L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) tente de jouer son va-tout au sujet d’un appel téléphonique en date du 18 octobre dernier pour élucider la principale zone d’ombre du scandale du rachat de la clinique MedPoint au coût de Rs 144,7 millions. L’une des personnes qui détiendrait la clé de cette énigme ne serait autre que le Chief Government Valuer Yodhun Bissessur. Depuis ce matin, ce dernier, accompagné de son homme de loi Me Ajay Daby, est de retour au QG de l’ICAC pour la conclusion de l’enquête initiée depuis bientôt plus de six mois.
Les recoupements d’informations auprès de certaines sources indiquent que les limiers de l’Investigation Division de l’ICAC veulent obtenir des « corroborative evidence » au sujet d’un appel téléphonique placé après une séance de travail au ministère des Finances le 18 octobre dernier en vue de décanter la situation devant le blocage rencontré pour allouer le contrat du national geriatric hospital à la clinique MedPoint au prix convenu de l’ordre de Rs 150 M.
Jusqu’ici, l’ICAC est en présence de plus d’une version des faits confirmant cet appel téléphonique crucial pour un nouvel exercice d’évaluation en vue de satisfaire les exigences des anciens propriétaires de la clinique MedPoint. Les témoignages des hauts fonctionnaires de la Santé indiquent que le tour a été joué lors d’une réunion au ministère des Finances sur le projet MedPoint.
Des représentants des ministères de la Santé, des Finances et du Valuation Office avaient été convoqués par le secrétaire financier Ali Michaël Mansoor en vue de “thrash out” les problèmes au sujet du projet de national geriatric hospital. C’est lors de cette même réunion qu’a été proférée la menace selon laquelle « funds for the acquisition of a building for the setting up of a geriatric hospital would lapse by end of December 2010 if not utilized ».
Le 21 septembre 2010, une requête formelle a été transmise au ministère des Infrastructures publiques en vue de nommer des Quantity Surveyors pour l’évaluation de la clinique MedPoint. À deux reprises, lors des site visits, ledit ministère a brillé par son absence.
Le 4 octobre, le représentant du ministère des Infrastructures publiques devait rejeter formellement toute requête de coopération pour établir la « reproduction cost of MedPoint hospital » faute de ressources humaines. À partir de là, le projet d’approcher Hoolooman and Associates a été évoqué une première fois.
Se basant sur les éléments de son dossier à charge compilé depuis la mi-janvier, et surtout à la lumière des versions concordantes des officiels de la Santé sur la décision de recourir à Hoolooman and Associates pour le nouvel exercice d’évaluation, l’ICAC croit savoir que le Chief Government Valuer Yodhun Bissessur serait en mesure d’apporter des compléments d’informations sur l’identité de l’auteur de cet appel téléphonique qu’il aurait reçu aussi bien que sur la teneur des échanges.
En cas de confirmation de cet élément d’information, l’ICAC devrait être en mesure de mettre derrière elle l’obstacle des contraintes sous la Prevention of Corruption Act d’avoir recours aux procédures de telephone tracking dans le cadre des enquêtes sur la fraude et la corruption. L’ICAC devra également réaliser d’une pierre deux coups car toute éventuelle confirmation de l’identité de l’auteur de l’appel téléphonique projetterait l’enquête MedPoint sur une orbite plus élevée, avec probablement de nouvelles inculpations provisoires en même temps que celles d’un des premiers hauts fonctionnaires de la Santé annoncée pour la mi-juillet.
En ce qui concerne la convocation de Sunil Dowarkasing, Senior Adviser auprès du vice-Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth, très peu de développements sont intervenus. La direction générale de l’ICAC étudie la lettre de Me Roshi Bhadain, dont les services ont été retenus par Sunil Dowarkasing, avant de décider de la marche à suivre pour la prochaine étape de l’enquête.
MEDPOINT : Le “call” du 18 octobre intrigue l’ICAC
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