Mis à pied le 6 octobre 2017 et réintégré à son poste le 9 suivant, le commandant Frédéric Gébert, qui avait fait parler de lui dans l’affaire des quatre vols d’Air Mauritius annulés le 5 octobre dernier, est à nouveau dans la ligne de mire. Cette fois, pour une manœuvre effectuée en plein vol entre Paris et Maurice, le 24 mars. Si Air Mauritius qualifie cet incident de “mineur, sans incidence sur la sécurité du vol”, reste que le commandant Gébert a été enlevé du roaster des pilotes de la compagnie d’aviation nationale. Ce qui suscite une certaine inquiétude chez les pilotes de MK.
Après le commandant Hofman toujours pas réintégré à son poste depuis octobre dernier, au tour du commandant Gébert d’être à nouveau “suspendu”. Une enquête interne est en cours à Air Mauritius et des “mesures” appropriées seront prises. L’affaire a également été rapportée au département de l’aviation civile. Selon nos informations, le commandant Gébert devra suivre les procédures établies par Air Mauritius pour la faute commise, soit, avoir réduit la puissance des moteurs de l’A350 qu’il pilotait le 24 mars. Selon nos sources, il devra suivre une formation et passer quelques tests précis. Il ne pourra reprendre les vols que s’il parvient à démontrer qu’il est capable de reprendre son poste et suivre les procédures établies des vols.
Ce qui suscite de nombreuses interrogations auprès du personnel d’Air Mauritius qui se demande: qui veut la peau des pilotes de la compagnie? D’autant qu’Air Mauritius considère l’incident survenu le 24 mars sur le vol MK045 entre Paris et Maurice comme un incident “mineur”.
Air Mauritius souligne qu’une “non-conformité a été rapportée impliquant un de nos pilotes” et évite de parler de “sanctions”. La compagnie d’aviation nationale précise, de même, que “cet événement n’a, en aucun cas, compromis la sécurité de l’aéronef.” Elle explique qu’un processus est actuellement en cours et qu’une décision sera prise en temps voulu dans le cadre des procédures d’exploitation d’Air Mauritius, dans le respect des normes de sécurité strictes.
Cependant, parmi le personnel navigant, on se demande pourquoi ce pilote est, une deuxième fois, soumis à des pressions et un traumatisme, comme ceux subis en octobre dernier, avant qu’il ne soit réintégré. Des interrogations soulevées notamment du fait que jusqu’ici, le commandant Hofman, président de l’Airline Employees Association (AEA), n’a toujours pas retrouvé son poste.
De sources sûres, on apprend que cette réintégration n’est pas souhaitée par la direction d’Air Mauritius qui préfère compenser le pilote belge. Dans le même ordre d’idées, certains chez Air Mauritius souhaiteraient “remettre les pilotes à leur place”, d’où l’exposition du moindre manquement sur la place publique. Face à cette situation, les pilotes, qui attendent la fin de l’enquête sur Frédéric Gébert pour se prononcer, espèrent que le bon sens de la direction prévaudra pour rétablir la sérénité au sein de l’entreprise et ainsi garantir la sécurité des passagers d’Air Mauritius.