Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Xavier-Luc Duval a appelé ce matin les pays membres du Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG) a plus d’efforts en matière d’application des normes internationales pour combattre le blanchiment de capitaux et le financement d’activités terroristes et ce, comme élaborées par le Groupement d’action financière internationale (GAFI). C’était à l’ouverture officielle au centre de conférence de Grand-Baie de la 11e réunion ministérielle du ESAAMLG, qui a été marquée par l’accession de Maurice à la présidence de l’organisation régionale pour la période 2011-2012.
Xavier-Luc Duval, qui s’adressait à un parterre de plus de 200 délégués dont une quinzaine de ministres de divers pays d’Afrique australe et orientale et le président en exercice du GAFI, l’Italien Giancarlo Del Bufalo, a déclaré que les évaluations des pays membres portant sur le respect des recommandations du GAFI, qui ont été entreprises à ce jour, ont démontré des « very low overall compliance levels ». Le nouveau président du conseil ministérielle a ajouté qu’il est impérieux que la situation soit améliorée. En tant que membre associé du GAFI, l’ESSAMLG s’attend à ce que la quinzaine de pays, qui font partie du groupement régional, appliquent les normes les plus élevées en matière de combat contre le blanchiment et le financement du terrorisme. « Every single member will need to contribute its fair share in this mission », a ajouté le Grand argentier, qui souligne que c’est un défi que doit relever les pays membres individuellement mais aussi en tant que groupe.
Xavier-Luc Duval a indiqué que la première tâche du conseil ministériel pour l’exercice 2011-2012 sera de veiller à ce que les évaluations de tous les pays membres concernant l’application des recommandations du GAFI soient complétées. À noter que le conseil ministériel s’apprêtait à la réunion de Grand-Baie à donner son aval aux rapports d’évaluation de quatre pays restants : le Kenya, le Lesotho, le Mozambique et le Swaziland. L’ESAAMLG se préparait aussi à accueillir de nouveaux membres : l’Angola, le Burundi, l’Éthiopie, Madagascar et Rwanda. Xavier-Luc Duval a laissé entendre que cette démarche était encourageante dans la mesure où l’adhésion de nouveaux pays contribue au renforcement de l’approche régionale pour lutter contre les crimes financiers.
Plus de US$ 1000 Md blanchis
Le VPM et ministre des Finances a annoncé que sous sa présidence le conseil ministériel s’attachera à faciliter le partage de connaissance et d’expérience en vue d’amener les pays de la région à mieux respecter les normes internationales. « On estime qu’annuellement un montant de plus de 1 000 milliards de dollars est blanchi. Cela nous donne une idée du travail que nous devons mener en commun pour protéger nos économies et nos systèmes financiers », a-t-il dit avant d’annoncer que Maurice est prêt à travailler avec d’autres pays membres de l’ESAAMLG et la communauté internationale pour promouvoir les échanges visant à une consolidation des activités anti-blanchiment. « We can share our experience in putting in place a legal framework to combat financial crime », a déclaré Xavier-Luc Duval. Il a rappelé que sur les 49 recommandations du GAFI, Maurice a été trouvé « fully compliant » sous cinq de ces recommandations, « largely compliant » sous 18 et « partially compliant » sous 20.
La cérémonie d’ouverture de la réunion ministérielle a aussi permis au président du GAFI de situer l’action de cette instance internationale pour le respect des recommandations établies concernant la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme. Giancarlo Del Bufalo a indiqué le GAFI veille à ce que toutes les juridictions membres, soit 108, s’efforcent d’appliquer ses recommandations et qu’il apporte son soutien aux organisations associées comme l’ESAAMLG pour qu’elles améliorent leur efficacité dans la mise à exécution de ces normes. Giancarlo Del Bufalo a cependant soutenu que la région du ESAAMLG a beaucoup d’efforts à faire pour se conformer aux normes internationales et surtout au niveau de la qualité des rapports d’évaluation des pays membres.
Le président de GAFI est d’avis que l’ESAAMLG joue un rôle important au niveau de l’évaluation des pays concernés et dit approuver les démarches faites en ce sens avec les rapports touchant certains pays dont le Kenya et le Lesotho. Il a, toutefois, trouvé qu’il y avait des « serious capacity contraints » dans la mise à exécution des recommandations faites dans les rapports individuels. Giancarlo del Bufalo a demandé aux pays membres du ESAAMLG de ne pas se contenter d’une simple remise à jour des rapports de situation dans certains pays mais de procéder par des discussions en profondeur sur le niveau de respect des normes internationales. Le président du GAFI a annoncé que ce dernier effectuera une revue de ses procédures d’évaluation et qu’il viendra de l’avant avec de nouvelles recommandations d’ici le début de l’année prochaine.
Notons que Maurice assure également, par le truchement du directeur de la Financial Intelligence Unit Dev Bikoo, la présidence du Task force of Senior Officials du ESAAMLG. M. Bikoo a annoncé qu’il y a des efforts soutenus de la part des pays membres du ESAAMLG pour adopter les normes internationales de lutte anti-blanchiment et de financement du terrorisme.
LUTTE ANTI-BLANCHIMENT: XLD appelle à une meilleure application des normes mondiales
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