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JUDO: Une équipe en construction, mais…

Les Jeux des îles 2011 auront un double objectif pour le directeur technique, Joseph Mounawah. D’abord sur le plan personnel, le rendez-vous seychellois s’annonce comme le dernier pour la route pour celui qui depuis sa médaille d’or de 1985 a consacré sa vie à cette discipline. Puis, sur le plan sportif ces Jeux vont être une occasion pour le judo mauricien de démonter si sa reconstruction entamée au lendemain des Jeux de 2007 à Madagascar est bien la bonne.
Quatre années après le demi-échec de Tana, l’ossature de la sélection nationale qui part pour l’archipel a été revue et corrigée à plus de 50%. Pour cause, huit judokas ont soit abandonné le navire pour d’autres cieux ou jeté l’éponge au retour de l’île rouge.
Des noms comme Mike Mounawah, Giovanni Antalika, Ricardo Vythilingum, Christina Herbu, Laval Colette, Priscilla Hie Piew Niam, Antonio Félicité ou Andy L’Éveillé ne figurent plus sur la liste. De ce fait, la Fédération mauricienne de judo, avec son système assez particulier pour mettre en place ses sélections nationales, est inévitablement passée par des moments difficiles.
« D’abord, il fallait resserrer les liens entre les judokas qui sont restés après les Jeux de Tana. Puis, il fallait trouver les bons remplaçants et surtout les faire accepter notre rythme d’entraînement, et ce, dans des conditions qui ne sont pas toujours faciles. Mais la plus grosse difficulté a été de trouver le discours et les moyens pour motiver les judokas », souligne le directeur technique.
Ce qui a sauvé les meubles pour Joseph Mounawah, c’est l’organisation des championnats du Commonwealth à Maurice moins d’une année après les Jeux de 2007 et les championnats d’Afrique seniors en 2009. « Au retour de Tana, il a été tout de suite question pour la fédération et moi-même de recommencer la préparation pour les Jeux de 2011. Ces Jeux ont toujours été un objectif majeur et tout ce qui a été mis en oeuvre durant ces quatre ans a été fait pour ces Jeux. Les résultats que nous avons obtenus dans ces deux compétitions ont été comme un catalyseur. Surtout pour les filles comme Audrée Catherine et Christiane Legentil, et pour McLeod Paulin, qui fut vice-champion d’Afrique en 2009. Ce qui fait que j’ai pu maintenir cette équipe que sont venus rejoindre les Sarah Sylva, Annabelle Laprovidence, Jonathan Charlot et Gary Guillaume éveillée constamment », explique Joseph Mounawah.
Par ces propos, il veut dire que du 5 janvier au 30 décembre les entraînements n’ont pas cessé au dojo national à Grand Rivière Nord Ouest. Comme c’est un fait bien établi dans le judo mauricien, la méthode “kamikaze” a bien fonctionné encore une fois. En effet, dans cette ossature qui part pour les Seychelles, certains comme Macleod Paulin, Christiane Legentil, Mike Rigobert, Annabelle Providence — malgré son jeune âge — ont tourné dans des compétitions. Que ce soit en Europe, en Afrique ou dans l’océan Indien. 
« Ajouter à cela, nous avons organisé beaucoup de stages résidentiels et semi-résidentiels, surtout sur ces deux dernières années. Le système de sélection était connu par tous, donc cela n’a pas posé de problème dans notre équipe », précise Joseph Mounawah.
Sparring-partners  étrangers
Fidèle à son habitude, ce dernier n’a pas dérogé à sa conviction qu’un judoka progresse que quand ses partenaires d’entraînement sont multiples. C’est ainsi que sur ces deux ans, il y a eu un défilé important de clubs français sur le tapis du dojo national. Nommément l’équipe de Teddy Riner (le multiple champion du monde), à savoir Levallois JC, la formation Croix de Pierre de Toulouse et Couvray JC, sans compter les trois stages avec les Français Fabrice Camozzo et Hassene Dijmili. 
« Mais 80% de notre préparation, que ce soit physique ou technique, ont été faits durant les six semaines de stage que nous avons fait en France. Il y a eu un gros, un très gros travail qui a été fait », avance le technicien mauricien.
Ce qui pousse ce dire à dire que, comparativement aux équipes de judo de 1998, 2003 et 2007, la préparation pour les Jeux de 2011 est la plus importante, surtout pour ce qui est du volume de travail. « Nos adversaires pour ces Jeux qui sont les Malgaches et les Réunionnais disent tous deux que les judokas mauriciens sont forts physiquement. Une équipe physiquement au point nous a donné huit médailles d’or en 1998 et sept en 2003. Donc, je crois que le cru 2011 ne va pas décevoir », avance-t-il avec un large sourire.
Équipe au point certes, mais la construction n’est pas encore terminée au sein de cette sélection dont la solidité sera à rude épreuve à Mahé. « Je n’ai pas vraiment peur du judo malgache, alors que La Réunion a fait appel à son ancienne garde pour venir défendre ses couleurs. Ce sont des judokas qui ont de l’expérience, mais moi je crois dans la fougue de mon équipe jeune dont la moyenne d’âge n’est même pas de 25 ans. Nous sommes quelque part en train de préparer l’équipe de 2015. »
Parole d’un homme sage…

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