Quand, dans la ville de Byron Bay, à 600 kilomètres au nord de Sydney, l’ancien baron des mines Brian Flannery a eu l’idée de réhabiliter une voie de chemin de fer désaffectée pour y faire circuler une locomotive diesel retapée, il n’avait pas prévu de marquer l’histoire des énergies renouvelables.
Six ans plus tard, son projet a pris une tournure inattendue. Le 16 décembre 2017, il a offert à la cité balnéaire une première mondiale : un train électrique fonctionnant entièrement à l’énergie solaire. La nouvelle attraction touristique de la ville parcourt seize fois par jour, en sept minutes, un trajet de trois kilomètres.
L’histoire commence au début des années 2010. Brian Flannery, qui a fait fortune dans le charbon avant d’investir dans le secteur touristique, cherche un mode de transport alternatif pour les clients de son luxueux « Resort Elements of Byron », situé sur une plage de la ville confrontée à de terribles embouteillages. Il convainc les autorités locales de le laisser rouvrir une ligne de chemin de fer abandonnée et fait restaurer un « red rattler », l’un de ces trains construits après la seconde guerre mondiale, qui ont sillonné l’Australie pendant des décennies. Problème, les habitants voient d’un mauvais œil l’arrivée de cet engin polluant qui doit relier le centre au complexe hôtelier. Finalement, en 2016, un concours de circonstances offre une alternative : grâce aux progrès technologiques, au poids relativement léger de ce « red rattler » pouvant accueillir 100 passagers, à un trajet court et plat, il semble possible de l’alimenter à l’énergie solaire.
Récupérer l’énergie du freinage
Les équipes de l’entrepreneur couvrent le toit du train de panneaux photovoltaïques, les connectent à un ensemble de batteries lithium d’une capacité de 77 kWh et mettent en place un système de freinage qui permet de récupérer environ 25 % de l’énergie utilisée quand les freins sont actionnés. L’un des deux moteurs…