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MARIE-JOSÉE GRIMAUD : « Il existe un riche vivier de patrimoine fruitier à Maurice »

Figure très connue de la capitale, Marie-Josée Grimaud, employée dans une pharmacie s’est fait connaître pour avoir remporté plusieurs prix culinaires dans la catégorie des fruits rares. En 2005, lors d’un concours à l’occasion de la Fête des fruits tenu par la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill, elle a décroché le Star Prize, un voyage aller-retour Maurice/Réunion, pour la réalisation d’un ensemble de fruits cristallisés et d’achards. Son rêve est de pouvoir ouvrir une table d’hôte où elle proposerait des fruits rares et des plats concoctés à sa façon. En matière de culture fruitière tropicale, Marie-Josée Grimaud est une référence.
Maintes fois primée dans diverses catégories des concours organisés lors de la Fête des Fruits de la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill, avec notamment un triplé dans celles des fruits rares en 2001, 2003 et 2004, Marie-Josée Grimaud n’a cessé de parfaire ses connaissances dans ce domaine. Elle est capable de faire découvrir et surtout d’expliquer avec précision chaque fruit devenu extrêmement rare : mambolo, vavangue, pomme-jacquot, coeur demoiselle, entre autres… Sa connaissance remonte à son enfance dans son village de Montagne-Longue. Observatrice de la nature, elle a toujours pris le temps d’aller à la découverte de chaque fruit, et surtout de tout garder en mémoire. Ses parents possédaient une grande cour à Montagne-Longue et Marie-Josée se souvient encore des nombreux fruits et légumes rares qui y poussaient.
Dans la cuisine familiale de sa mère Solange, elle ne pouvait s’empêcher de humer les effluves de compotes préparées à base de fruits rares et bien évidemment de les déguster. Sa connaissance en fruits rares, elle la doit à son père René, employé au ministère des Travaux, qui dit-elle ramenait souvent des fruits qu’elle ne connaissait pas. Ces fruits conjugués à tous les goûts, Marie-Josée s’en est imprégnée pour créer ses propres recettes. Parmi ses inventions la recette d’achards de fruit à pain, les achards et cristallisés de groseille, rhums arrangés, punch. Dans son jardin de sa résidence de Baie-du-Tombeau, transformé en verger, elle cultive différentes variétés de fruits et de légumes. « Regardez ce philadandron qu’on appelle aussi fruit délicieux, c’est très demandé dans les hôtels. Le corrosol qui vient d’Amérique centrale, le badamier de Malaisie et Nouvelle-Guinée, la vavangue de Madagascar. » Après de longues années de minutieuses recherches, Marie-Josée Grimaud a décidé de planter certains de ces fruits rares dans sa cour. Des cours en Food processing and Preservation à l’AREU en 2006 et la voilà bien armée pour s’adonner davantage à sa passion. La cristallisation de fruits est l’une de ses spécialités. La technique est simple, il suffit de cuisiner les fruits à feu doux dans du sucre, les égoutter une nuit et les mettre au soleil pendant un ou deux jours. Mme Grimaud laisse aussi parler sa créativité dans l’art de la présentation. Une fois, elle a étonné plus d’un. Grâce au prix vedette qui lui valut un voyage à La Réunion, elle a appris qu’on pouvait cultiver et faire grandir des fruits dans des bouteilles à mince goulot. Elle a surpris son entourage et d’autres connaissances en présentant des bouteilles contenant un ananas grandeur nature, un avocat, un fruit de cythère. Une technique dont elle préfère garder le secret.
Marie-Josée Grimaud connaît la valeur nutritive de chaque fruit, mettant ces mêmes fruits à toutes les sauces : compotes, jus, cristallisés, achards. Elle a même réussi le pari de cristalliser une pomme d’amour qui au final donnait cette impression de n’être qu’un fruit velouté. La passion, un mot qui revient en leitmotiv quand on interroge Mme Grimaud. « Je souhaiterai faire une exposition pour montrer aux Mauriciens toute la richesse de notre flore et surtout leur permettre de découvrir des fruits rares qu’ils ne connaissent pas. Depuis longtemps, je pense qu’il serait temps de mettre sur pied un éco-musée de fruits rares de Maurice. Les Mauriciens pourraient alors voir par eux-mêmes qu’il existe un riche vivier de patrimoine fruitier à Maurice. » Elle explique qu’en 2005, elle avait adressé un courrier à Asraf Dulull, alors ministre des Terres, en vue d’obtenir un lopin de terre de deux arpents, pour son projet d’éco-musée où seraient plantées trente-trois espèces de fruits rares, dont certaines en voie de disparition. Son projet n’a pas trouvé écho, mais Marie-Josée Grimaud espère que dans les années à venir il deviendra réalisable. Lorsqu’elle n’est pas en cuisine, Marie-Josée transforme les graines de longanes, de cipaye et autres en collier. Elle s’attelle toujours à réunir toutes ces recettes dans un livre qui sera compilé par Pierre Argo. Son rêve est d’ouvrir une table d’hôte avec des recettes faites uniquement de fruits rares, et elle lance un appel à ceux qui voudraient l’aider à concrétiser ce projet.

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