Reconnu coupable de viol et de tentative de meurtre sur la personne d’Anita Jolita, Jean Mervin Roberto Lotoah a été condamné à 30 ans de prison sous la première charge et 40 ans sous la seconde. Ainsi en a décidé le jury hier, à une majorité de sept contre deux, après le summing-up de la juge Saheeda Peeroo.
Le couperet est tombé hier pour Jean Mervin Roberto Lotoah. Ce dernier a été reconnu coupable de viol sous l’article 249 (1) du Code pénal et de tentative de meurtre avec préméditation sous les articles 216, 217 et 222 (1) (b) du Code criminel et des articles 2 et 45 de l’Interpretation and General Clauses Act. Le jury, composé de neuf membres, lui a infligé, avec une majorité de sept contre deux, une peine de 30 ans pour viol et 40 ans pour attempt to murder with premeditation. Roberto Lotoah a toutefois décidé de faire appel du verdict du jury. L’accusé n’a jamais cessé de clamer son innocence dans cette affaire. Me Mannish Ajodah représentait ses intérêts.
Lors de son summing-up, la juge Saheeda Peeroo a rappelé le rôle du jury en tant que « judges of facts ». Elle a souligné que les tests ADN ne coïncident pas avec le profil de Roberto Lotoah mais que la poursuite a fait comprendre que l’ADN en lui-même n’est pas une preuve suffisante en droit. Parmowtee Goodur, Forensic Officer, a indiqué qu’il faut calculer une probabilité pour savoir si personne d’autre n’a le même profil, vu que dix parties seulement sont examinées. La scientifique avait souligné qu’il est actuellement impossible de faire cet exercice car la banque de données n’est pas complète. Le profil pourrait toutefois être celui d’Enrico Désiré Berthelot.
Le Dr Satish Boolell, ancien Chief Police Medical Officer, qui a été appelé à la barre des témoins jeudi, a souligné que la mort a été attribuée à l’exanguination provoquée par des saignements au niveau des orifices sexuels. La fillette, qui était âgée de deux ans et demi au moment des faits, a été frappée au visage, ce qui a causé des blessures aux lèvres et un traumatisme crânien. Le médecin légiste a affirmé qu’une pression a aussi été exercée sur le cartilage thyroïde d’Anita Jolita et qu’il est fort probable que la fillette n’avait pas encore rendu l’âme. Il a expliqué qu’Anita Jolita a saigné abondamment.
Amendée en attempt to manslaughter
Avant la délibération du jury, la juge Saheeda Peeroo a expliqué que si le jury ne voyait aucune préméditation sur la deuxième charge (tentative de meurtre avec préméditation), la charge serait amendée en attempt to manslaughter. « It is the prosecution burden to prove its case beyond reasonable doubt. »
Roberto Lotoah affirme avoir fait des aveux sous la contrainte. Il soutient avoir été giflé par la police et frappé sur la plante des pieds. Le main enquiry officer, le Detective Inspector (DI) Murugessen, avait toutefois souligné que l’accusé ne voulait pas d’avocat quand il a fait ses aveux. À la suite des questions de Me Ajodah sur la longue durée de l’interrogatoire, le policier a répondu qu’il y avait eu plusieurs pauses et qu’il écrivait un rapport sur Roberto Lotoah. La juge Saheeda Peeroo a expliqué que la poursuite a souligné que Lotoah ne s’était pas plaint à l’administration du centre de détention de Moka. Il s’est plaint quatre ans, après lors de l’enquête préliminaire.
Roberto Lotoah était accusé de viol, complot, tentative de meurtre et dissimulation de cadavre devant la juge Premila Balgobin l’année dernière ; il avait plaidé non coupable. Ludovic Prodigue, l’autre accusé dans cette affaire, a écopé de 26 ans de servitude pénale par la juge Premila Balgobin le lundi 4 octobre 2010 dans un separate trial, ayant plaidé coupable. La poursuite était représentée par Mes Moun Seetaram, Vinod Rammaya et Kesri Soochit.
AFFAIRE ANITA JOLITA: Roberto Lotoah écope de 40 ans de prison
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