— Qu’est-ce qui t’est arrivé à tes cheveux ? Tu as une tête comme si tu étais passée dans un Cyclone Warning Class 3 ?
— C’est ça même qui m’est arrivé toi.
— Ah bon ? Mais quand ça ?
— Mardi dernier toi.
— Mardi dernier, mais où ça que tu étais pour avoir eu ce mauvais temps-là ?
— On a eu mauvais temps depuis Beau-Bassin jusqu’à Curepipe en passant par Phoenix Mall.
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y avait pas de warning de cyclone mardi dernier. De toutes les façons, avec les warnings de la météo… Mon papa avait raison quand il disait si tu vas sortir et que la météo dit qu’il va faire beau, il vaut mieux prendre ton parapluie.
— Oui, mais parfois, tu sais…
— Regarde le warning pour la fête de Grand-Bassin, tu te rappelles ?
— Pas très bien. Qu’est-ce qui s’est passé comme ça ?
— On avait annoncé que le cyclone Garance allait passer directement sur Maurice…
— Maintenant je me rappelle : c’est le gros cyclone qui est finalement passé sur La Réunion.
— Ça même, mais avant on avait dit qu’il allait passer sur nous et la météo avait mis un warning classe 2…
—… alors qu’il n’y avait pas de vent et seulement quelques gouttes de pluie.
— Voilà, mais ils sont passés en Warning Class 3 mercredi et jeudi. Ce n’est que quand ils ont tiré les warnings que le temps s’est gâté à Maurice, alors que Garance passait sur La Réunion. Mon papa avait raison sur les prévisions de la météo.
— Tu n’as pas tort, mais il faut comprendre les gens qui travaillent là-bas. Ils ont peur de faire les prévisions.
— Et pourquoi ?
— Tu te rappelles quand on a eu l’inondation à Port-Louis, l’année dernière ? Le directeur a été renvoyé tout de suite par le gouvernement. Depuis ça, à la météo, ils font attention quand ils font des prévisions.
— En tout cas, mardi dernier, ils ne se sont pas trompés pour une fois. Ils ont mis en plein dans le mille !
— Je ne comprends pas très bien ce que tu es en train de dire.
— Tu sais tout de même que depuis quelque temps, on a des veilles de grosses pluies qui sont parfois suivies d’avis de grosses pluies.
— Je n‘ai jamais compris ce que ça voulait dire. D’autant qu’il y a eu beaucoup, beaucoup plus de veilles que de pluies.
— Et puis il y a un autre phénomène : aujourd’hui les pluies, quand elles tombent, sont plus localisées, comme on dit. Il peut pleuvoir des cordes à Rose-Hill, alors que tout est sec à Beau-Bassin. Donc, il ne pleut pas partout comme avant. Je ne sais pas si c’est El Niño ou La Nina, mais, comme on disait autrefois, le temps d’aujourd’hui n’est plus celui d’avant. Mais tu sais ce qui me fatigue le plus dans cette affaire de sécheresse là ?
— Non. Dis-moi.
— Aujourd’hui tout le monde se plaint qu’on ne prend pas de mesures pour récupérer l‘eau de pluie, ce qui fait que nos réservoirs sont vides. Mais quand les pluies vont arriver, tu vas voir…
—… je sais ce que tu vas dire : on va avoir des inondations, voir des mètres cubes et des mètres cubes d’eau descendre des hauteurs pour aller se perdre dans la mer. Mais les réservoirs auront été remplis et on sera contents, et on va passer à autre chose.
— Jusqu’à la prochaine sécheresse ! C’est toujours pareil à Maurice : on ne tire jamais les leçons du passé pour l’avenir et on croit que tous les problèmes vont se régler par eux-mêmes ! Comme par miracle.
— Le fameux miracle mauricien. C’est ce qui fait que beaucoup de gens ne prennent pas les annonces de veilles de grosses pluies de la météo au sérieux.
— Franchement te dire, moi aussi je pensais comme ça jusqu’à mardi dernier.
— Mais qu’est-ce qui t’est arrivée comme ça, mardi dernier ?
— J’avais besoin d’aller acheter quelque chose au centre commercial de Phoenix. J’ai écouté le bulletin de la météo qui disait que la veille de fortes pluies de la veille avait été prolongée jusqu’à quatre heures mardi. Il y avait prolongation parce qu’il y avait des nuages actifs associés à une zone d’instabilité qui s’approchait par le secteur ouest.
— Tu n’as pas pris au sérieux cette annonce de la météo ?
— Écoute, j’ai regardé dehors il n’y avait pas un nuage dans le ciel, un soleil de feu et je ne te dis pas la chaleur. Alors, j’ai pris le métro pour aller faire mon petit shopping à Phoenix.
— Malgré le fait que la météo avait annoncé…
—… mais tous les jours la météo dit qu’il y aura des pluies, des orages des débordements et ses prévisions ne se réalisent pas…
— Et alors. Qu’est-ce qui est arrivé ?
— Les prévisions de la météo se réalisées à cent pour cent, toi. On a eu des éclairs, des orages et surtout les grosses pluies annoncées qui ont provoqué des débordements. Comme je n’avais même pas pris un parapluie, je suis rentrée chez moi trempée comme enn canard mani, je te dis ! Et là, j’ai pris une résolution.
— Quelle résolution ?
— D’écouter attentivement les bulletins de la météo et de suivre ses conseils !
J.-C.A.
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