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Statuts de la MFA et Sports Act 2016 : À deux doigts pourtant d’une harmonisation parfaite

Malheureusement à Trianon, on s’est toujours opposé à un droit démocratique privant ainsi un vote à tous les clubs membres dont ceux au niveau régional

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Longtemps déploré par Week-End, l’association a évolué pendant près de 10 ans sans la présence précieuse d’un trésorier et d’un secrétaire contrairement à la loi sportive

L’obstination du comité directeur de la Mauritius Football Association (MFA) à ne pas vouloir s’aligner totalement sur la Registration of Associations Act et la Sports Act 2016 l’a mené à sa perte. Le ministre des Sports, Stephan Toussaint ayant décidé, jeudi, d’appliquer la Section 9 de la loi sportive dans toute sa rigueur. Ce qui a conduit à la dissolution de l’actuel comité directeur et la mise en place d’un Temporary Committee. Faute de volonté et de bons sens, la MFA a préféré jouer avec le feu et doit désormais assumer seule la responsabilité d’une éventuelle sanction du football mauricien par la Fédération internationale de football associations (FIFA).

La question qu’il faut se poser est de savoir pourquoi le ministère des Sports n’a pas donné son assentiment aux nouveaux statuts de la MFA déposé le 6 septembre suivant son approbation par l’assemblée générale extraordinaire du 31 août. Était-il réellement compliqué d’harmoniser les lois de la FIFA avec celles du pays ? Pas nécessairement en tenant compte qu’on était même à deux doigts d’une symbiose !

Deux règlements en opposition

Nombreux sont-ils qui ont longtemps fait remarquer, avec raison d’ailleurs, qu’il n’était pas difficile d’accorder les deux cadres légaux. Sauf qu’à la MFA, on n’a pas voulu faire l’effort, afin de parvenir à un consensus. D’abord, au niveau du droit de vote fondamental à tous les clubs. C’est du reste ce que préconise le Second Schedule section 2 (General Assembly of National Sports Federation) de la loi sportive, plus précisément la sous-section (2) (d) (i): “The voting members shall, except for a newly registered National Sports Federation – consist of at least one representative from every sports club affiliated with the National Sports Federation and which has participated in competitions over the preceding year”.

Or, l’Article 26 (Delegates and votes) des statuts de la MFA est très loin de faire respecter ce droit démocratique. Il stipule : “The National General Assembly is composed of 39 delegates as follows” dont (d): “for each of the 13 Regional Football Association, one delegate with one vote” ! Donc, c’est un représentant qui décide au nom de plusieurs clubs de son comité régional ! Et ce, même s’il n’y a pas unanimité autour du candidat à soutenir à la présidence de la MFA !

C’est un des points centraux de la discorde, mais qui interpelle quant à la décision de la MFA de demeurer sur sa position. Appliquer la loi sportive dans ces conditions étaient, pour certains à la Football House, pas évident. C’est d’ailleurs une des raisons qui faisait trembler l’ancien comité. D’où la décision de tenir la corde raide, d’autant qu’un vote élargi de plus d’une centaine de clubs devenait incontrôlable pour ceux incrustés au pouvoir. Contrairement à 39 délégués seulement dont une grosse majorité n’a pourtant rien trouvé à dire à l’heure d’approuver les statuts, lors de l’assemblée générale extraordinaire du 31 août.

L’autre sujet de discorde demeure la Section 3 (Managing Committee) de la Sports Act 2016, plus précisément la sous-section 14 (a) (b): “(14) Elections for officers of the Managing Committee – shall be held, for each position on the Managing Committee, in accordance with the rules of the National Sports Federation; or shall, after their election, be made by electing or designating from among themselves a President, one or more Vice Presidents, a Secretary an Assistant Secretary, a Treasurer and an Assistant Treasurer who shall assume office as from their election.”

Que dit justement l’Article 37 (Composition) des statuts de la MFA. “The National Managing Committee consists of 15 members: 1 President, 1 Vice-President from Premier League, 1 Vice-President from National First Division, 1 Vice-President from National Second Division, 1 Vice-President from Regional Football Association, 10 members as follows; 3 from Premier League, 2 from National First Division, 2 from National Second Division, 3 from Regional Football Association”.

Alors que toutes les associations locales fonctionnent avec un secrétaire et un trésorier, la MFA avait choisi de s’en passer ! D’où notre pertinente et éternelle question — tout comme cette poignée d’opposants — de savoir qui signe les chèques à la MFA ? Une situation inquiétante en tenant compte du fait que cette association a profité de fonds publics pendant plusieurs années auprès du gouvernement, via le ministère des Sports. Cela, sans pour autant que la MFA ne soit inquiétée. Ce n’est qu’en août 2021 que Stephan Toussaint a finalement décidé de fermer le robinet !

Séparation des pouvoirs

Désormais, on attendra de voir comment le Temporary Committee procèdera — avec le soutien de la State Law Office — pour harmoniser ce qui devait pourtant l’être depuis très longtemps. D’autant qu’il est grand temps de mettre de l’ordre à la MFA, tout en étant conscient qu’appliquer la Sports Act 2016 dans toute sa rigueur augmente les chances de voir un représentant régional accéder au pouvoir suprême comme cela avait été le cas dans le passé.

Une éventualité pas nécessairement au goût des clubs de l’élite, tout en reconnaissant que ceux qui ont précédé Samir Sobha à la présidence n’ont aussi pas été exemple de tout reproche. Faut-il peut être alors redéfinir l’organigramme du football et ainsi séparé les pouvoirs comme cela se fait en Angleterre, par exemple, avec une Premier League et une Football Association…

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