162 619. C’est le nombre de sacs en plastique saisis par la Police de l’Environnement en collaboration avec les services douaniers et le ministère de tutelle en 2017. En 2016, ce nombre s’élevait à 462 978. Pour les six premiers mois de 2018, le nombre de sacs saisis s’élève à 40 900. Constat : l’utilisation des sacs en plastique a été réduite à Maurice. Néanmoins, certains commerçants mais aussi des consommateurs irresponsables et inconscients des conséquences sur l’environnement continuent à braver les lois et vendent ou achètent des sacs non conformes.
Depuis l’entrée en vigueur en janvier 2016 de l’Environment Protection (banning of Plastic Bags) Regulations 2015, une majorité de Mauriciens a revu leurs habitudes dans un souci de préservation de l’environnement s’agissant de l’utilisation des sacs en plastique. S’il y a eu quelques cafouillages au commencement, aujourd’hui, la plupart des usagers sont revenus aux vieilles habitudes d’antan, privilégiant les sacs en jute ou autres sacs biodégradables. Cependant, quelques récalcitrants, notamment des commerçants dans les marchés et petits commerces principalement, continuent de commettre des infractions en mettant sur le marché des sacs non biodégradables. Cela, du fait qu’ils ne souhaitent pas perdre leur clientèle qui rechignent devant les sacs biodégradables.
Selon les statistiques recueillies à la Police de l’Environnement, 61 commerçants ont été verbalisés depuis le début de l’année. Cela concerne notamment la vente, la distribution ainsi qu’un cas de fabrication de sacs en plastique non conformes aux lois. En 2017, ils étaient 208. Alors qu’en 2016, la Police de l’Environnement avait servi 58 contraventions. Ce sont particulièrement les marchands de légumes qui commettent le plus d’infractions, notent les autorités, relevant que des sacs en rouleau destinés notamment aux produits tels que la viande et le poisson sont mis par certains marchands à la disposition des clients pour l’achat des légumes.
Pour rappel, selon la loi, il est interdit d’utiliser et de vendre des sacs en plastique avec manches, les sacs noirs avec et sans manches, ainsi que les sacs non biodégradables. Neuf types de sacs ne sont pas frappés d’interdiction:
l les rouleaux de sacs transparents pour les besoins alimentaires, dont les fruits de mer frais, les produits réfrigérés, la viande, la volaille ;
l les sacs-poubelles ;
l les sacs d’emballage où les produits sont scellés avant la vente sur le marché local pour l’exportation ;
l les sacs à des fins agricoles ;
l les sacs utilisés pour l’échantillonnage ;
l les sacs pour le marché de l’exportation ;
l les pochettes transparentes ne dépassant pas 300 cm ;
l les sacs transparents utilisés par les passagers transitant par l’aéroport, et
l les sacs pouvant contenir des liquides, aérosols ou gels.
Or, note la Police de l’Environnement, outre les sacs roll-on distribués pour les légumes, les sacs en plastique avec manches recommencent à faire leur apparition sur le marché. C’est ainsi qu’un cas de fabrication de sacs non-biodégradable a été repéré par les autorités, qui ont procédé le 17 avril à la saisie de 11 400 items de ce type. Cette situation relève du fait qu’il existe encore une demande pour ce type de sacs pourtant interdits, note la Police de l’Environnement. C’est notamment en raison du prix des sacs biodégradables, qui sont minces et vendus entre Rs 2,50 et Rs 4, dépendant de leur capacité de logement, que les consommateurs réclament d’autres sacs. Et les commerçants, pour ne pas perdre leurs clients, n’hésitent pas à mettre à disposition des sacs non conformes qu’ils avaient en stock ou qui sont revenus sur le marché. La Police de l’Environnement veille cependant au grain et effectue quotidiennement des visites surprises dans les commerces afin de faire respecter les lois.
Eco Bin pour le tri des bouteilles
Parallèlement, les campagnes de sensibilisation autour de l’utilisation néfaste du plastique se poursuivent. D’autant que les chiffres concernant sa consommation à Maurice sont inquiétants. En effet, 100 millions de bouteilles de cette matière sont utilisées ou en circulation à Maurice. Une consommation qui représente 15% des 500 tonnes de déchets annuels récoltés par les services publics de voirie. Chaque minute, au moins 80 tonnes de déchets, soit 13 millions de tonnes annuellement, de déchets plastiques finissent dans les océans. Si bien que, selon le Forum économique mondial, d’ici 2050, il y aurait plus de plastique que de poissons. Une menace qui nécessite une prise de conscience urgente et des actions concrètes.
Dans un document rendu public, l’ONU relève que si les modes de consommation actuels et les pratiques de gestion des déchets se poursuivent, on comptera environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges et l’environnement à l’horizon 2050. C’est dans cette optique que le ministère de l’Environnement a lancé, dans le cadre de la Journée mondiale de l’Environnement célébrée le 5 juin, le projet Eco Bin. Il s’agit de doter dans un premier temps les centres sociaux et les écoles de gros sacs, réservés uniquement aux bouteilles en plastique, pour aider la population à faire le tri des déchets. La population est appelée à un changement d’attitude pour renverser la tendance et aider à préserver l’environnement ou du moins empêcher que la situation empire.