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Breakfast Talk à Campus Abroad Mauritius : Khushiram : « Le service public un obstacle à la productivité »

L’ancien ministre du Développement économique remet sur la table la réforme de la pension. En guise de warming-up à la présentation du budget à l’Assemblée nationale par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, le jeudi 14, Campus Abroad Mauritius a accueilli hier matin Sushil Khushiram pour animer un breakfast talk sur l’état de l’économie. L’ancien ministre de Développement économique et des Services financiers est allé droit au but dans son diagnostic de l’économie en s’attaquant à trois facteurs inhibitifs à la croissance, notamment le handicap que constitue le secteur public à la productivité, l’absence d’une main-d’œuvre qualifiée et l’urgence d’une réforme du système de la pension.

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Sushil Khushiram a été des plus catégoriques en analysant le poids du secteur public. « Notre système économique est aussi victime de notre service public, qui représente un handicap à notre productivité », dira-t-il. Sans fioriture, il a ajouté que « notre secteur public est en mode poids lourd et tend à bloquer notre capacité économique. » Il a dressé un parallèle avec l’Inde, qui est parvenu à s’imposer face aux nouveaux défis en s’appuyant sur un service public performant.

« A more meritocractic civil service is needed », a déclaré l’ancien ministre du Développement économique du gouvernement MSM-MMM de 2000 à 2005. Dans la foulée, il n’a pas manqué de déplorer « l’opacité » autour de certains projets gouvernementaux, citant à titre d’exemple le Safe City Project, avec pour principal partenaire Mauritius Telecom et le gouvernement garantissant l’emprunt pour le financement.

« My fear is that there will be a lot of wastages and we will be in tears in the years to come », appréhende Sushil Khushiram, qui a connu une longue carrière à la Banque de Maurice. L’un des points vulnérables reste le manque de main-d’œuvre qualifiée, le pays devant se fier à la main-d’œuvre étrangère qualifiée dans plusieurs secteurs économiques. « We have to attract high skilled immigrants in various sectors to cope with our ageing population », a-t-il soutenu. Cette pénurie de main-d’œuvre se fera sentir encore dans les domaines de la technologie et de la santé.

Commentant les performances des principaux secteurs économiques, Sushil Khushiram a mis l’accent sur un ajustement de la consommation et des mesures pour doper l’exportation. Les dernières statistiques officielles confirment la tendance de ces dernières années, avec un accroissement du déficit commercial en raison de faiblesses chroniques des exportations. À titre d’exemple, l’année 2018 devrait se solder avec un déficit de la balance commerciale de Rs 109 milliards, soit en hausse de Rs 10 milliards comparativement à 2017. La valeur des exportations est estimée à 84 milliards, soit sensiblement le même montant qu’en 2016, alors que les importations doivent se rapprocher de la barre des Rs 200 milliards en cas de flambée du cours mondial du baril de pétrole, soit environ Rs 193 milliards.

Ces projections sont basées sur les échanges commerciaux enregistrés au cours du premier trimestre de cette année. Ainsi, les exportations ont régressé de 8,1% de janver à mars de cette année, comparativement à la période correspondante l’année dernière. La principale inquiétude concerne une baisse de 14,1% dans les exportations de « textile yarns, fabrics, made-up articles. »

Sushil Khushiram a également fait une incursion sur le plan social. Il maintient que le problème d’inégalité demeure entier en dépit des mesures prises, qui auront aidé à apporter des améliorations. Il s’est appesanti sur le fait que le pays a besoin d’une réforme du système de pension. « Our civil service pensions are erroneous. We have to stop double payment and this only will propel savings », a-t-il avancé. Le pays ne pourra soutenir le fardeau qu’entraînent les coûts des pensions avec le phénomène du vieillissement de la population, tout en proposant la mise sur pied d’un « health insurance scheme. »

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