pour nous raconter des bribes de sa vie, Mary France Esther affirme qu’elle a eu une vie bien remplie. Cette couturière de 67 ans, qui a presque toujours vécu à Beau Bassin, est toujours sollicitée par ses clients. Mais loin d’elle l’idée de reprendre les fils et les aiguilles. La rigueur, la minutie et l’amour qu’elle mettait dans ses coutures ont contribué à faire grimper la popularité de cette mordue de Scope, qui ne rate jamais un tirage, “quitte à en être malade”.

Comme nombre de jeunes filles de cette époque, l’école pour Mary France s’est arrêtée aux portes de la sixième. “J’ai appris la couture avec une tante. Ensuite, j’ai travaillé dans une usine de textile, où j’ai gravi les échelons. Une dizaine d’années au sein de cette entreprise française m’ont permis d’avoir plus d’outils pour devenir professionnelle dans le domaine.”
Elle est enceinte de son premier enfant quand l’usine ferme ses portes. Mary France aura l’occasion de se consacrer à sa vie de mère. Plus tard, alors qu’elle attend son troisième fils, “mon époux est tombé malade et ne pouvait plus travailler”. Femme courage, Mary France prend les choses en main et se consacre entièrement à la couture. Elle est au four et au moulin entre les enfants et son métier. Elle a connu plus d’une nuit blanche et les sorties étaient rares. Mary France a eu une vie plus que laborieuse pendant plus de trente ans avant de prendre sa retraite vers la soixantaine.

Aujourd’hui, elle s’autorise enfin à profiter de la vie, sortir, s’amuser et surtout chérir ses petits-enfants. Sans oublier d’être fidèle à Scope. Elle adore la rubrique “Cuisine” pour les recettes, les mots croisés, et se délecte de Traces du temps qui passe.

La boîte à questions
Notre invitée a plongé sa main dans notre boîte à questions. Et le hasard lui a imposé ce qui suit.

Pensez-vous que nous sommes seuls dans l’univers ?
Nous sommes entourés de beaucoup de planètes. Peut-être bien que nous ne sommes pas seuls, mais c’est difficile de se projeter plus loin que l’espace de la Terre. Donc, tant que ce n’est pas prouvé, je dirais que nous sommes les uniques vies humaines dans l’univers.

Si vous deviez changer un trait de votre personnalité, quel serait-il ?
Pendant très longtemps, j’ai été très dévouée envers les autres. J’ai beaucoup donné en tant que fille, mère et couturière. Je pense que j’ai déjà commencé à changer cet aspect de ma personnalité. Par exemple, même si j’adore coudre, je n’accepte plus de travaux, car je pense un peu plus à moi aujourd’hui. J’ai le temps de faire des activités avec mon groupe de troisième âge, aller danser, faire des sorties, et aller voir les personnes malades de mon entourage. La machine est déjà en marche !

Si on vous donne la possibilité de vivre une journée dans la peau d’une autre personne, qui choisirez-vous et pourquoi ?
Je pencherais pour Mère Teresa. Elle a consacré sa vie à servir les autres. Elle prenait soin des pauvres, des exclus, des plus démunis de la société et des malades. C’est également mon cas. Cela me fait du bien de donner de mon temps pour aller rendre visite aux personnes malades. Mère Teresa est une femme remarquable. J’aurais adoré être dans sa peau un jour car ses actions me parlent et m’impressionnent.

Aimeriez-vous être membre du Parlement ?
Pas du tout. Avec les politiciens que nous avons, la politique ne m’intéresse pas vraiment. L’image que j’ai de nos parlementaires, c’est qu’ils ne sont pas sincères. Il y a beaucoup d’hypocrisie et de non-dits. Après leurs discours, lorsqu’on pèse le pour et le contre, on se rend compte que c’est un peu n’importe quoi.

À quelle occasion sortez-vous le champagne ?
Je me permets de sabrer le champagne lors de mariages et de moments festifs. Pour célébrer l’amour et l’ère d’une nouvelle vie. Je l’ai fait au mariage de mes deux garçons.

Avec quelle vedette de la chanson entamerez-vous un duo ? Et pour chanter quoi ?
Je suis fan de Frédéric François. J’ai raté son précédent concert, mais j’étais présente lors de ses autres passages chez nous. J’adore ses chansons. J’aurais bien aimé interpréter avec lui Une rose dans le désert. Quand je me rends à des soirées rétro, à chaque fois que résonnent les premières notes, dans la seconde qui suit, je suis sur la piste de danse.

Qu’est-ce qu’une belle journée pour vous ?
En tant que grand-mère, cela se résume pour moi à passer du temps avec mes petits-enfants. J’en ai trois : Vince (11 ans), Victoria (6 ans) et Shanonne (10 ans). Apprendre davantage à se connaître, resserrer les liens et leur donner autant d’amour que je peux, le temps d’une journée.

Qu’auriez-vous fait si vous aviez les pouvoirs de Superman ?
Avec mes super-pouvoirs, j’aurais été en mesure de guérir les maux de la terre. J’aurais contribué à rendre plus facile la vie des personnes malades, âgées et des plus démunis.

Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner à votre enfant ? Et le pire ?
De toujours marcher dans le droit chemin. D’écouter les conseils, mais sans jamais laisser les autres prendre des décisions à notre place. Ces valeurs sont très importantes pour moi.

Au réveil, vous êtes du genre à dire “Ayo Mama” où “Allez hop, allons-y !” ?
Pendant trente ans, je n’ai jamais dit “Ayo Ma” et je me suis réveillée avec courage et détermination pour affronter les journées laborieuses qui m’attendaient. Aujourd’hui, je peux me permettre de paresser au lit si je n’ai pas d’activités de prévu.