Haltérophilie — Préparation en vue des Championnats d’Afrique : Ketty Lent fait une sortie contre la MWF et son président

Les déclarations du président de la Mauritius Weightlifting Federation (MWF), nommément Yovin Gyadin, à Week-End dimanche dernier, n’ont pas fait plaisir à ceux préparant les Championnats d’Afrique qui se tiendront à Maurice du 20 au 28 avril prochain. Nombreux sont ceux qui sont montés au créneau, dont les haltérophiles Ketty et Seforah Lent, qui ont, elles, décidé de critiquer ouvertement la MWF et son président, en particulier. Ces dernières n’ont, en effet, pas apprécié la posture de Yovin Gyadin en évoquant des manquements considérables.

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Si pour Yovin Gyadin, la préparation a bien démarré, en revanche, Ketty Lent, première médaillée d’or de l’histoire de la discipline aux Championnats du Commonwealth aux Fidji l’année dernière, n’est pas de cet avis. « De quelle préparation parle le président? Les Championnats d’Afrique sont derrière la porte et ce n’est que vendredi que nous avons obtenu nos vitamines ! », déplore-t-elle. « Et pourtant, on nous demande de ramener le maximum de médailles ! Pe donn nou fizi pou al lager me selma pa donn bal ! Kuma pou fer sa? », s’interroge- t-elle.
Ketty Lent déplore le fait que ce soit toujours la même rengaine. « Nous devons toujours mendier pour obtenir ce qui nous revient de droit. Je dois utiliser ma bourse de haut niveau pour m’approvisionner. Mais est-ce mon travail de le faire ? », poursuit-elle. Qui plus est, elle trouve inconcevable que la sélection nationale sera logée que quatre jours à l’hôtel sur les huit à neuf jours de compétition. « Je ne comprends pas la démarche de la MWF. Je dois prendre quatre kilos pour ses Championnats d’Afrique. Est-ce raisonnable ce que nous propose la fédération en tenant compte du stress que cela peut générer ? C’est définitivement une décision qui va gravement nuire à l’esprit d’équipe. »

Selon elle, ceux qui termineront leur compétition en début de tournoi devront rentrer chez eux, brisant ainsi la cohésion du groupe et affaiblissant le soutien moral essentiel à la réussite collective. « Comment peut-on imposer une telle mesure, alors que le sport de haut niveau repose en grande partie sur la dynamique et l’unité d’un collectif soudé? », se demande-t-elle.

Contacté, Yovin Gyadin souligne que « le ministère des Sports ne nous a pas alloué de budget pour l’hébergement des haltérophiles. En revanche, il a financé les compléments alimentaires remis vendredi à une vingtaine d’haltérophiles. Je tiens à remercier le ministère puisque ce soutien avoisine les Rs 200 000. De plus, ils bénéficieront, cette semaine, de massages et de ‘food pack’. »

Un geste qualifié de dérisoire et de désespéré puisqu’il arrive bien trop tard, fait-on remarquer. Seforah Lent déclare, pour sa part, ne pas être rassurée « Est-ce normal de bénéficier de vitamines à un mois seulement de la compétition ? Alors que, pour être en mesure de me battre pour la médaille de bronze à l’arraché, je dois soulever plus de 85 kg dans ma catégorie des 71 kg. Nous a-t-on mis dans les meilleures conditions ? Aurions-nous bénéficié des séances de massages, essentielles pour notre récupération, si nous n’avions pas fait part de notre mécontentement ? Personnellement, je suis très déçue par ce qui s’est passé. »

Un parent fait ressortir que « cette situation est intolérable. Est-ce de cette façon qu’on traite ceux qui sont prêts à représenter dignement leur pays ? Faut-il toujours que les haltérophiles fassent du bruit pour être enfin entendus et qu’il y ait un semblant de réaction ? » D’autres diront que c’est toujours le même refrain avec la fédération: « Le ministère ne finance pas » ou « le ministère a dit qu’il n’y a pas d’argent ». Un discours qui, pour beaucoup, ne fait que masquer ce qui ressemble malheureusement à une absence criante de planification pour ne pas dire une mauvaise gestion de la MWF.

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