Les quatre mousquetaires sont de retour au pays. Autour du cou, trois médailles d’or et une médaille d’argent acquises après haute lutte au cours de la 17e édition des championnats d’Afrique de boxe. Cet exploit retentissant de Ludovic Bactora, Bruno Julie, Richarno Colin et Kennedy St. Pierre a été salué à sa juste mesure à leur arrivée hier après-midi à l’aéroport de Plaisance où parents, amis et supporters s’étaient donné rendez-vous. Pendant plus d’une heure, l’aérogare s’était transformé en un ségatorium.
Les premiers à être présents à l’aérogare étaient les proches de Bruno Julie et de Ludovic Bactora. Père du premier nommé, Mario fait montre de sentiments mitigés. « Nous sommes heureux pour Bruno qui a su revenir au sommet après son opération à l’épaule. Il voulait certainement cette médaille d’or, mais il est de nouveau tombé face à un Algérien. Dommage, car il disputait ses derniers championnats d’Afrique ».
Pierre, père de Ludovic Bactora, se trouve par contre au comble du bonheur. « Je suis un homme triplement fier. Fier en tant que père, en tant que Mauricien et fier que mon fils ait su remonter la pente après son accident de moto. » Son seul regret demeure que les finales n’aient pas été diffusées en direct à la télévision. Qu’importe, chez les Bactora, la boxe se trouve dans le sang. Et ce, du fait que le père agit comme juge-arbitre depuis déjà trois ans, et que deux autres fils, Daryl et Damien, tentent de suivre les traces de Ludovic.
Mais voilà, l’ambiance monte déjà crescendo avec l’arrivée en fanfare des proches et supporters de Kennedy St. Pierre. Le service d’ordre est vite débordé et c’est aux cris de « Rasta Champion ! » à la gloire de leur nouveau héros qu’ils s’agglutinent à l’entrée de l’aérogare.
Parmi eux, Josian Lebon, assistant-entraîneur national et également habitant de Tranquebar, région où réside le nouveau champion d’Afrique. « J’ai suivi le parcours de Kennedy depuis quelques années déjà et j’avais prédit qu’il serait performant. Effectivement, au cours de ses dernières compétitions, il s’est toujours retrouvé sur le podium. Il possède l’avenir entre ses mains. À lui de persévérer maintenant. »
Clameur indescriptible
Les minutes défilent et les nouveaux héros se font toujours attendre. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, ses principaux lieutenants et le maire de Vacoas-Phoenix, Nooranee Allybocus, s’arment de patience. Le premier nommé ne peut cacher sa joie devant cet accueil. « C’est exceptionnel. Voilà ce qu’un sportif peut vivre quand il parvient au sommet. Il reste à espérer que cette prestation serve d’inspiration aux sportifs qui nous représenteront aux prochains Jeux des îles. »
Le maire de la ville Cendrillon, où habite Richarno Colin, évoque de son côté une récompense qui sera remise à ce dernier suite à une réunion du conseil municipal. « Le travail effectué au niveau des écoles de boxe a porté ses fruits. Nous sommes également heureux du fait que Richarno a déjà obtenu la palme de Phoenix d’or », soutient Nooranee Allybocus.
Puis, à 16h05, au moment où s’amènent parents et amis de Richarno Colin, s’élève une clameur indescriptible. Les quatre médaillés, accompagnés du Directeur technique national, Jean-Claude Nagloo, de l’entraîneur national, Judex Bazile, et du chef de délégation, Jacques Couttee, sont en vue. Très vite, ils sont portés en triomphe par des supporters en délire, et des guirlandes sont passées autour de leur cou.
« J’avais promis à Ludovic que ses pieds ne toucheraient pas terre, s’il décrochait le titre », clame un fan du boxeur de Rose-Belle. Parole tenue. Effectivement, les quatre boxeurs ne quitteront pas les épaules de leurs fans pendant de très longues minutes. Et ce, même s’ils seront sollicités de toutes parts.
Heureux, Mario Colin assiste à toutes les célébrations. « Mon fils a obtenu sa revanche. La poisse semblait le poursuivre avec ces médailles de bronze obtenues lors des deux dernières éditions. Ce soir, ce sera la fête », promet-il.
Cette fête qui prend forme avec un immense défilé qui débutera à Plaisance pour se terminer à Trianon, en passant par Rose-Belle et Henrietta. Dans un coin, Jean-Claude Nagloo assiste satisfait à tous ces élans de joie. « Maurice termine troisième dans cette compétition, mais les deux premières équipes que sont l’Algérie et le Cameroun ont présenté un nombre plus conséquent de boxeurs. Qu’importe, ces résultats reflètent tout le travail accompli et prouvent de nouveau que la boxe mauricienne ne cesse de progresser. »
Les réjouissances passées, il s’agira de vite remettre l’ouvrage sur le métier, avec en ligne de mire les Jeux des îles, les Jeux d’Afrique et les championnats du monde. Du côté du noble art mauricien, on est toujours à la recherche de la perfection.
CHAMPIONS D’AFRIQUE DE BOXE: Bain de foule pour un retour triomphal
- Publicité -
EN CONTINU ↻
- Publicité -