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Jean-Yves Chavrimootoo : « L’affaire NMH est le plus grand scandale financier après la BAI »

Membre de Rezistans ek Alternativ et négociateur syndical de la General Workers Federation (GWF), Jean-Yves Chavrimootoo s’exprime sur les défis à relever dans le monde du travail cette année. Il dénonce une « alliance » entre l’élite économique, les partis politiques traditionnels et un certain courant syndical. Il revient également sur l’affaire NMH, qu’il qualifie de « plus grand scandale financier après la BAI ». De même, il s’exprime sur l’appel de Jack Bizlall pour une alliance entre Rezistans ek Alternativ et le Muvman Premie Me.

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Vous avez terminé l’année avec une grève évitée à la dernière minute à l’hôtel Sofitel. Comment a démarré 2018 ?
En décembre dernier, les travailleurs de Sofitel ont démontré qu’ils avaient la capacité de faire une grève, même si ce n’était pas leur but premier. C’est cela qui nous a permis d’arracher un accord au dernier moment. Nous avions l’impression que le management nous poussait vers une grève parce qu’il croyait qu’il allait pouvoir continuer à faire tourner l’hôtel avec le service minimum. À notre avis, le management du Sofitel a été très mal conseillé légalement dans cette affaire. Malheureusement, nous démarrons 2018 dans les mêmes conditions, cette fois dans le port.

Dans la lutte pour l’amélioration des conditions de travail et contre l’exploitation, nos plus grands adversaires sont les avocats. Nous l’avons constaté avec Sofitel, et aujourd’hui encore avec le Mauritius Freeport Development. Ce conflit ne se passe pas dans le dialogue mais dans la confrontation face à l’armada légale de la compagnie. Le combat syndical se passe ainsi de nos jours. Le patronat n’est pas favorable au dialogue, même si la loi l’y oblige. Il trouve toujours des moyens de confronter les représentants syndicaux pour faire taire les voix qui s’élèvent, souvent à travers un système de terreur. La menace de renvoi est la principale arme du patronat et est entretenue par des avocats qui sont payés grassement.

Le cas de Sofitel, par exemple, était presque un conflit politique car l’avocat était de l’étude Duval. Aujourd’hui, dans le cas de MFD, c’est un avocat du MMM qui est en première ligne. Nous avons l’impression que le combat syndical se heurte souvent à des avocats proches des partis politiques traditionnels car il y a la question de financement politique en jeu. Il y a une relation malsaine entre le patronat et les avocats, qui se sont alliés contre la classe des travailleurs. À MFD, où 28 travailleurs risquent de perdre leur emploi pour avoir refusé le nombre d’heures imposé par le patron, je dirai même qu’il y a un enjeu autour de la guerre interne au MMM actuellement.

On dit souvent que les travailleurs ne sont pas aussi mobilisés de nos jours. Mais dans le cas de Sofitel, on a vu le contraire, avec un vote massif en faveur de la grève…
La démobilisation découle d’une dépolitisation de la classe de travailleurs. Cela remonte aux années 80’. Mais pour moi, il n’y a pas de combat syndical mais un combat politique. Certains dirigeants syndicaux ont voulu faire croire aux travailleurs qu’il ne faut pas occuper le terrain politique. Je crois que c’est cela qui a amené la démobilisation.

Aujourd’hui, on se retrouve avec une classe de travailleurs un peu perdue, sans repère politique. C’est pour cela que certains pensent qu’ils doivent se fier à ce qu’on leur donne à la veille d’une élection. La mobilisation des travailleurs des années 70’ – d’après ce que j’ai compris au cours de mon apprentissage – vient de leur conscience politique. Cela remonte aux années 40’, qui ont mené au combat pour l’indépendance, avec le parti travailliste, et par la suite au combat pour améliorer la vie des citoyens, avec le MMM dans les années 70’. Ce qu’on appelle les années de braise des années 70’ repose sur la conscientisation politique des travailleurs. La plus grande victoire de cette conscientisation est l’éducation gratuite. Tout comme cela a été à l’accès à l’indépendance auparavant. Quand le travailleur comprend que c’est sa participation dans la vie politique qui peut amener à des changements, c’est à ce moment-là qu’il se mobilise et qu’il y a progrès dans la société. Depuis l’indépendance et l’éducation gratuite, nous n’avons pas eu de grands changements d’orientation dans notre société.

Personnellement, depuis que j’ai rejoint la GWF comme négociateur, partout où je vais, je fais comprendre aux gens que je ne suis pas syndicaliste mais un militant politique qui croit que son devoir est de rester aux côtés des travailleurs. Ce combat sert à rendre la vie des citoyens meilleure. Comme je le disais à un groupe l’autre jour, à quoi cela sert-il d’avoir plus d’argent si la société ne peut vous offrir une meilleure vie ? En gros, c’est pour dire que le combat pour de meilleures conditions de travail est lié au combat pour une meilleure vie en société. C’est pour cela que je dis que c’est un combat politique.
Pour revenir à Sofitel, s’ils ont tenu le coup, malgré les pressions, c’est parce qu’il y a eu un travail pédagogique réalisé par la GWF au préalable pour éveiller leur conscience politique. Ils ont compris qu’ils ne réclamaient pas un “lizaz” de la part du patron, mais leur dû, pour avoir contribué à la richesse de leur hôtel et du secteur touristique. Ils ont aussi compris que leur lutte était une lutte nationale, contre le modèle économique, contre le modèle de développement touristique. C’est cela qui leur donne la force de lutter. Ils sentent qu’ils sont dans un combat beaucoup plus grand.

Quels sont les défis à relever dans le monde du travail en 2018 ?
Comme je l’ai dit plus tôt, il faut avant tout faire face à un type d’alliance qui se développe entre le patronat, les politiciens traditionnels et certains courants syndicaux qui viennent applaudir un salaire minimal à Rs 8 500. Je reconnais que c’est un progrès d’appliquer un salaire minimum, mais pour moi, ce chiffre n’est pas réaliste en 2018. Si pour certains, cela peut représenter un progrès, pour d’autres, cela risque d’être un recul. Dans certains secteurs où les travailleurs pouvaient avoir entre Rs 9 000 à Rs 10 000, le patron viendra leur dire qu’il faudra se contenter de Rs 8 500. Les Remuneration Orders (RO) dans le secteur textile nous ont démontré que même quand les patrons pouvaient payer plus, ils se contentaient de Rs 5 000 parce que c’est ce qui était recommandé par la loi. Au Sofitel, c’était la même chose. Le management se contentait de payer Rs 10 500, même s’il pouvait payer plus, parce que c’est ce qui était recommandé par le RO. Aujourd’hui, le salaire minimum à Rs 8 500 va encore donner lieu à ce genre de situation. Et vous voulez que j’applaudisse ? Non, je ne peux le faire. Je crois que maintenant il faudra se battre pour qu’on définisse ce qu’est le salaire minimum exactement. Pour notre courant syndical, la référence est le panier de la ménagère de Statistics Mauritius, qui est chiffré à Rs 28 000. Si on compte deux salaires dans un ménage, cela veut dire que le salaire minimum aurait dû être de Rs 14 000. C’est aussi simple que cela. Je le répète : le salaire minimum est un progrès, mais il y avait déjà une vingtaine de RO qui déterminaient déjà le salaire minimum, souvent supérieur à Rs 8 500. Qu’est-ce que le gouvernement a apporté de plus ? Pour moi, le salaire minimum à Rs 8 500 est une insulte aux travailleurs. C’est pour cela que cette alliance entre le patronat, les partis politiques traditionnels et un certain courant syndical me révolte. Le plus grand combat en 2018 sera contre cette alliance.

Un autre combat sera la généralisation de la semaine de 40 heures. Dans le port franc, par exemple, la loi dit que la semaine de travail est de 45 heures, mais le patronat croit qu’il faut imposer une semaine de 63 heures dans ce secteur. Quand le travailleur refuse, il passe sur un comité disciplinaire et risque le renvoi. C’est à cela que nous sommes confrontés en 2018. Toute notre énergie est engloutie dans cette affaire en ce début d’année, pour essayer de faire comprendre au patronat et à son armada d’avocats que la semaine de 63 heures n’existe pas dans notre pays. Si la MPA et le CHCL dans le port ont des semaines de 40 heures, pourquoi leur voisin, engagé dans le port franc, doit travailler plus ? Le contrat dit que la semaine est de 45 heures, plus “whatever” ce que le patron va décider. C’est ainsi qu’il y a 28 travailleurs qui sont aujourd’hui menacés. Le patron préfère payer le comité disciplinaire à des centaines de milliers de roupies pour faire renvoyer ces travailleurs. Ainsi, il impose une culture de la terreur à ceux qui restent.

Soit dit en passant, nous sommes en retard sur la généralisation de la semaine de 40 heures. L’Allemagne passe bientôt en semaine de 28 heures. La semaine de 35 heures est presque généralisée dans les pays développés. D’autre part, nous allons mettre beaucoup d’énergies dans le droit de grève en 2018. Nous sommes convaincus que cela doit devenir un droit constitutionnel. Il n’est plus possible que les travailleurs subissent autant de pressions quand ils veulent exercer leur droit de grève. Nous l’avons vu récemment au Sofitel. Il y a eu toutes sortes de “moulougandaz”.

Un autre combat sera celui sur les fonds de pension privés. Aujourd’hui, il y a des milliards de roupies, représentant la contribution des travailleurs, qui sont à la disposition du secteur privé et qu’ils peuvent utiliser pour faire ce dont ils veulent, dans leurs intérêts. C’est illégal. Le « special investigator » dans l’affaire NMH l’a d’ailleurs fait ressortir dans son rapport. Le pouvoir accordé au secteur privé pour disposer de ce fonds découle d’une dérogation accordée aux compagnies d’assurances. Si le fonds est géré par un investment manager, un administrateur ou un actuaire, on ne peut le faire. Ils n’ont pas le pouvoir pour ces transactions illégales. Et je pèse mes mots.

Justement, à ce sujet, l’affaire NMH a été relancée. Quelles sont vos réactions ?
Est-ce qu’il y aura une issue positive à l’affaire NMH ? Il paraît que Sunny Stars est prête à aller en cour. Tant mieux car, chez Rezistans ek Alternativ, nous avons toujours cru en la contestation sur un plan légal de tout ce que nous voulons combattre. Cela a commencé par la contestation du communalisme à travers le Best Loser System et aujourd’hui encore, nous sommes le seul parti à contester le “deal papa-piti” en Cour suprême. Dans le même ordre d’idée, nous accueillons la démarche d’une compagnie, quelle qu’elle soit, de chercher un avis de la cour sur le rôle de la FSC. D’ailleurs, dès le départ, nous avions réclamé une enquête sur la FSC et non pas que la FSC enquête. D’ailleurs, nous avons déposé “under protest” devant le « special investigator ».

Toutefois, ce qui est dommage, c’est que Sunny Star a son propre agenda, c’est-à-dire des transactions boursières qu’elles pensent être illégales. Nous aussi cela nous préoccupe, mais plus encore, c’est le fonds de pension. Nous étudions donc sérieusement quelle sera la marche à suivre, de notre côté, en ce qui concerne le fonds de pension. N’oublions pas que le « special investigator » a dit qu’avec ces transactions faites sous la Securities Act, l’intérêt des bénéficiaires des fonds de pension et des détenteurs d’assurance vie a été bafoué. N’oublions pas non plus que Rezistans ek Alternativ est le seul parti politique, la seule entité, qui est allée déposer devant le « special investigator » concernant les fonds de pension. Il faut de nouvelles règles concernant la gestion des fonds de pension. Il est inacceptable que les compagnies d’assurances aient plein droit sur l’argent des travailleurs. Cette affaire nous rappelle étrangement l’affaire BAI. C’est pour cela que nous disons que l’affaire NMH est le plus gros scandale financier après l’affaire BAI.

Parlons politique. Quelle est votre analyse de la performance de Rezistans ek Alternativ à l’élection partielle du No 18 ?
Le premier constat est que nous n’avons pas su mobiliser nos électeurs. La question que nous nous posons alors, c’est « qui a voté pour nous, si nous n’avons pas su mobiliser nos électeurs » ? Cela veut dire que Rezistans ek Alternativ a pu faire une nouvelle percée à Quatre-Bornes. Des gens qui n’avaient pas nécessairement voté pour lui en 2014 l’ont fait en 2018. Si aux prochaines élections, nous parvenons à mobiliser nos électeurs, plus les nouveaux, nous ferons mieux. Nous restons sur le “rising trend”. Par ailleurs, notre score à Quatre-Bornes est semblable à celui réalisé aux élections générales. Cela fait une grande différence. Toutes nos analyses démontrent que nous avons donc une assise de 4 à 5% dans toutes les circonscriptions du pays. Cela veut dire aussi qu’il ne faut pas que Kugan Parapen soit candidat dans une autre circonscription pour avoir le même résultat qu’à Quatre-Bornes. Rezistans ek Alternativ a une base électorale à travers le pays. Pour un petit parti, compte tenu de la nature politique de Maurice, c’est un gros progrès.

Certainement, nous nous attendions à mieux et il y a eu une déception au départ, mais “in the bigger picture”, nous maintenons notre progrès. Cette analyse sera d’ailleurs présentée aux membres ce dimanche lors d’une journée de réflexion au Rajiv Gandhi Science Centre.

Jack Bizlall dit que vous auriez pu réaliser un meilleur score si Rezistans ek Alternativ et le Muvman Premie Me s’étaient alliés…
L’analyse de Jack Bizlall ressemble à celle de Ramgoolam et de Bérenger. C’est-à-dire qu’ils allaient remporter les élections en faisant une alliance. D’ailleurs, il a mené campagne comme les partis traditionnels. S’il y avait eu une alliance entre Rezistans ek Alternativ et le Muvman Premier Me, peut-être que nous aurions pu faire mieux, mais il se peut aussi qu’on se serait cassé la gueule. Est-ce que tous les membres de Rezistans ek Alternativ veulent d’une alliance avec le MPM ? Est-ce que tous les membres du MPM veulent d’une alliance avec Rezistans ek Alternativ ?

Je vous donne un scoop : la première réunion politique de Rezistans ek Alternativ à Quatre-Bornes, suivant l’annonce de la candidature de Kugan Parapen a été organisée par des jeunes du MPM. C’était à La Source, avec Selven Govinden comme principal organisateur. Des jeunes du MPM s’étaient mobilisés pour soutenir Kugan Parapen. Ils ont fait preuve d’un enthousiasme extraordinaire, disant « nou mari kontan pou travay ansam ».

Personnellement, j’ai été très content de cela car ces jeunes du MPM sont mes amis. Nous partageons beaucoup de choses ensemble, à part le fait d’appartenir à deux mouvements différents. Malheureusement, rapidement, Jack Bizlall est venu mettre un frein à cet enthousiasme en annonçant sa candidature. C’était un “full stop” radical, en venant dire : “Je serai candidat et Kugan Parapen sera mon adversaire”. Après, il y a eu ce qu’il y a eu, mais je pense qu’il est bon de rétablir la vérité. Ce que je peux dire pour notre part, c’est que jamais Rezistans ek Alternativ ne s’engagera dans une bataille où son adversaire sera un autre parti de gauche. Notre combat est contre les partis traditionnels qui se croient propriétaires de la vie politique dans ce pays.

Le combat d’AKNL à Pomponette a fait grand bruit. Mais à ce jour, on ne voit pas d’évolution…
Avant d’aborder la question de Pomponette, il est bon de rappeler que Rezistans ek Alternativ est engagé depuis longtemps dans un combat pour les biens communs. Il s’inscrit dans le cadre de notre combat contre la dilapidation de nos terres agricoles. Nous avions d’ailleurs déposé des récipients de terre devant le parlement le jour où on votait la loi sur les amendements à la Sugar Industry Efficiency Act et la Non-Citizen Property Restriction Act, demandant aux parlementaires de protéger ces terres. Il y a 17 ans, des étrangers ne pouvaient acheter de terrain à Maurice. Aujourd’hui, ils peuvent acheter tout ce qu’ils veulent en termes de propriété dans ce pays. En ces 17 ans, tous les partis politiques traditionnels ont été au pouvoir à un moment ou un autre. Ils ont tous favorisé la dilapidation des biens communs. Qu’il s’agisse de terres ou de plages. Notre combat pour sauvegarder la plage de Pomponette s’inscrit dans cette mouvance.

Rezistans ek Alternativ, avec ses alliés CARES et AKNL, a établi une ligne contre le “beach grabbing”. Il y a eu La Cambuse, Pomponette, Bain de Rosnay ainsi qu’un début de mobilisation à Roches-Noires. Ici, il ne s’agit pas d’hôtel, mais de campement privé. Dans les semaines à venir, nous nous engagerons sur Les Salines, Petite-Rivière-Noire. Pour revenir à Pomponette, cela a été un combat de longue haleine, certainement, mais je pense qu’il y a déjà une première victoire quand le ministre des Terres est venu annoncer publiquement qu’il étudie la possibilité de reprendre la plage. C’est un progrès. Car AKNL a su mobiliser l’opinion publique. C’est cela sa plus grande victoire. Quand il y a eu la marche à Port-Louis, même s’il n’y avait que 600 personnes dans la manifestation, il y avait beaucoup qui, autour, affichaient leur soutien tout au long du parcours. Il faut dire aussi que ces activistes d’AKNL ont été très courageux. J’ai beaucoup d’admiration pour ces jeunes qui se mobilisent, dont Carina, Urmilla, Anishka, Yan et Shannon. Ce sont des jeunes qui tiennent le flambeau de ce combat avec beaucoup de courage et d’humilité. Leur action a permis au public de prendre conscience de l’accaparement des plages. C’est cela qui a mené le gouvernement à dire qu’il étudie la possibilité de reprendre la plage. Maintenant, le combat continue à partir de cette déclaration.

Selon les chiffres officiels déposés à la Commission électorale, le candidat Kugan Parapen a dépensé plus pour sa campagne au N°18 qu’Arvin Boolell et Roshi Bhadain. Qu’en pensez-vous ?
Si Kugan Parapen a enregistré des dépenses supérieures à celles des deux candidats, c’est tout simplement parce qu’il a été honnête dans ses déclarations. Sur le terrain, nous avons tous vu que Boolell et Badhain avaient une logistique beaucoup plus importante que Kugan Parapen. Ce qui implique des dépenses plus importantes. On peut donc se demander si leurs déclarations sont exactes. D’autant qu’il n’y a aucun reçu pour soutenir cela. Tous ceux qui sont sur Facebook, par exemple, ont vu que ces deux candidats ont fait des publicités payantes pendant la campagne.

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