Une impressionnante chasse à l’homme était en cours vendredi près de Boston entièrement bouclée, pour retrouver un jeune de 19 ans d’origine tchétchène, soupçonné avec son frère, tué dans la nuit, des attentats meurtriers de lundi.
La population de Boston et sa banlieue – environ un million de personnes- , a passé la journée enfermée chez elle, sur ordre des autorités. Tous les transports en commun étaient arrêtés, magasins et écoles fermés, tout survol d’avion interdit. Les trains ne circulaient pas entre New York et Boston.
Des centaines de policiers casqués, en tenue de combat, certains postés sur les toits, ont vérifié, maison après maison les rues de Watertown, dans la banlieue ouest de Boston, où s’était déroulée dans la nuit la traque des deux frères, dans une spectaculaire accélération de l’enquête.
Ces derniers ont été identifiés comme Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, pour celui tué dans la nuit, et Djokhar Tsarnaev, 19 ans pour le plus jeune toujours recherché.
D’origine tchétchène, les frères avaient immigré en 2003 aux Etats-Unis, a déclaré vendredi un oncle, Ruslan Tsarni, se disant « honteux » à l’idée qu’ils puissent avoir été impliqués dans les attentats qui ont fait trois morts et près de 180 blessés lundi à Boston.
Et il a lancé un appel à son plus jeune neveu, lui demandant de se « rendre et demander pardon », s’il était encore vivant.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est refusé à « spéculer » sur le lien que pourrait avoir l’attentat avec les origines tchétchènes des deux suspects, qui vivaient enfants au Kirghizstan.
Le président de Tchétchénie, république du Caucase russe majoritairement musulmane, a lui souligné que les suspects n’avaient « pas vécu en Tchétchénie ». « Ils ont vécu et étudié aux Etats-Unis (…) Ils ont forgé leurs opinions et convictions là-bas. Il faut trouver les racines du mal en Amérique », a-t-il ajouté, cité par l’agence publique de presse Ria Novosti.
Les deux frères vivaient depuis des années à Cambridge, en banlieue de Boston.
Un homme se présentant comme leur père les a décrits comme « des musulmans fervents », depuis la capitale du Daguestan, Makhatchkala.
L’aîné, ex-étudiant ingénieur devenu boxeur, avait une page Youtube à son nom, créée en août 2012, où il avait marqué plusieurs vidéos comme favorites dans les catégories « islam » et « terrorisme ».
Le plus jeune, qui faisait de la lutte, était inscrit dans une université de la région.
L’aîné était l’homme que des images publiées jeudi par le FBI montraient sur le lieu des attentats lundi dernier, avec une casquette noire et un sac à dos noir. Le plus jeune figurait sur les mêmes images, portant une casquette claire visière à l’arrière, et un sac à dos sur l’épaule.
La police de Boston a publié vendredi une nouvelle photo de Djokhar, montrant un adolescent aux yeux bruns et à la chevelure indisciplinée.
Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir déposé les deux bombes artisanales qui ont explosé près de la ligne d’arrivée du marathon lundi en plein centre de Boston.
L’attentat non revendiqué a traumatisé la ville et ravivé aux Etats-Unis le souvenir du 11-Septembre.
Un policier tué, un autre grièvement blessé
Le chef de la police de Boston Ed Davis a souligné que Djokhar Tsarnaev était considéré comme très dangereux.
« Nous pensons que c’est un terroriste. Nous pensons que c’est un homme qui est venu ici pour tuer des gens » a-t-il déclaré, après la traque des deux frères durant la nuit, marquée par des échanges de coups de feu nourris et la mort d’un policier de 26 ans, tué par les deux hommes dans sa voiture.
La police continuait vendredi à s’interroger sur la possibilité qu’ils n’aient pas agi seuls. La question du motif reste entière.
« La situation évolue rapidement », a déclaré vendredi le gouverneur Deval Patrick vendredi. Le chef de la police du Massachusetts Tim Alba a fait état de « plusieurs nouvelles pistes », sans élucider.
La traque des deux frères avait commencé dans la nuit à Cambridge, sur le campus du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à l’ouest de Boston.
La police, alertée après des coups de feu découvre un policier tué par balles dans sa voiture à 22H30, et la police apprend ensuite que les deux fuyards ont détourné une voiture en menaçant d’une arme son conducteur. Celui ci sera libéré sain et sauf 30 minutes plus tard.
Les deux frères lui auraient confié être les auteurs des attentats.
La chasse à l’homme commence, alors qu’ils roulent à pleine vitesse en direction de Watertown, située encore plus à l’ouest de Boston.
S’ensuivent des échanges de coups de feu nourri, durant lequel un policier est grièvement blessé.
C’est durant cette poursuite que l’aîné, sorti de la voiture, est mortellement blessé. Il est déclaré mort à l’hôpital à 1H25 (5H25 GMT) tandis que son frère prend la fuite en voiture.
Cette accélération spectaculaire dans l’enquête est intervenue moins de 12 heures après que le FBI eut diffusé des images des deux hommes et lancé un appel au public, pour qu’il l’aide à les identifier.
Les deux bombes ayant endeuillé le célèbre marathon avaient explosé à 100 mètres de distance, et 12 secondes d’intervalle, près de la ligne d’arrivée, alors que des dizaines de milliers de personnes étaient massées au centre de Boston pour ce qui est chaque année une grande fête populaire.
Elles avaient été assemblées dans des cocottes-minute remplies de clous et de billes d’acier pour en maximiser les dégâts.
Attentats de Boston: un suspect tué, son frère traqué dans une ville bouclée
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