L’ambiance a été plus que bon enfant, est-on tenté de dire. Cette rencontre avec les fédérations qui s’annonçait au départ comme un exercice périlleux, voire à haut risque pour le ministre de la Jeunesse et des Sports en raison des accusations de trois fédérations et du président du Comité Olympique Mauricien d’ingérence dans les affaires fédérales a été finalement une opération de communication réussie, en partie, par Devanand Ritoo. Ce dernier a choisi un thème porteur qui est l’argent pour ensuite couper court aux longues discussions en reconnaissant dès le départ «qu’il existe un problème dans les relations entre son ministère et les fédérations» et que sa démarche hier après-midi dans la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis est d’apporter des mesures correctives. Attendons voir…
Face à une fronde qu’il avait considérée comme insignifiante ou la poussière qui ne voulait pas que la machine marche, Devanand Ritoo a choisi trois thèmes qui accrochent en cette période. Notamment l’allocation du budget pour la saison 2012, les bourses de haut niveau et les relations de travail entre le MJS et les fédérations. Mais d’entrée de jeu, le ministre a choisi de parler des médailles récoltées par les différentes fédérations durant la saison 2011. Inévitablement, les performances ramenées des Jeux des Iles aux Seychelles ont été évoquées.
Cette fois, le ministre a été plus subtile dans ses propos en disant ses satisfactions. Il a parlé du cyclisme, de la médaille d’argent du Club M, les déconvenues de la boxe, mais qui s’est rattrapée aux Jeux d’Afrique à Maputo. Dans la foulée, la performance du kick-boxing, des beach volleyeuses ou encore celle d’Angelica Begué. «Tous ces performances rejaillissent sur Maurice et font la fierté de la nation mauricienne. Je tiens à saluer la performance des athlètes. Je crois, aussi que le bilan aurait pu être meilleur. Il y a eu des manquements de part et d’autre. Je crois aussi qu’il faut que chacun fasse un effort relatif pour aller vers le haut niveau et tirer les leçons du passé», a souligné le ministre.
Ce dernier a aussi indiqué avec force que dans ses «records», seul le déplacement du Club M au Liberia a été financé «pour des raisons évidentes». Le ministre a indiqué que pour lui le sport s’oriente autour de quatre axes; notamment la masse, l’élite, la formation et les infrastructures. Pour ce qui est du premier axe, le ministre a souligné la démarche de son ministère d’organiser des Saturday League en football et d’ouvrir les infrastructures des SSS aux sportifs. Alors qu’en ce qu’il s’agit des infrastructures, il a annoncé la construction d’une piscine olympique à Flacq. Une structure qui sera dotée des installations pour la plongée.
A ce chapitre, soulignons l’intéressante proposition de la Fédération mauricienne de Triathlon, à travers Alain St-Louis, que cette piscine fasse provision pour un espace pour les tri-athlètes. «Nous n’avons pas les mêmes considérations que les autres nageurs. La fédération nous donne des couloirs soit à 5h du matin ou à 20h. Or, nous avons un retard considérable dans la natation pour notre discipline», a fait ressortir Alain St-Louis.
Toujours au chapitre des infrastructures, le ministre a indiqué que dans les jours à venir un deal sera signé avec la Fédération mauricienne de Cyclisme pour l’allocation d’une portion de terrain à Camp Levieux pour la construction d’une vélodrome. « Tout comme un demi-arpent de terrain sera alloué à la fédération de squash à Petit Camp pour la construction d’un gymnase. Le projet INS à Belle Vue démarrera aussitôt que les travaux du Cricket Ground seront terminés », a indiqué Devanand Ritoo.
Le ministre a poursuivi en disant que son ministère a un rôle de facilitateur, mais a rappelé à ceux présents dans la salle du conseil de la mairie de Port-louis que «I’am accountable of all public money ». Pour faciliter d’avantage les choses, le ministre a annoncé que des démarches sont en cours pour que l’argent du CSR puisse enfin arriver dans le sport. «Nous sommes en train d’essayer de voir comment le Club Maurice peut être l’organe de transition entre les donateurs et les fédérations. Cette démarche est en bonne voie , nous espérons trouver très vite un modus operandi tout en créant un fast track, car des fois, il y a des projets des fédérations qui méritent d’être financés, mais le ministère n’a pas ce financement. Espérons que cela aille vite», a renchéri le ministre. Qui a annoncé au passage que dans le cadre de l’allocation budgétaire, il y aura désormais un Statement of Account qui sera gardé entre le MJS et les fédérations. Mention a également été faite de la possibilité que ce sont les fédérations qui gèrent leur budget de transport. Le ministre a aussi évoqué les six bourses sports-études qui seront disponibles dès l’année prochaine après que les critères auraient été établis dans les instances compétentes.
A l’heure des échanges entre le ministre et les représentants ou présidents des fédérations présents, grande a été notre stupéfaction de constater que la question du Sports Act n’a intéressé personne. Personne, ni même Nunkishor Fakun ni Vimal Basanta Lala, respectivement président de la fédération d’haltérophilie et secrétaire de la fédération de tennis de table n’a prononcé le mot. Etonnant quand on sait que ces deux hommes ont tenu, une semaine plus tôt, toute une conférence de presse sur la question. Étonnant que ce duo n’a pas demandé en face «au ministre de partir » ni de dénoncer son ingérence dans les affaires de leur fédération respective»
Si Vimal Bassanta Lala, a demandé que ce soient les fédérations qui gèrent leur budget et évoqué le cas de Patrick Sahajassen, entraîneur national, qui a été appelé à faire de la supervision pour le tennis de table dans le nord de l’île. Ou encore le cas de la fermeture d’un centre de tennis de table à Mahébourg pour l’ouverture d’un autre centre avec le même entraîneur sans consultation avec la fédération, le ministre a balayé d’un revers de main, le cas Sahajassen en parlant de sa propre expérience. «Moi aussi, j’ai été entraîneur national des jeunes en football employé par le ministère et détaché à la fédération de football. On m’a envoyé travailler à Rivière du Rempart, Quartier Militaire, Souillac ou encore Quatre Bornes sans pour autant avoir le droit de dire quoi que ce soit tout en faisant mon travail d’entraîneur national », a martelé le ministre. Nankishor Fakun qui a été presque le dernier a parlé a évoqué le cas d’une dette de RS 70 000 – meal allowance pour les athlètes pendant les JIOI – mais que le ministre a immédiatement indiqué «avoir déjà payé». Il a parlé de son entraîneur national (Gino Sooparayen) qui gagne une allocation de Rs 2000 et des problèmes de communication que sa fédération éprouve avec le ministère. Le président de la FMH a déploré qu’après les JIOI des Seychelle0s les ponts ont été coupés entre le MJS et sa fédération. Rajiv Rajcoomar, de la boxe, a quant à lui souligné la décision de la High Level Sports Unit (HLSU) de couper les bourses d’un bon nombre de ses boxeurs.
Les représentants d’handisport a plaidé pour une aide plus appropriée pour le transport des athlètes eu égard à leur condition. Alors que la lutte, le basket-ball, le tennis de table ou encore l’haltérophilie ont mis en exergue leur difficulté à avoir un rendez-vous avec le ministre Ritoo.
Des présidents comme Kaysee Teeroovegadum, Jéremie Rousseau ou même Richard Papi ont remercié le ministre pour sa démarche.
RENCONTRE MJS-FÉDÉRATIONS: Ritoo refait sa com autour du budget, des bourses et des relations de travail
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