Lorsque les échéances approchent, les lobbies en tous genres s’activent. Les signes sont là qui tendent à démontrer que le pays est entré dans sa période de gestion à la petite semaine qui consiste à ne froisser personne et à cajoler tout le monde. On est entré dans l’ère de la paralysie préélectorale. Le gouvernement n’a plus de projets, plus de vision à mettre en oeuvre, étant désormais l’otage consentant de tous les lobbies. Les lobbies sont pour certains obscurs, tapis dans l’ombre, et d’autres plus vocaux. Il y a eu les augmentations de subventions aux religions comme souhaitées par les organisations socioculturelles qui se prosternent devant tous les dirigeants du jour.
Qu’on est loin des engagements de la campagne de 2014 qui disait qu’il fallait tenir à distance ces socioculturels toxiques et, surtout, que les dirigeants Lepep ne prendraient pas la parole aux activités religieuses! Il y a eu le dîner socio-religieux des pentecôtistes où la liste des demandes a été détaillée. Il y a eu l’exigence d’une représentation plus visible d’un certain profi l dans la hiérarchie de l’Assemblée Nationale, c’est fait, suite aux revendications en coulisses de religieux dont on se demande s’ils sont toujours qualifi és pour continuer à faire de grandes prêches à leurs ouailles sur la moralité, la cupidité et la corruption. Puis est venue l’annonce d’une valorisation de la pension de vieillesse comme en 2014 parce que, si ça a marché lors de cette campagne, il n’y a aucune raison que les mêmes mesures ne génèrent pas les mêmes dividendes en terme de votes. Que ce soit un bribe électoral que l’on décide sur une base partisane, mais que l’on puise des fonds publics ne semble absolument pas déranger ceux qui vont venir se gargariser de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption électorale. Et on peut annoncer une augmentation de la pension avant les élections pour ensuite, après le scrutin, piquer des sous supplémentaires sur le litre d’essence comme en janvier 2015, alors qu’une baisse du prix du carburant était aussi une promesse électorale.
Et cette essence, les vieux qui se déplacent soit en voiture soit à moto pour aller faire leurs petites courses, se rendre à l’hôpital ou récupérer leurs petits enfants à la sortie des classes, ils le paient aussi au même prix à la pompe. Et après avoir annoncé et appliqué une augmentation de Rs 1,600 de la pension pour la porter à Rs 5,000, le même gouvernement a mis sur pied un comité de techniciens pour se pencher sur l’avenir de ce dossier, un travail nécessaire parce que la population vieillit et qu’il y aura de moins en moins de jeunes pour assurer la pérennité de ce paiement. Pendant que le comité était au travail, des ballons sonde étaient régulièrement envoyés pour connaître les réactions des principaux concernés. Il fut ainsi tantôt question de paiement de la pension de retraite universelle à partir de 65 ans, à l’âge où il est désormais légal d’arrêter de travailler, de ne payer cette pension qu’à ceux qui ont vraiment cessé toute activité rémunérée, quel que soit l’âge, et de ne pas l’octroyer à ceux qui, encore au travail, toucheraient plus de Rs 50,000 mensuelles. C’est lorsqu’il a été pressé de questions à l’Assemblée Nationale sur ces divers projets et qu’il a été confronté aux documents brandis par le syndicaliste Rashid Imrith que le ministre de la Sécurité Sociale a dû battre en retraite et dire que le gouvernement n’a jamais songé à toucher aux modalités du paiement de la pension telles qu’elles sont actuellement. Et le comité technique alors, c’était pour faire quoi? Cela illustre la duplicité et l’opportunisme et même une forme de désespérance de ceux qui gouvernent parce qu’ils savent qu’ils ont fauté, qu’ils ont failli, qu’ils ont fait pire qu’avant et qu’ils n’ont pas honoré leurs promesses d’assainissement de la gestion des fonds public et de promouvoir la méritocratie.
Et qui croient qu’acheter des votes fera oublier tout cela. L’épisode Uber est, lui, encore plus éloquent de l’infl uence des lobbies dans ce pays. Une question à ces chauffeurs de taxi qui descendent dans la rue pour protester contre l’arrivée de cette nouvelle forme de déplacement – rendue, d’ailleurs, encore plus nécessaire avec la loi Bodha sur le demiverre de bière qui protégerait miraculeusement des accidents – quels sont les transports qu’eux-mêmes ou leurs enfants prennent lorsqu’ils sont en visite à l’étranger? Ne courent-ils pas derrière le premier Uber trouvé pour se rendre d’un lieu à un autre à prix raisonnable? Que dire de cette cacophonie gouvernementale sur Uber? Burlesque.
Avec Anil Gayan chantant les louanges de ce système avant que celui qui fait offi ce de Premier ministre bis, le nominé politique Ken Arian, grand disciple de Macron devant l’Éternel, ne dise non, pas question de laisser Uber entrer chez nous. Même si, comme suiveur du président français, c’est une posture plutôt surprenante dans la mesure où c’est lui qui a libéralisé le transport en France alors qu’il était le ministre de l’Économie. Lobby enn sel lamain lor volant pe dir qu’il faut pouvoir conduire de manière relaxe au lieu d’être agrippé en tout temps au volant, même si la voie est rectiligne d’un point à un autre sur un quatre voies, qu’est-ce qu’on fait? Le lobby contre la limite de la vitesse à 60 km/h dans une zone largement non-habitable, comme le tronçon Wooton/Quartier Militaire prétend que cela est devenu plus dangereux à cette cadence parce que le rythme trop lent leur donne sommeil et que cela est susceptible de provoquer de vrais accidents, qu’est-ce qu’on fait?
Pour justifier le délit qui fait obligation à un conducteur d’avoir les mains à 10h10 sur le volant en toutes circonstances, on nous explique que cela date de 2010. Ah bon, on ne peut pas y toucher? Mais on a bien supprimé le permis à points de l’ancien gouvernement, non? C’est pas Nando Bodha qui, sur la réforme électorale, reprenait l’expression “qui