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AFFAIRE MICHAELA HARTE: La cour rappelle de nouveau le PC Jeewooth à l’ordre

Poursuivis devant les Assises pour l’assassinat de l’Irlandaise Michaela Harte, Avinash Treebhoowon (accusé n° 1) et Sandip Moneea (n° 2) ont comparu ce matin devant le juge Prithviraj Fekna. Me Rama Valayden a poursuivi le contre-interrogatoire du PC Satish Jeewooth. Après avoir été rappelé à l’ordre, l’officier a déclaré que la baignoire, sur la photo prise le 13 janvier, était endommagée. Le juge Fekna lui avait demandé hier après-midi d’être plus clair dans ses propos, lui rappelant qu’il témoignait « to assist the Court ».
Avinash Treebhoowon (accusé No 1) est défendu par Mes Sanjeev Teeluckdharry et Ravi Rutnah ; et Sandip Moneea (No 2) par Mes Rama Valayden, Rouben Mooroongapillay, Siven Tirvassen, Neelkanth Dulloo et Arassen Kallee. La poursuite est représentée par Mes Mehdi Kumar Shakeel Namdarkhan (Principal State Counsel), Nataraj Muneesamy et Chitra Servansing-Bhuruth. Tous se sont présentés une nouvelle fois ce matin devant le juge Prithviraj Fekna. Le procès intenté par le directeur des poursuites publiques (DPP) aux deux accusés dans le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte sous les articles 216, 217 et 222 du Code pénal a débuté mardi.
Le PC Satish Jeewooth de la Scene of Crime Office (SOCO) a été rappelé ce matin par la poursuite pour le contre-interrogatoire mené par Me Rama Valayden. L’homme de loi de Sandip Moneea a demandé au constable s’il était exact d’affirmer que, durant la formation des officiers, principalement ceux de la SOCO, un aspect important avait été de ne pas contaminer les lieux du crime. Le photographe de la police a répondu par l’affirmative.
Répondant aux questions de Me Valayden, le PC Jeewooth a avoué que les officiers concernés ne portaient pas de « protective shoes » le 13 janvier 2011 sur la scène du crime lors de l’exercice de reconstitution des faits. Il a précisé avoir quitté l’hôtel Legends vers 21 heures. Il a aussi expliqué, en réponse à une autre question, qu’il avait eu des instructions de l’inspecteur Nuckcheddy par téléphone pour commencer son travail.
Me Valayden : Did you not say yesterday that you never take photos on your own ?
PC Jeewooth : Yes… I took one photo only but I was instructed by Inspector Nuckcheddy…
Le PC Jeewooth confie par ailleurs n’avoir pas vu de sentry le soir du 13 janvier 2011 à l’arrivée du Dr Gungadin, Chief Police Medical Officer
Me Valayden : Was the bathtub demolished ?
PC Jeewooth : I can’t remember
Me Valayden : I’m telling you the bathtub was broken !
Le juge Prithviraj Fekna demande alors au temoin d’être sincère dans ses propos. « I won’t accept your “I can’t say” or “I don’t know”. Please use your eyes. Don’t give me your cliché answers and base yourself on these photos », ordonne le juge. Le constable soutient alors que la baignoire est bien endommagée par rapport à la photo.
Le juge Prithviraj Fekna a hier après-midi rendu son ruling en faveur de la poursuite. Me Sanjeev Teeluckdharry a voulu confronter le PC Jeewooth, témoin à charge, avec d’autres photos. La poursuite a alors objecté à cette démarche. La cour d’assises a statué que les documents n’avaient pas été produits et l’avocat ne pouvait donc pas continuer avec « that line of cross-examination ». Le policier a expliqué qu’il n’est pas un enquêteur et a uniquement pris des photos selon la consigne de l’inspecteur Nuckcheddy. Le photographe a affirmé n’avoir jamais pris de photos de son propre chef.
Suite aux réponses du constable par la négative ou par « I don’t remember », le juge Fekna a demandé au témoin à charge d’être moins évasif et plus clair. Il a rappelé au PC Jeewooth qu’il était là pour faciliter le travail de la cour. Pressé de questions par Me Teeluckdharry, l’officier a expliqué n’avoir vu aucune trace de sang dans la chambre 1025 mais que celle-ci était « en désordre ». Il a déclaré ne pas se rappeler s’il avait vu un réfrigérateur dans la chambre. Le policier aurait photographié le corps de la victime en premier lieu, toujours sous les instructions de son supérieur. Me Ravi Rutnah a déclaré qu’il y avait eu un « catastrophic failure » concernant la façon de prendre des photos. Le photographe n’était pas du tout d’accord avec les propos de l’avocat.
Me Rama Valayden a ensuite contre-interrogé le témoin à charge. Ce dernier a révélé qu’il avait gagné les rangs de la SOCO en octobre 2009 et que c’était son premier cas de meurtre. « That’s what I thought », a répliqué l’avocat. Martelé de questions, le policier a souligné que l’eau de la baignoire était claire mais qu’il y avait toutefois quelques caillots de sang.
L’homme de loi de Sandip Moneea, l’accusé N°2, lui a demandé s’il avait remarqué des biscuits sur la table en entrant. Le policier a répondu par la négative en ajoutant toutefois qu’il avait vu des biscuits sur une table dans la chambre à coucher près d’un miroir. Il a par la suite déclaré que les biscuits étaient dans un tiroir partiellement ouvert.
Me Valayden : So it was not on the table ?
PC Jeewooth : No… I don’t remember.
Me Valayden : You don’t remember or you don’t want to remember Constable ?!
PC Jeewooth : I don’t remember.
Me Rama Valayden a demandé au photographe de la police des explications. « Quand il y a un cordon, c’est que le site est sécurisé n’est-ce pas ? » a demandé l’avocat. Le témoin devait répondre qu’il était d’accord. Lui présentant d’autres photos, Me Valayden l’a aussi interrogé à propos du tiroir, lui demandant si celui-ci est complètement ouvert ou pas ? Après maints refus de répondre à la question et à la suite de l’intervention du juge, le PC Jeewooth aura finalement lâché : « Yes my Lord ».

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