Depuis le sacre en Bleu au Mondial-2018, Paul Pogba a vécu une descente aux enfers, entre l’enchaînement des blessures, la tentative d’extorsion par son propre frère et une suspension pour dopage, annoncée lundi.
Un grand ciel Bleu
Paul Pogba réussit une grande campagne de Russie en s’imposant comme le leader charismatique et technique de l’Equipe de France lors de la Coupe du monde. Il fait en particulier parler sa qualité de frappe en inscrivant en finale contre la Croatie le troisième but des Bleus.
C’est alors la confirmation des espoirs placés en lui depuis son tout début de carrière, quand la « Pioche » impressionnait par son bagage technique et ses qualités athlétiques, dans le Manchester United d’Alex Ferguson.
L’adepte de l’infirmerie
C’est pourtant à Manchester United que Paul Pogba vit la première grosse déconvenue de sa carrière. Si sa saison 2018-2019, surfant sur le succès en bleu, fut réussie (13 buts, 9 passes décisives), les saisons suivantes sont jalonnées de multiples blessures.
Le regard commence à changer sur le natif de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), passé de milieu virtuose à adepte de l’infirmerie. Ce rythme haché l’empêche de retrouver la plénitude de ses moyens quand il est aligné sur le terrain.
Au point que le joueur quitte « Man U » libre à l’été 2022, six ans après son transfert record de 105 millions d’euros.
Un retour cauchemardesque
Retour à la « Juve » où Pogba s’était épanoui plusieurs années durant, quand le club italien dominait la Série A. Mais la saison 2022-2023 est cauchemardesque.
D’abord parce que les blessures continuent de l’accabler. Son genou droit exige une opération qui l’éloigne des terrains de juillet 2022 à février 2023 et le prive du Mondial-2022 au Qatar, alors que l’Equipe de France a toujours été pour lui un bol d’air frais.
Le champion du monde 2018 doit de nouveau s’arrêter un mois en mars dernier après une blessure à la cuisse droite. Il commence seulement à retrouver ses repères que Paul Pogba se blesse mi-mai à la cuisse gauche – saison terminée.
Le début de l’exercice 2023-2024 n’augure rien de bon: il ne participe pas à la tournée nord-américaine. Les rumeurs bruissent d’un retour encore reporté de longues semaines. Pogba répond sur le terrain en inscrivant un but lors d’un amical. Mais il est diminué à la cuisse droite dès la 3e journée de championnat.
L’affaire du frère
Le joueur déjà embêté par les pépins physiques doit de surcroît lutter dans sa tête suite à de sérieux déboires avec son frère. En août 2022, Mathias Pogba diffuse une vidéo qui révèle une tentative d’extorsion sur Paul – qui le mènera temporairement en prison pour extorsion en bande organisée.
La star a raconté aux enquêteurs français avoir été piégé par des amis d’enfance et deux hommes encagoulés, armés de fusils d’assaut lors d’une nuit de séquestration en mars. Ils lui reprochaient de ne pas les avoir aidés financièrement. Sur les 13 millions d’euros réclamés, il dit avoir versé 100.000 euros.
« Hors terrain, c’était vraiment difficile pour moi, ce qui s’est passé, c’était dur surtout mentalement », confie-t-il en fin de saison dernière. « C’était comme dans un film », renchérit Pogba auprès de la chaîne Al Jazeera dans un entretien diffusé lundi, au sujet du braquage qu’il aurait subi. « L’argent change les gens, c’est la vérité, l’argent peut briser une famille, déclencher la guerre. »
Il insiste: « Ouh… Vraiment, les seules personnes qui peuvent vous blesser, ce sont vos proches. Les ennemis, vous savez où ils sont, mais les amis, la famille, ceux dont vous pensez qu’il sont heureux pour vous, ils peuvent vous détruire, ils peuvent vous détruire (il le dit deux fois, NDLR) ».
Suspension surprise
Le même jour, dans un timing malheureux, l’Agence italienne antidopage (Nado) annonce que Pogba est suspendu à titre provisoire après avoir fait l’objet d’un contrôle positif à la testostérone.
Selon la presse italienne, qui a révélé l’information, Pogba a été contrôlé le 20 août à l’issue du match entre Udine et la Juventus, comptant pour la première journée du Championnat d’Italie.
Ultime ironie, il n’était alors pas entré en jeu.
bap/lve
© Agence France-Presse