Depuis sa création en 2010, l’association Autisme Maurice milite pour que l’autisme soit reconnu comme un handicap à part entière et que la prise en charge de ceux atteints soit spécifique à l’Île Maurice, comme elle l’est déjà dans la majeure partie des pays anglo-saxons et francophones. En cette Journée internationale de l’Autisme, elle réitère ce souhait.
« Autisme Maurice, une organisation non-gouvernementale regroupant des parents d’enfants autistes, souhaite que la prise en charge de ces enfants soit spécifique à l’île Maurice, comme elle l’est déjà dans la majeure partie des pays anglo-saxons et francophones », explique Géraldine Aliphon, porte-parole de cette organisation fondée en 2010. Aujourd’hui, elle gère des classes spécialisées pour enfants avec autisme à Rose-Hill, Beau-Bassin et Ecroignard ainsi qu’un Centre de diagnostique pour l’autisme depuis 2012 dans son quartier général à Rose-Hill.
« Les enfants autistes ne peuvent pas apprendre comme les autres enfants de par leurs difficultés à communiquer verbalement et leurs troubles du comportement », affirme Géraldine Aliphon. Ainsi, poursuit notre interlocutrice, les mettre dans les mêmes classes que les autres jeunes handicapés ne fait que renforcer leur difficulté de compréhension de notre monde. « Cela ne peut qu’augmenter leurs problèmes de comportement envers les autres. Ils signent ainsi leur exclusion de l’école de par leur agressivité et leur instabilité », ajoute-t-elle.
« Les enfants autistes ont besoin par conséquent d’un lieu de scolarisation qui puisse les entendre et les aider dans leurs difficultés. Un plan d’intervention personnalisé est alors mis en place pour leur assurer un apprentissage efficace », plaide Géraldine Aliphon.
Selon la porte-parole de l’association Autisme Maurice, la communauté scientifique internationale définit l’autisme comme un trouble neurodéveloppemental complexe qui affecte la capacité d’une personne à communiquer et établir des relations sociales. « Il s’accompagne fréquemment de comportements répétitifs et d’intérêts restreints. Les troubles autistiques ou TED (Troubles envahissants du développement) peuvent être diagnostiqués chez l’enfant à partir de 18 mois et touchent quatre fois plus de garçons que de filles dans tous les pays et toutes les couches sociales », précise-t-elle. « L’autisme regroupe un ensemble de troubles sévères du développement de l’enfant, notamment sur les plans cognitif, social, affectif, intellectuel, sensoriel et en matière d’acquisition du langage. »
Différentes terminologies sont aussi utilisées pour parler de l’autisme : Autisme, Trouble autistique, spectre autistique, TED, TSA (Troubles du spectre autistique) et ASD (Autism Spectre Disorders), élabore Géraldine Aliphon.
« La personne qui est atteinte d’autisme ou TED n’a pas de déficit significatif au niveau de sa perception auditive, visuelle, tactile… mais son cerveau a du mal à coordonner ces différents stimuli », précise-t-elle. Il en résulte, poursuit la porte-parole de l’association Autisme Maurice, une incapacité partielle ou totale, de rendre cohérent le monde qui l’entoure ainsi que des difficultés en cascade qui associent en commun trois catégories de symptômes : les troubles de la communication verbale et non verbale, l’imagination (très pauvre) et l’altération qualitative des relations sociales. (Ex : l’enfant ne sait pas jouer avec l’autre, ne comprend pas et n’utilise pas les règles sociales).
« La sévérité des symptômes est variable d’une personne à l’autre. La variabilité de l’expression clinique résulte non seulement du degré d’autisme qui diffère d’une personne à l’autre mais aussi de l’association des TED à d’autres troubles (retard mental, troubles moteurs, sensoriels et perceptifs, épilepsie…) », affirme notre interlocutrice.
« On ne guérit pas de l’autisme mais si la prise en charge est adaptée et continue, la personne autiste ou TED peut prétendre à une inclusion sociale, voire professionnelle », lance Géraldine Aliphon avec beaucoup d’espoir. « L’autisme et les TED ne sont pas des maladies mentales et ne sont en aucun cas reliés à des problèmes psychologiques », nuance-t-elle néanmoins.
Selon Géraldine Aliphon, les dernières recherches ciblent comme causes probables une prédisposition génétique, un débalancement métabolique, une atteinte virale, des facteurs environnementaux ou un dysfonctionnement du système immunitaire. « La possibilité d’un dépistage précoce, avant 18 mois, est un enjeu important », indique-t-elle.
« En tant qu’association, Autisme Maurice souhaite apporter également sa contribution à une politique gouvernementale du handicap permettant à la personne handicapée de demeurer présente au sein d’une société solidaire », conclut-elle.
JOURNÉE INTERNATIONALE : « On ne guérit pas de l’autisme, mais une inclusion sociale est possible » explique Géraldine Aliphon (Autisme Maurice)
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