La rue semble prise de fièvre hystérique. Ce vacarme est indigne d’une démocratie laïque. Et si la laïcité devenait le credo de notre république ? Les politiciens seraient sans doute contre. Ils ne pourraient pas jouer du communalisme et seraient contraints de présenter un programme bien foutu. Un truc pensé en phase avec la modernité.
Comprenons que tous les gays ou lesbiennes ne s’affichent pas forcément dans un carnaval. Les sectaires accepteront que les gays et lesbiennes occupent aussi des postes haut placés et peuvent être des gens aussi sérieux que compétents et de toutes les religions. Ne nous cantonnons pas à une image réductrice, erronée et caricaturale de “grande folle”.
Je demande pardons par avance à ceux que mes propos désobligent.
La connerie sectaire a de beaux jours dans ce pays. Est-ce que l’éducation accomplit son devoir à ce niveau ? Faudrait inculquer l’acceptation des différences aux gamins dans les écoles. Essayer de tendre vers une ouverture d’esprit. Ouvrir une fenêtre sur les réalités du monde moderne. Cesser de contempler son nombril. Les intellectuels gays devraient monter au créneau… à mon humble avis.
Avis aussi aux passéistes et à ceux prêts à renier leurs propres enfants en raison de leur orientation sexuelle. “Akoz li pa normal.” On en reparlera peut-être dans quelques décennies. Le temps que les esprits deviennent moins hermétiques. Moins contractés du sphincter. Et que l’on mictionne enfin sur le dimounn ki pou dir ?
J’avais cru entendre mon neurologue préféré sur une onde de fréquence modulée. C’est fou le nombre de spécialistes qui défilent ces temps-ci. Ces doctes personnages consentent à délaisser leur consultation pour éclairer l’obscurantisme des auditeurs, malades de maux aux noms barbares. Les maladies s’adaptent aussi à la globalisation.
Je comprends des choses élémentaires. Manger gras est aussi sain que fumer des clopes en sirotant un cola sursucré, avachi devant un écran. Cela s’avère nocif à la longue, les artères s’encrassent. Notons au passage que mater le foot à la télé n’est pas reconnu comme une activité sportive. Et la coupe du monde en Russie n’est pas un prétexte pour s’envoyer des shots de vodka.
Calfeutré dans le canapé, vous vous dites soudain que les biscuits salés du placard pourraient apaiser votre fringale. Malheur à vous, inconscients mangeurs de gonaz ! Ces aliments contiennent de l’huile de palme. Non, ce n’est pas une ville d’Italie !
En grand frère débonnaire, Google nous apprend que l’huile de palme intervient dans la composition de 80% des produits alimentaires à travers le monde : chips, croûtons, soupes en sachet, pâtes à tartiner, biscuits, mayonnaise, céréales, chocolat, sardines en boîtes…
Elle est utilisée par les industriels de l’agroalimentaire car elle est bien plus bon marché que les autres huiles. Sauf que celle-là est dangereuse pour la santé ! Elle contient 50% d’acides gras saturés (contre 15% pour l’huile d’olive). Ces acides gras augmentent les risques de maladies cardiovasculaires. Au menu : crises cardiaques, artères bouchées, obésité, cholestérol. Koze dokter !
Des milliers d’hectares de forêt tropicale disparaissent (Indonésie, Malaisie, Bornéo et Sumatra) au profit dudit palmier à huile. Pensez-y lorsque vous vous goinfrez de gonaz. 90% des forêts sont ainsi décimées. Avec pour résultat l’augmentation des rejets de gaz à effets de serre…
Autre chose. Je me suis surprise à me dire qu’en taxant la clope, notre Prince, dans sa grande miséricorde, donnera l’opportunité au fumeur de vivre sans addiction mortelle. Ou à passivement payer sa dîme. Et ainsi apporter sa petite roupie à l’édifice du progrès infrastructurel.
Entre-temps, les affres du vieillissement populationniste nous pendent au nez comme le rhume et les rhumatismes. La caisse de notre sécu a intérêt à être providentielle. Cependant, en toute saison, soyons sans crainte. Notre Prince pourvoira à nos besoins. Gardons la foi, le jour du Budget est proche