Jasmine Toulouse a assisté à sa première fonction officielle hier matin, au Monument de la Route internationale des esclaves au Morne, en tant que nouvelle conseillère au ministère des Arts et du Patrimoine culturel et représentante de Maurice à l’UNESCO. Elle s’exprime sur ces deux rôles.
l Comment avez-vous accueilli votre nomination comme conseillère au ministère des Arts et du Patrimoine culturel ?
En tant qu’artiste, j’aurai beaucoup à apporter à ce ministère. L’art se décline sous des formes diverses. Je suis une chanteuse, certes, il faut accorder à la culture l’importance qu’elle mérite, dans son sens le plus large. Leritaz kiltirel ki nou finn gagne, se sa ki rann nou lil Moris zoli. Nous avons le devoir d’accorder une attention particulière au ministère des Arts et du Patrimoine culturel, de valoriser notre héritage, et de veiller que nos enfants connaissent notre histoire afin qu’ils sachent vers où nous allons, en avançant avec notre propre destinée et en continuant à écrire notre histoire.
l Vous êtes aussi la nouvelle représentante de Maurice à l’UNESCO. Parlez-nous de votre nouveau rôle…
L’UNESCO ne se limite pas à la culture, mais englobe également l’éducation, ce qui d’une part me donnera l’occasion de promouvoir l’histoire et la culture du pays auprès des jeunes dans les écoles. Et d’autre part, je serai la porte-parole de cette culture à l’international, et je compte rapporter des idées et de bonnes pratiques issues de mes échanges avec d’autres pays dans le cadre de nos collaborations sous l’égide de l’UNESCO.
l Ces deux nominations compenseraient-elles le ticket que vous aviez dû céder, en faveur de Kugan Parapen, aux élections générales ?
Non, ces nominations ne sont pas une compensation ! Les leaders ont reconnu que je pouvais contribuer à faire avancer le secteur des arts et du patrimoine culturel. Cela me rend très heureuse, car il est vrai que je peux apporter ma pierre à l’édifice dans ce domaine. Être représentante de Maurice à l’UNESCO — une opportunité à laquelle je ne m’attendais pas — est une immense responsabilité. Je n’aurais jamais osé rêver de représenter mon pays, riche de sa diversité, au sein d’une instance internationale aussi prestigieuse que l’UNESCO.
l Comment comptez-vous faire entendre la voix des artistes au sein du ministère de manière impartiale, dans un contexte où cette communauté est divisée ?
J’ai participé à de nombreux combats, de marches par rapport à la situation des artistes. J’ai été témoin de leurs revendications, et je sais ce dont ils ont besoin, parce que je connais ce dossier. Mon parcours comme travailleuse sociale a forgé ma capacité à l’écoute. Mo krwar ki sa pou enn atou mari serie dan sa mision ki mo pou al fer la. Je serai à l’écoute des artistes. Lors de ma rencontre avec le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, j’ai compris que nous sommes sur la même longueur d’onde à ce sujet. Nous devons écouter les artistes plutôt que leur imposer des projets. Ils savent déjà ce dont ils ont besoin, et l’ont exprimé haut et fort à maintes reprises.
l Avez-vous prévu une rencontre avec les artistes afin d’être à leur écoute ?
J’ai déjà en tête ce qui est prévu en ce sens. Le ministre a d’ailleurs annoncé la tenue des assises des artistes, ce qui sera une occasion idéale pour les rencontrer et leur permettre d’exprimer leurs besoins ainsi que leurs attentes pour le bon développement de leur secteur respectif. Par ailleurs, il y a la Mauritius Society of Authors (MASA). Une première démarche de communication a déjà eu lieu entre la Junior Minister (ndlr : Véronique Leu-Govind) et des membres de la société, où elle leur a demandé de proposer un nom pour désigner la personne qui pourra mener la MASA à bon port. Nous avons également en ligne de mire la mise en place d’une one-stop shop, un espace dédié à faciliter les démarches administratives liées à l’organisation des concerts.