900 ans après sa construction, la plus haute tour de France à Crest dans la Drôme est toujours accessible au grand public. À 52 mètres de haut, le donjon demeure un endroit privilégié pour touristes et scolaires. Outre une visite guidée, des ateliers ludiques sont organisés à l’intention des enfants pour leur permettre de mieux s’imprégner de l’histoire.
Quiconque décide de visiter un lieu aussi riche d’histoire sentira un frisson parcourir son corps. De ses origines à nos jours, la tour de Crest (NdlR : on prononce « Cré ») continue à susciter l’intérêt des uns et des autres.
Composante d’une vaste forteresse qui domine la ville portant le même nom, le donjon est, selon de nombreux sites touristiques et historiques, « la gardienne d’une des rares portes des pré-alpes drômoises ». N’est-elle pas d’ailleurs considérée comme « une illustration parfaite d’une architecture de défense avec ses dimensions : 32 mètres de long sur 20 mètres de large et d’une hauteur qui culmine à 52 mètres ». Nombreux sont les experts qui s’accordent à dire qu’« elle révèle encore aujourd’hui toutes les techniques stratégiques utilisées contre l’ennemi : herses, bretèches et meurtrières jalonnent un parcours où le Moyen âge a laissé son empreinte ».
De très loin, le visiteur empruntant la direction de ce qui est réputé comme un des plus beaux édifices de l’architecture médiéval remarque une tour qui émerge dans le décor. Si pendant longtemps elle demeure dans sa ligne de mire, à son approche, elle joue à cache-cache avec lui, se dissimulant tantôt derrière des bâtiments de la ville, tantôt derrière des arbres.
Une fois le bon chemin trouvé, il met quelques minutes pour remonter la vallée de la Drôme jusqu’à l’aire de stationnement des véhicules. Pour l’atteindre cependant quelques minutes de patience et un peu d’effort physique sont requis car il est appelé à descendre quelques mètres avant de remonter une pente raide bitumée pour arriver à l’entrée principale du château.
Face à l’édifice, le visiteur est tout de suite frappé par sa hauteur. De nombreux appareils photos ne permettent pas de photographier dans son intégralité ; l’espace exiguë n’offrant pas suffisamment de recul pour se faire. Néanmoins, il ne peut s’empêcher d’imaginer la vie en ces lieux à l’époque des seigneurs durant le Moyen âge dès sa construction au 12e siècle. Il traverse une première cours pour emprunter les escaliers menant à l’intérieur en passant par une grille en fer forgé : un symbole de sa puissance.
Petite explication sur le rez-de-chaussée de l’édifice avant de continuer. Le visiteur est tout de suite soulagé de constater qu’il n’a pas à grimper sur les 52 mètres d’un seul trait ; des pauses explicatives étant proposées sur chaque pallier. La nouvelle scénographie, mise en place par la ville de Crest depuis quelques années, permet aussi au visiteur de mieux comprendre les différentes étapes de construction de la tour qui a été un lieu d’habitation pour les seigneurs avec ses 15 salles.
Selon les informations disponibles, si pendant tout le Moyen âge, la tour était au coeur des luttes entre deux seigneurs qui se disputaient sa possession, elle devenait en 1419 la propriété des rois de France. Ceux-ci la concédèrent à différentes familles. En 1633, estimant que la puissance de la forteresse pourrait se révéler dangereuse pour la royauté, Louis XIII a ordonné son démantèlement et seul le donjon a échappé à la destruction, fait ressortir des documents sur le site. La tour servira alors de prison jusqu’au 19e siècle y compris comme lieu de persécution des protestants de la Drôme. D’ailleurs, de nombreuses traces-signatures, textes, dates, dessins – témoignant des souffrances ou espoirs des prisonniers – tapissent des murs d’enceinte. Le donjon a aussi été surnommé à plusieurs reprises « Bastille du Sud » au 18e siècle, selon la mairie de la ville. Les documents notent qu’« en 1851, les opposants au coup d’État de Napoléon III sont les derniers prisonniers à y être enfermés ». Le bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1877. Propriété privée depuis 1878, la tour revient en 1988 à la ville de Crest.
Après la visite des trois étages, l’on se dirige vers le toit qui n’est pas nivelé. L’épaisseur des murs consolide le témoignage de la puissance des lieux. Des belles vues sont offertes sur la ville à travers des fenêtres dans les murs. Cependant, un dernier petit effort – contraignant le visiteur à braver le vent qui souffle fort en montant sur le sommet de la tour et en s’avançant sur le promontoire – donne un panorama exceptionnel sur toute la vallée de la Drôme.
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Activités ludiques et pédagogiques
Le Tour de Crest propose tout au long de l’année des activités ludiques et pédagogiques aux enfants dans le but de les intéresser à l’histoire des lieux et de la France. Ils apprennent à lire les écussons en utilisant le jargon et à en construire, à construire une maquette du château ou de sa tour, entre autres. Il est aussi possible de faire une descente en rappel de la tour sur une hauteur de 42 mètres. Selon les informations disponibles, l’activité est assurée par des moniteurs d’escalades diplômés et est accessible à tous, à partir de l’âge de 6 ans.
VOYAGE: La plus haute tour de France attire des foules
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