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Franz Beckenbauer, légende allemande du football, est mort à 78 ans

Figure légendaire du football mondial pendant plus d’un demi-siècle comme joueur, entraîneur et dirigeant, Franz Beckenbauer est mort dimanche à l’âge de 78 ans, laissant l’Allemagne et la Bavière orphelines de leur « Kaiser ».

L’annonce de sa mort, lundi en fin d’après-midi, a soulevé une vague d’émotions à la hauteur de l’empreinte qu’il laisse sur la planète foot.

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« Le +Kaiser+ a été une inspiration pour plus d’une génération, il restera à jamais une figure lumineuse du football allemand », a réagi Rudi Völler, directeur sportif « immensément triste » de la Fédération allemande (DFB) qui était de la sélection ouest-allemande championne du monde sous ses ordres, en 1990.

« Champion du monde comme joueur et entraîneur: Franz Beckenbauer était l’un des plus grands footballeurs allemands et pour beaucoup +der Kaiser+, parce qu’il a aussi passionné plusieurs générations pour le football allemand. Il va nous manquer », a salué le chancelier Olaf Scholz.

Le « Kaiser » (l’Empereur) « est toujours resté modeste » malgré « des exploits et triomphes qui sont gravés dans l’histoire », a estimé le patron de la Fifa, Gianni Infantino, évoquant une « légende du football allemand et mondial ».

Sa famille a précisé dans un communiqué que Beckenbauer s’était « endormi paisiblement », entouré de ses proches. Depuis plusieurs années, l’icône du foot allemand s’était retirée à Salzbourg, ville autrichienne voisine de sa Bavière natale. Fatigué par la maladie, il avait progressivement réduit ses apparitions publiques. Le décès de son fils Stephan d’une tumeur au cerveau à 46 ans en août 2015 l’avait fortement affecté.

Pour ses 75 ans, à la fin de l’été 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Beckenbauer avait évoqué la mort dans un documentaire de la chaîne publique allemande ARD. « La question est là: +Quand arrive ce moment où l’on disparaît dans une autre sphère?+. Ou quelque part ailleurs et on ne sait pas exactement où. Le monde est assez grand, il y a suffisamment de cachettes où l’on peut atterrir. Mais cette incertitude me préoccupe », disait-il.

Début janvier 2023, le « Kaiser » avait dû renoncer à se rendre au Brésil pour les obsèques du « Roi » Pelé, avec qui il avait disputé une saison sous le maillot du Cosmos de New York. En août, il avait manqué le traditionnel rassemblement annuels des champions du monde allemands de 1990.

– Le Bayern en fil rouge –

 

A chaque fois, c’était pour des raisons de santé qu’il avait été contraint de décliner les invitations. Opéré à plusieurs reprises pour des pontages coronariens, il avait perdu la vue de l’oeil droit il y a quelques mois.

La dernière fois qu’il était apparu dans un stade de foot, c’était à la fin août 2022 à Hoffenheim pour un match de championnat contre Augsbourg. Et son dernier match à l’Allianz Arena remontait à quinze mois plus tôt lors de la réception du VfB Stuttgart, le 20 mars 2021.

Quelques semaines plus tôt, il avait fait un détour dans le nord de la Bavière, à Herzogenaurach, pour soutenir les joueuses allemandes en pleine préparation pour l’Euro-2022.

Enfant de l’Après-guerre – il est né en septembre 1945 – dans le quartier ouvrier de Giesing, dans le sud de Munich, Beckenbauer a appris à jouer au foot dans le club local du SC 1906 Munich avant de se tourner vers le Bayern, après s’être refusé au rival munichois de 1860.

Le Bayern aura été le fil rouge de sa carrière, plus de cinq décennies dans le monde du football au cours desquelles il aura vécu trois vies, une première de joueur dans les années 1960 et 1970, une deuxième d’entraîneur dans la seconde moitié des années 1980, et une dernière de dirigeant dans les années 1990 et 2000, couronnées de succès et conclues sur des soupçons de corruption.

– Image un temps écornée –

 

Vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1974, 1975, et 1976 avec le Bayern, champion d’Europe en 1972 et du monde en 1974 avec la Mannschaft, Ballon d’Or en 1972 et 1976 (une rareté pour un défenseur), Beckenbauer a remporté tous les trophées possibles pour un joueur.

Mais il a aussi construit sa légende sur des revers, comme cette demi-finale du Mondial-1970 perdue contre l’Italie, restée comme le « match du siècle », qu’il finit le bras en écharpe après s’être cassé la clavicule droite.

Sur le banc d’entraîneur, il a aussi connu la gloire d’un titre de champion du monde en 1990, et des moments plus difficiles comme son éphémère passage à l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie.

Sa carrière de dirigeant débute très logiquement au Bayern, en occupant l’un des trois sièges de la direction pendant près de deux décennies.

Le « conte de fées » de l’été 2006 avec le Mondial dont il décroche l’organisation pour l’Allemagne sera son point d’orgue, grand manitou de l’événement planétaire, côtoyant les dirigeants du monde.

Mais une dizaine d’années plus tard, son image sera un temps écornée par des soupçons de corruption pour en obtenir l’organisation, accusations qu’il a toujours niées.

Chroniqueur pendant 34 ans dans le quotidien populaire Bild jusqu’en 2016, star des plateaux télés et des spots publicitaires pendant et après sa carrière, le « Kaiser » Franz se sera invité dans le quotidien des Allemands pendant un demi-siècle et laisse un vide béant.

tba/smk/bm/hpa

© Agence France-Presse

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