About last night

Détrompez-vous, rien à voir avec le film éponyme dont je ne connais que le nom. 

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Hier soir, pas grand chose d’extraordinaire ne s’est passé dans le film de ma vie, à part quelques séquences de réflexions inévitables. Il faisait frais alors que je me promenais, non pas dans les bois, mais sur la plage, près du rivage, et je prenais plaisir à enfouir mes pieds dans le sable froid à chaque pas. Scrutant les bungalows dans la pénombre, j’ai pensé à cet instant où les gens dorment ou s’apprêtent à se coucher, livre ou téléphone en mains. J’imaginais les bavardages et murmures auxquels ils s’adonnent dans la nuit calme, avant de s’endormir et de s’abandonner quelques bonnes heures dans un total lâcher prise réparateur.

S’éveillent alors chez certains, au contraire, un moment unique où, seuls au monde, ils vaquent à leurs réflexions nocturnes sans être interrompus par des sollicitations diurnes épuisantes et sans être constamment dérangés non plus par les millions de choses à faire en 24h chrono.

À cette heure tardive, l’air est plein de mystères. La vue s’affine dans la profonde obscurité, repérant ainsi les ombres au loin, et l’ouïe se développe percevant, elle, le moindre chuchotement. Particulièrement attentive à cet instant, mon imagination titille comme d’habitude ma raison et mes élucubrations s’emmêlent et se démêlent. Des pensées se bousculent et se cognent : mais qu’est l’Homme pour que le monde entier tourne autour de lui ? Tout au moins, le pense-t-il ! Le silence absolu du moment est la meilleure réponse. L’Homme est tout et n’est rien à la fois. Il est autant capable de merveilles, de construire et de faire le bien, que d’atrocités, de détruire et de faire le mal. C’est incroyable quand même, non ?

Ces espaces de silence qui s’offrent à nous, de temps en temps, sont comme des bulles de champagne qui se meuvent dans tous les sens et s’impatientent pour pétiller vers le haut, tout en promettant un peu d’euphorie.

Ce soir, je prendrai bien une coupe, non pas de champagne, mais de silence. Dans cette nuit bien fraîche aux saveurs douces – j’ai en main un carré de chocolat noir aux éclats et à la crème de menthe –, les pieds nus dans le sable glacé, la tête dans les étoiles et les cheveux attachés en queue de cheval, mon regard se tourne vers les contours des maisons, des bateaux, des cocotiers et des silhouettes qui s’éloignent, elles, vers l’infini et au-delà. 

À cette heure où je ne sais de quoi demain sera fait, je peux témoigner de mes introspections d’aujourd’hui. Des bouts de vie qui passent, qui s’entrelacent sans laisser de traces, des détails des jours qui traversent et qui passent dans l’oubli, des essentiels qui transpercent et interpellent, en laissant, eux, des traces. 

De nouvelles questions me viennent à l’esprit : quand bien même nous grandissons sur des bases solides, qu’en est-il de l’Homme qui chancelle sur du sable mouvant ? Comment se construire à l’extérieur quand nous sommes détruits de l’intérieur ? Comment sortir de soi lorsqu’on implose en soi ?

Nous voulons tous nous en sortir tant bien que mal dans ce monde aux allures apocalyptiques avec la guerre qui perdure entre l’Ukraine et la Russie, les émeutes qui s’expriment dans des non-sens en France et d’autres défaillances idéologiques et comportementales incongrues à travers le monde. La drogue n’en finit pas de faire parler d’elle. C’est la vedette du moment et les alertes rouges sont activées sans cesse par les ONG locales responsables qui informent sur cette situation catastrophique à Maurice. Si le facteur sonne toujours deux fois (seulement deux ?), c’est sans relâche que les combattants appuient sur la sonnette d’alarme concernant cette tragédie qui gagne du terrain chez nos jeunes.

Outre les éléments évoqués plus haut, la perversité du cœur de l’Homme n’est pas en reste. Vu comme ça sur le pouce, c’est assez démoralisant ! Sommes-nous à l’abri d’un nouveau déluge et serons-nous demain contraints à chercher l’Arche de Noé pour y trouver refuge ? 

Nous sommes parfois victimes de découragement sous le poids de tout ce qui s’abat sur notre dos, mais nous ne nous laisserons certainement pas anéantir par cet état, bien heureusement. Quelques secondes, voire quelques minutes, pas plus !

Par ailleurs, regardons de plus près. Il faut bien un minimum de deux personnes pour faire vivre le marché de la drogue, pour combattre dans une guerre, pour mettre le feu à la France, ainsi de suite. Seuls, tous ces agissements et ces mauvaises décisions auraient certainement tegn lamem. En contrepartie, et c’est là la beauté de la vie, il suffit d’un seul homme pour donner le bon ton et changer les choses. It takes two to tango, one to change !

Il y a tellement de grandeur dans tant de petits gestes de l’Homme qu’il serait bien mieux de s’attarder sur ces mouvements vitaux de notre existence pour mieux braver ou contourner la montagne qui se dresse sur notre route. C’est fondamental, élémentaire, mon cher Watson !

Voilà la trame de ma soirée d’hier. Elle n’est, en fait, ni plus belle ni plus réjouissante que celle d’avant-hier. Elle l’est peut-être moins que celle de demain, qui sait ? Ce que je sais, par contre, c’est que mes pensées errent dans l’air de ces nuits d’hiver, et cela me libère. 

That’s all folks about last night ! 

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