Reprendra ou reprendra pas ? Cette question, nombreux sont-ils à se la poser quant au sort qui sera réservé aux trois championnats de la Mauritius Football Association (MFA), arrêtés le 10 mars suivant l’entrée du pays en confinement. Cette interrogation, elle taraude surtout et encore plus les joueurs et les dirigeants de Grande-Rivière-Sud-Est Wanderers. À un degré moindre, ceux de l’US de Beau-Bassin/Rose-Hill (D1) et de Curepipe Starlight SC (D2).
Et pour cause ! La formation du sud-est pourrait, une fois encore, voir ses chances de décrocher un premier titre de champion de Maurice — encore mieux placée cette fois-ci — s’annihiler. A contrario, ceux qui sont directement concernés par la relégation pourraient très probablement être épargnés in-extrémis…pour la deuxième année consécutive ! Ce qui serait injuste, voire scandaleux.
Que décidera donc la MFA dans ce cas de figure ? Tout arrêter comme c’était le cas la saison précédente ou saisir la perche tendue par le ministère des Sports pour une relance et ce, avec la mise à disposition des infrastructures de l’Etat ? On ne le sait pas encore puisque la rencontre de vendredi dernier, à Trianon, en petit comité, n’a rien donné. Le président de cette fédération, Samir Sobha, affichant, selon une déclaration de presse, un certain pessimisme. Cela, notamment, en prenant en compte le fait que le marché du transfert s’ouvre le 15 juillet.
Est-ce donc à comprendre que la reprise est sérieusement comprise, alors qu’il reste que quatre à cinq matchs à jouer dans les différents championnats ? Si certains semblent être de cet avis, en revanche, d’autres estiment que tout n’est pas perdu. Cela, en indiquant que la Fédération internationale de Football Associations (FIFA) offre l’opportunité aux fédérations nationales de modifier les dates de la saison et/ou les périodes d’enregistrement déjà déclarées dans la FIFA TMS (Transfer Matching System).
Une solution somme toute raisonnable pour une fédération internationale qui a déjà pris un chapelet de mesures depuis l’avènement de la Covid-19. Non seulement en termes financier, mais également d’un point de vue pratique. La FIFA refuserait-elle donc, dans ces conditions, d’aider à une sortie de crise ? En prenant notamment en compte que, dans le cas de Maurice, une deuxième saison d’affilée pourrait être déclarée de blanche. Pas si sûr si l’on se fie aux différents slogans de la FIFA pour promouvoir le football et surtout le fair-play dans tous les sens du terme.
Dans ce contexte, faut-il savoir si la MFA a informé la FIFA de ses intentions réelles suivant ce nouvel arrêt. Or, ce n’est qu’hier, soit trois mois après, que nous avons finalement et surprenamment appris de Samir Sobha, lors d’une interview au Mauricien, que la FIFA a été contactée ! C’est justement ce genre de silence, voire cette opacité autour d’un sujet pourtant d’intérêt national, qui mérite être dénoncé. Alors que les clubs, eux, ruminent dans leurs coins entre incertitude et ignorance. Est-ce donc cela le rôle d’une fédération qui se respecte ?
Aussi, a-t-elle paré à toute éventualité après un premier confinement ? La MFA a-t-elle convoqué, à titre d’exemple, une assemblée générale fin mai 2020, afin d’analyser justement cette situation et prendre des décisions en conséquence, par le biais des amendements à ses statuts, pour que l’intérêt du football soit préservé ?
Que se passera-t-il en cas d’un nouveau confinement, une éventualité à ne pas à écarter ? Est-ce à dire qu’on continuera à jouer à la roulette russe pendant des saisons et des saisons encore, tout en priant pour ne pas être frappé par la Covid-19 et un autre confinement ? À bien voir la façon avec laquelle un dossier de cette importance est traité à la Football House, on dira que les clubs ont de quoi être inquiets.
Dans ces conditions, il ne peut y avoir qu’un responsable. Au lieu de discuter et d’envisager les diverses options possibles, et ce, avec l’appui de son assemblée générale, la MFA s’est malheureusement contentée de demeurer silencieuse.
Aussi révoltant soit-il, cette fédération n’a, semble-t-il, pas mesuré l’ampleur du soutien financier mis à sa disposition par l’Etat mauricien par l’entremise du ministère des Sports. Au total, Rs 38.4M décaissés, en deux saisons, et tout cela…aux frais du pauvre contribuable ! Et ça, ce n’est vraiment pas juste, d’où la question de savoir si le ministère des Sports ne gagnerait pas sérieusement à revoir sa politique sur ce dossier. Même si la MFA s’est montrée plus patiente, cette fois, contrairement à la saison précédente où elle avait décidé brutalement d’y mettre un terme après trois semaines de confinement seulement.
Ainsi donc, ce sont les joueurs et les dirigeants de clubs qui devront, au final, faire les frais de l’absence de vision de la MFA. Tout simplement inacceptable. D’où la question de savoir s’il n’est pas temps que cette fédération commence à rendre des comptes, voire même être sanctionnée, d’une façon ou une autre.
Malheureusement, pour l’heure, cela semble difficilement envisageable lorsqu’on s’appesantit surtout sur l’épisode Cercle de Joachim, club que représente Samir Sobha en tant que président de la MFA. En dépit du fait d’avoir été financièrement et lourdement suspendu par la FIFA pour non-respect des procédures dans le transfert international de joueurs, ce club n’a, à ce jour, pas été officiellement sanctionné par la MFA. Alors, qui sanctionnera cette même MFA pour sa mauvaise gestion, mais plus particulièrement surtout, dans l’affaire Cercle de Joachim, où elle a été également punie ?