Avec les vacances scolaires, les boîtes de nuit et pubs misent sur une clientèle de jeunes, incluant les mineurs. Les soirées en vue de fêter les vacances scolaires, les « afternoon parties » sont de mise pour une clientèle qui a soif de découvrir un monde qui appartient aux plus grands. Des jeunes témoignent.
Mercredi à Rose-Hill, après le début des vacances d’hiver. Une “boîte de nuit”, comme d’autres, défie les lois existantes en accueillant de nombreux mineurs à une fête d’étudiants en fin d’après-midi. « Ces fêtes sont organisées en vue de permettre à certains jeunes, qui n’ont pas la permission de sortir le soir, de connaître la night life », explique Sandeep, 19 ans. Les invitations se font par le réseau social en ligne Facebook ou par le bouche à oreille.
Maçon de profession, Sandeep confie préférer ces fêtes car elles sont organisées les après-midi et présentent plusieurs avantages. Parmi, l’entrée et les boissons à un prix modique, l’accessibilité par divers modes de transport du fait des horaires diurnes. Pour une de ces fêtes, il dit dépenser Rs 500 alors qu’une soirée dans la même boîte de nuit lui coûterait au moins Rs 1 000 « sans compter la consommation d’alcool ».
Preety, 17 ans, collégienne dans un établissement du Sud, indique se rendre dans ces discothèques à l’insu de ses parents. « Pendant les vacances, mes sorties sont limitées aux leçons particulières. Mes parents ne me laissent pas sortir le soir et moi je trouve que c’est une bonne initiative que les boîtes de nuit organisent des afternoon parties car cela permet aux plus jeunes de s’amuser, de se défouler ». Pour cette élève en filière scientifique, « il faut y aller en groupe mixte afin que nous ne soyons pas exposés à certains dangers ». Une fois à l’intérieur de la discothèque, dit-elle, c’est l’attitude adoptée qui détermine le regard et comportement des autres. « Mes amis et moi consommons de l’alcool mais nous ne nous soûlons pas », affirme notre interlocutrice. Et si les policiers ou la Brigade des mineurs débarquent ? « Les Bouncers à la porte les font patienter le temps qu’à l’intérieur tous les mineurs soient évacués par la sortie de secours », avoue-t-elle candidement.
Gaëlle, 17 ans, élève dans une institution des hautes Plaines-Wilhems, fréquente les boîtes de nuit depuis deux ans. « J’y vais tous les mois avec mes soeurs. Je n’ai jamais été inquiétée et on ne m’a jamais demandé ma carte d’identité », dit-elle. Elle explique d’ailleurs que l’accès à l’entrée des boîtes de nuit dépend des relations que l’on peut avoir avec les Bouncers. « Cela se joue pratiquement sur les contacts qu’on se fait durant ses soirées. Certains connaissent les propriétaires, qui indiquent d’avance aux Bouncers qu’un groupe de jeunes se présentera à la porte ». À l’intérieur, aucune restriction : alcool et cigarettes sont disponibles et cela sans présentation de la carte d’identité. « On se lâche durant les week-ends après une semaine de cours », avance Gaëlle. Pour Jean-Hugues, 15 ans, le danger est présent lorsqu’il y a un manque de responsabilité comportemental. « Les jeunes doivent savoir avec qui ils sortent en soirée et ne doivent pas s’aventurer à suivre un inconnu, ou même pour une fille son copain dans des lieux plus intimes, car la nuit tombée le danger est omniprésent », dit l’adolescent. « Les garçons se déplacent en bande, ce qui crée parfois des conflits entre groupes d’adolescents », poursuit-il.
Pour Pamela, mère de deux adolescents, la sortie en boîte de nuit fait partie des habitudes de la nouvelle génération. Cependant, dit-elle, « il est important que les adolescents soient accompagnés de jeunes plus matures en vue de réduire les risques d’incidents ». Elle insiste sur l’importance de la communication et de la confiance entre les adolescents et leurs parents afin de déceler si les premiers ont rencontré des problèmes lors de leurs sorties. « J’interroge ma fille sur les personnes qu’elle a rencontrées et il m’arrive même d’aller la chercher après une soirée en boîte de nuit. Avec les parents de ses amis, nous assurons leur retour. C’est un climat de confiance qui s’est installé ».
Reflet de l’évolution de la société, les sorties en boîte de nuit ne sont plus exemptes de dangers, comme elles pouvaient encore l’être il y a 20, voire dix ans. Les agressions et bagarres ne sont maintenant plus exceptionnelles dans les lieux où s’exprime la night life. D’où l’importance de rester vigilant.
BOÎTES DE NUIT : Ces mineurs qui bravent l’interdiction
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