Une amie se trouve dans une situation dramatique en Afrique du Sud. Sa vie ainsi que celle de ses proches et amis fermiers sont menacées. Elle m’a informé que plusieurs fermiers d’origine européenne subissent depuis quelques mois déjà des attaques répétées de bandes armées visant l’accaparement de leurs terres et de leurs maisons; bref de leurs fermes.
Je sais que le Président Zuma – en perte de vitesse dans l’opinion publique tant il semble inculte et jouisseur – encourage des assassins à agir pour exproprier les propriétaires, par la peur. La pratique la plus courante, en l’absence d’un projet agraire de distribution de terres, est en effet l’expropriation par des bandes armées qui pillent, brûlent et tuent, pour contraindre ces fermiers à quitter le pays.
En fait, je n’ai pas à avoir des doutes sur le comportement de Zuma. Je le suis depuis bien avant son élection comme Président et je sais comment il s’est enrichi et quel est son comportement tant sur le plan personnel que public. Il n’a absolument rien d’un Nelson Mandela. C’est un malotru plus proche d’un Mobutu Sese Seko (Zaïre) et d’un Amin Dada (Uganda) que d’un Julius Nyerere (Tanzanie), d’un Kwame Nkrumah (Ghana) ou d’un Patrice Lumumba (Congo). L’Afrique, berceau de l’humanité, perd du terrain sur le plan du respect de la vie.
J’ai conséquemment envoyé deux correspondances (20 et 23 juin 2017) aux journaux et aux radios pour qu’ils enquêtent sur ces attaques. Je ne peux que leur laisser le soin d’agir selon leurs priorités journalistiques. Je demande aux Mauriciens, cependant, non pas de mettre de côté leurs préoccupations personnelles ou de se détourner des événements graves qui affectent notre société, mais de s’intéresser à ce qui se passe en Afrique du Sud, comme aux Philippines ou au Croissant Fertile (entre la Syrie et l’Irak). Il y a une limite à être nombriliste quand des gens meurent dans le monde et que certains d’entre eux ont connu le génocide, qui est l’extermination d’une ethnie (les Tutsis en Rwanda), d’un groupe religieux (les Rohingya à Myanmar), d’un collectif politique (les communistes au Chili)…. Il existe des milliers d’exemples. De par notre silence même, des groupes d’opposants et des classes sociales ont subi l’extermination au Cambodge, en Chine, en URSS…
Que faire dans de telles situations ?
La première des choses pour un gouvernement qui se respecte consiste à enquêter et à faire comprendre aux dirigeants sud-africains qu’il faut immédiatement intervenir pour mettre un terme à ces crimes barbares. Notre civilisation ne tolère pas de tels actes.
Il convient aussi de prendre conscience du fait que ce n’est pas parce que nous avons soutenu l’ANC dans le passé que nous devons continuer à le faire; ce parti politique est non seulement responsable de l’insécurité généralisée dans le pays mais aussi de la pauvreté qui y règne. L’ANC n’est plus ce qu’il fut. L’ANC n’est plus un parti politique de gauche, anti capitaliste, démocratique… Notre gouvernement doit alerter l’opinion internationale à travers les Nations unies. Je vais écrire une lettre dans ce sens au ministre des Affaires étrangères.
Enfin, il faut saisir le pourquoi de ces attaques. Il ne serait pas juste d’accueillir des Sud-africains ici que parce qu’ils ont de l’argent à investir, et ne pas héberger ceux qui pourtant sont menacés de mort. D’ailleurs je trouve incompréhensible que les Sud-africains établis ici ne trouvent pas nécessaire d’instituer un comité de soutien en faveur de leurs concitoyens en détresse. Je connais certains parmi eux et j’irai les voir à ce sujet. Assez paradoxalement que cela puisse paraître, notre pays devra ouvrir ses frontières aux personnes en danger. Qu’ils soient Syriens ou Sud-Africains.
Que se passe-t-il exactement ?
Dans les faits il existe depuis 1993 un comportement inacceptable de certains Afrikaners disciples du Nazisme, qui s’attaquent aux Africains autochtones. Dans les universités comme dans la vie de tous les jours un racisme à caractère violent se construit des deux côtés. Il faut cependant deux choses pour que cette violence explose : une crise économique et une cassure sur le plan culturel ou de l’histoire. Il faut des lieux de confrontation : l’université, la presse, le parlement, les entreprises, une région…
En Ouganda, au Mozambique, au Zimbabwe, en Namibie les élites renversées ont quitté leurs pays; bon nombre d’Indiens, de Britanniques et de Portugais d’origine sont partis. Cela a fait reculer considérablement les économies des pays concernés. En Afrique du Sud, ce n’est pas la même chose. Ils vont rester et ce sera la guerre. C’est dans ce contexte qu’il faut intervenir MAINTENANT pour éviter un génocide.
Meurtre de fermiers d’origine européenne en Afrique du Sud
- Publicité -
EN CONTINU ↻
- Publicité -