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DEVANAND RITOO: «Les performances de nos athlètes ont été occultées par le brouhaha de deux ou trois personnes»

Comme le veut la tradition, Week-End a rencontré le ministre de la Jeunesse et des Sports pour ce premier bilan de la saison 2011. Une saison qui, comme tout le monde le sait, a été marquée par la participation mauricienne aux 8es Jeux des Iles aux Seychelles et aux 10es Jeux d’Afrique à Maputo au Mozambique. Cependant, cette fin de saison s’annonce houleuse avec d’une part le cas de la Fédération mauricienne de Natation et la guerre larvée entre le MJS et le comité olympique. Sans compter les accusations d’ingérence à son égard formulées par deux ex-présidents de fédérations (Doreen Tiborce et Nunkishor Fakun). Cependant à en croire les propos du ministre tenus à Week-End mercredi en fin d’après-midi, ces différentes affaires ne le perturbent pas. Devanand Ritoo regrette cependant que «les performances de nos athlètes ont été occultées par le brouhaha de deux ou trois personnes». Mais ajoute que « Maurice possède des sportifs courageux, solidaires, patriotiques et qu’ils donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes malgré les obstacles. Sur le plan personnel, j’ai eu l’occasion de côtoyer des dirigeants bénévoles qui ont effectué un travail formidable afin que leurs athlètes soient dans les meilleures conditions possible.»
A noter que cet entretien a été réalisé mercredi et les quatre  démissions au sein de la fédération d’haltérophilie n’étaient pas encore tombées.
— Devanand Ritoo 2011 a été pour ainsi dire une année bizarroïde dans le sens où elle avait bien commencé avec la préparation pour les Jeux des Iles et les Jeux d’Afrique, mais termine plus que mal avec des conflits incessants au sein de quelques fédérations et entre votre ministère et le Comité Olympique Mauricien? Avec recul, direz-vous que c’est votre pire année depuis votre arrivée à la tête de ce ministère en septembre 2008?
— Au contraire, je dirai que dans l’ensemble, 2011 a été une bonne année. Avec l’aide de tous les partenaires, j’ai atteint la plupart des objectifs fixés. D’ailleurs, j’aimerais d’ores et déjà remercier toute la communauté sportive de l’île pour cette année 2011 et pour leur support inconditionnel surtout ces dernières semaines.
En tant que Ministre responsable des Sports, j’ai respecté mes paramètres et joué pleinement mon rôle de facilitateur. Plus que jamais, j’ai été proche des athlètes et le MJS a apporté des aides financières conséquentes aux fédérations.  Cette année a aussi été très enrichissante car j’ai pu découvrir le vrai visage de certaines personnes.
—Malgré les faits mouvementés qui ont marqué ces trois derniers mois, vous direz quoi sur les 9 autres mois?
— Qu’ils ont été satisfaisants dans l’ensemble. En tout cas, au niveau du ministère, nous avons rempli notre contrat…Maurice et les sportifs mauriciens ont su encore une fois tirer leur épingle du jeu dans les différentes compétitions majeures de cette année : Jeux des iles, Jeux d’Afrique, Championnats d’Afrique, Coupe du Monde entre autres.
Rien que pour 2011 nos athlètes ont remporté 192 médailles dont 49 en or. Dans ce sens, je félicite encore une fois les athlètes car il ne faut pas oublier que ce sont eux qui font les sacrifices nécessaires. Dommage que ces derniers temps lorsque sonne l’heure du bilan, la performance de nos athlètes est occultée par un brouhaha  de deux ou trois personnes. Bien sur, nous avons du progrès à faire dans certaines disciplines mais nous sommes sur la bonne voie. Il suffit maintenant de travailler dans le même sens. Moi, je suis prêt à relever ce défi.
— Comme il fallait s’y attendre, vous dressez un bilan positif. Mais Monsieur le ministre, les 8es Jeux des Iles restent quand même un échec sur le plan des résultats pour Maurice…
— Echec, je ne le pense pas. Pour avoir été à leurs côtés, je peux vous dire que dans l’ensemble, les sportifs mauriciens ont tout donné pour faire briller les couleurs mauriciennes aux Seychelles. Certes, la moisson de médaille d’or aurait dû être meilleure mais avec un peu plus d’application et avec un brin de chance, notamment en boxe et judo, l’objectif  fixé aurait pu être atteint facilement. Dans ce sens, je tiens à préciser deux choses :
Primo : nous avons fait une meilleure performance en terme de médailles d’or qu’en 2007 avec bien moins de discipline.
Secundo : Nous avons récolté 65 médailles d’argent et nous avons surtout marqué les esprits en natation, cyclisme, dans les compétitions par équipes en badminton et en tennis de table et même en football.
Toutefois, dans certaines disciplines, il nous faut aussi reconnaître que nous sommes passés à côté de la plaque.  Je ne pense pas qu’on peut refaire l’histoire et regarder éternellement dans le rétroviseur;le plus important c’est de rectifier le tir et de poursuivre le travail ensemble.
— Quelles disciplines par exemple, M. le ministre ?
— Je pense à l’haltérophilie, le volley-ball et le basketball masculin.
Dans la préparation de ces Jeux, il y a eu des décisions  qui avaient provoqué des remous, regrettez-vous certaines de ces décisions?
— Toutes mes décisions ont été guidées par le sens patriotique. Je ne veux pas revenir sur ces épisodes mais j’aimerais juste vous citer l’exemple de la natation où l’apport de deux Mauriciennes vivant à l’étranger a été crucial dans le nombre de médailles d’or remportées pour Maurice. Je pourrais aussi vous citer le cas de l’haltérophilie où malgré le naufrage du stage en Bulgarie, mon ministère a continué à supporter les athlètes et la fédération. Je peux en dire autant pour le volley-ball et le basket-ball.
— Pensez vous que le Club Maurice étaient mal préparées pour ces Jeux?
— Encore une fois, au niveau du ministère j’estime que nous avons rempli notre part du marché et surtout assumé notre responsabilité. Je laisse le soin à vos lecteurs de juger à qui incombe la responsabilité de préparer une sélection nationale. Pour cette préparation, mon ministère a tout fait. D’ailleurs tout le monde, (qu’ils soient anciens ministres des Sports ou président du COM)est unanime à le dire, jamais les athlètes mauriciens n’ont reçu un tel soutien.
Nous avons apporté une aide financière à peu près de 80 millions de roupies. Sans compter les facilités aussi bien techniques, administratives, alimentaires, médicales.  Pour s’assurer que les athlètes soient au meilleur de leur forme, le ministère a organisé des tests d’aptitudes physiques avec un spécialiste venu d’INSEP. Les entraîneurs nationaux n’ont pas été oubliés. Ceux qui ne sont pas employés ou qui sont sous contrat avec le ministère ont perçu une aide financière.
« Over and above » nous avons aussi donné une nouvelle orientation au Club Maurice afin que cette structure soit CSR compliant. Malgré les pessimistes, le Club Maurice a récolté à peu près Rs 16,8 millions qui ont été distribuées aux sportifs à travers leur fédération.
On a constaté qu’après les Jeux, MJS et fédérations se sont renvoyés la balle sur la responsabilité de la déconvenue seychelloise. Puis le COM a utilisé certains de vos propos tenus aux Seychelles pour alerter la Fédération Internationale de Football d’une ingérence de votre part dans les affaires de la MFA. C’est un peu étrange la manière dont le mouvement sportif et vous même avez fait le bilan des Jeux?
— Déconvenue ? Le mot un peu exagéré à mon avis. Je vous demanderai de ne pas généraliser la situation. S’il est vrai de dire qu’il y a eu des contre-performances aux Seychelles, il est aussi vrai de dire que la plupart des disciplines a été performante aux Seychelles.
Encore une fois, au niveau du ministère, dans son rôle de facilitateur, nous n’avons pas lésiné sur les moyens afin que nos sportifs se préparent dans les meilleures conditions qui soient. Les résultats sur le terrain concernent d’abord et avant tout les fédérations et leurs encadreurs techniques.
Permettez-moi, cependant de revenir sur le mot « ingérence ». J’ai l’impression que c’est le mot à la mode et qu’il est mal utilisé pour décrire les choses.  Pour être clair, le MJS a respecté et respectera toujours l’autonomie des fédérations mais il ne faut pas que certains se cachent derrière ce mot parce que nous demandons juste un droit de regard et des explications sur l’utilisation du Tax Payers Money.
Dans ce sens, j’aimerais juste porter à votre connaissance, le résultat d’un sondage effectué par l’express.mu fin novembre 2011. Où 85% de Mauriciens sondés pensent que le ministère  des Sports devrait intervenir pour mettre bon ordre dans les fédérations sportives.
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’on interviendra dans les affaires des fédérations mais ce résultat vous en dit long sur l’opinion des Mauriciens … Il est important je crois que certaines personnes gardent en mémoire que d’abord et avant tout nous sommes Mauriciens, que nous travaillons pour la nation mauricienne et que c’est le drapeau qui doit primer sur toute autre considérations.
N’est-il pas temps, Monsieur le ministre, de rencontrer les fédérations pour faire ce fameux bilan des 8es JIOI?
— Il faut le faire et ce serait peut-être une thérapie pour nous tous. Mais Je pense qu’il faut au préalable, que le ministère puisse avoir toutes les informations en main. Quatre mois après les JIOI, nous attendons toujours le rapport technique de la Fédération Mauricienne d’Haltérophilie.
Que tirez-vous comme leçon personnelle et sportive de ces 8es JIOI?
— (hésitation) …que Maurice possède des sportifs courageux, solidaires, patriotiques et qu’ils donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes malgré les obstacles. Sur le plan personnel, j’ai eu l’occasion de côtoyer des dirigeants bénévoles qui ont effectué un travail formidable afin que leurs athlètes soient dans les meilleures conditions possible.
Estimez-vous, Devanand Ritoo, qu’il existe un mouvement qui vous en veut ou qui veut mettre à mal votre politique?
 — Il faut être aveugle pour ne pas voir cela. Sincèrement en tant que politicien, je peux comprendre que tout le monde ne peut avoir le même avis et qu’on remet en cause mes idées et ma vision. Mais là ce ne sont pas ma politique ou mes idées qu’on remet en cause. Je suis toujours la cible des attaques de bases et surtout personnelles, qui visent à détruire l’homme.
Mais comme on dit « Small Minds discuss people alors que Great Minds discuss ideas. » Même si je respecte les opinions des autres, mêmes négatives, certaines attaques m’ont profondément marquées, blessées voire choquées.  N’empêche, ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort et ces personnes m’ont donné deux fois plus de force pour me battre pour mes convictions et pour les athlètes mauriciens. Toutefois, j’aimerais dire que bien que tapageuse, ce mouvement est minoritaire au sein de notre communauté sportive.
Etrangement la grande satisfaction est venue des 10es Jeux d’Afrique…
— D’ailleurs, les superlatifs ne manquent pas pour décrire les performances mauriciennes. Encore une fois, le mérite revient aux sportifs. Maurice termine la compétition avec 13 médailles dont 4 en or, 3 en argent et 5 en bronze.  J’aimerais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour saluer encore une fois nos beach-volleyeuses, Elodie et Natasha, pour leur médaille d’or historique. Je voudrais aussi saluer la performance de la boxe mauricienne. Apres les JIOI, nos boxeurs et la fédération ont su trouver l’humilité nécessaire pour se remettre en cause et rectifier de très belle manière le tir.
Pensez-vous qu’il est temps de tourner la page sur cette année 2011?
— (rire) Oui tournons la page, mais Kouma nous dire en kreol : c’est zist calendrier qui changer, bann dimunn. Malheureusement certaines personnes ne changeront pas. N’empêche que sur le plan purement sportif, il nous faut tirer les leçons de cette année pour mieux construire le présent et surtout l’avenir.
Vous avez aussi tourné la page sur vos relations, plus que difficiles, avec le président du COM?
— Je dois vous dire que je n’ai jamais eu de problèmes personnels avec le président du comité olympique. Nous avons toujours eu des rapports amicaux. D’ailleurs, j’ai un énorme respect pour les valeurs de l’olympisme. Certes, nous avons des divergences d’opinions mais j’ai toujours donné à Philippe (Hao Thyn Voon) toutes les considérations voulues et il le sait.
Vous ne répondez pas à la question M. Ritoo ?
— On s’est rencontré la semaine d’avant et on s’est parlé.
C’est pas vraiment la réponse à laquelle nous nous attendions, mais dites-nous alors pourquoi un ministre des Sports rencontre un président du Comité Olympique dans le secret ou de façon officieuse?
— Cette rencontre n’était ni secrète ni officieuse. Nous avions juste voulu nous rencontrer sans le tamtam médiatique. C’était d’ailleurs un souhait commun.
A quand une réunion avec tout le «tamtam médiatique» ?
— Ce sera pour bientôt, mais je peux vous rassurez que Philippe (Hao Thyn Voon) et moi on se parle tous les jours au téléphone.
Après le tennis en 2010, le dossier de la natation a occupé un peu tout le monde en cette fin de 2011. D’abord avez-vous des regrets sur les décisions que vous avez prises sur cette affaire?
— (sans hésitation) Non. Aucun regret, absolument aucun regret sur les décisions que j’ai prises. Mon seul souci a été et est toujours que la Fédération Mauricienne de Natation puisse fonctionner normalement et qu’elle soit en règle avec ses propres statuts et les lois mauriciennes. Cela afin de ne pas pénaliser les nageurs.
Certains veulent dévier les débats pour porter préjudice à mon action ,  mais le fait demeure que le MJS a agi selon ses paramètres et que le véritable élément déclencheur dans cette affaire est les démissions collectives de 5 membres de la fédération en septembre dernier.
 Maintenant , savoir qui sera le prochain président est le cadet de mes soucis.
Etes-vous conscient Monsieur le ministre, que pour mettre fin à ce conflit vous avez renié une loi de la République de Maurice, à savoir le Sports Act?
— Au risque de me répéter, dans cette histoire c’est la natation mauricienne et les nageurs mauriciens qui sont les grands perdants. De ce fait, au lieu d’échanger des correspondances avec la FINA, le MJS, tout comme le COM, a  fait d’énormes concessions par rapport à leurs paramètres afin que tout puisse rentrer dans l’ordre. Notre but était de trouver un consensus afin de mettre un terme à cet épisode qui n’a fait que trop durer. Malheureusement, cela ne semble pas suffisant.
N’empêche, au vu des derniers rebondissements dans cette affaire, le MJS ne fera plus de concessions ni de compromis. Si c’est normal qu’on respecte l’autonomie des instances sportives, l’inverse aussi est vrai et elles ne peuvent s’ingérer dans les lois d’un pays souverain. Bien évidemment, nous sommes prêts à discuter avec la FINA et à trouver la meilleure solution mais en aucun cas, nous transgresserons les lois de Maurice.
Doit-on tirer la conclusion que désormais le ministère des Sports ne mettra plus en place un Caretaker Committee pour une fédération qui n’a plus que le comité directeur légal pour sa gestion?
— Nous n’avons jamais dit cela. Concernant la Natation, c’est une mesure exceptionnelle pour une situation exceptionnelle.
Puisque nous parlons du Sports Act, c’est aussi un sujet de discorde entre le MJS et le Comité Olympique. Pourquoi n’y a-t-il pas un travail de collaboration entre ces deux instances pour produire un texte de loi qui au final sera «acceptable» par toutes les fédérations et le COM?
— J’aimerais, si vous me le permettez, rappeler au préalable que les amendements ne datent pas d’aujourd’hui mais de 2009 et ont été discutés avec nos partenaires.  Les officiers du MJS ont eu plusieurs réunions de travail avec les membres du Comité Olympique et les membres de plusieurs fédérations. Quelques propositions ont été faites durant ces rencontres. Il y a eu aussi le comité Chetty qui a rencontré toutes les fédérations pour discuter de cette loi et comment elles doivent faire pour se mettre en conformité avec la loi. N’empêche que nous sommes prêts à discuter encore et si certains ont des propositions, ils sont welcome et qu’ils fassent parvenir ces propositions au ministère.
Depuis le temps que vous en avez fait la promesse, M. le ministre, quand les amendements seront-ils présentés à l’Assemblée Nationale?
— Ecoutez; même si on me prête beaucoup de pouvoir, je n’ai pas l’autorité, la prétention, ni le droit de décider de l’agenda de l’Assemblée Générale. Cela est une prérogative du Premier Ministre.
Est-ce que je devrais vous poser la même question l’année prochaine, comme cela a été le cas durant ces deux derrières années ?
— J’espère sincèrement que je n’aurais pas à répondre encore une fois à cette question.
l Changeons de sujet pour parler du fonctionnement de votre ministère. Les critiques ont fusé de toutes parts lors de la réunion avec les fédérations et visiblement il existe des gros problèmes relationnels et qui mettent en péril votre crédibilité de ministre des Sports. Qu’est-ce qui est dans le concret pour améliorer cette situation?
— Encore une fois, je crois qu’il ne  faut pas généraliser. Certes, il existe des divergences d’opinions comme dans toute relation de travail. Je ne pense pas qu’il y ait de gros problèmes relationnels entre les personnes fédérales et les officiers du MJS.  Il y a eu la nomination de Richard Achille comme un homme-pont  et selon ce que je comprends, la communication passe bien. Je suis pour le fait que les relations entre le mouvement et le MJS s’améliorent. Nous sommes condamnés à travailler la main dans la main. Mais je voudrais quand même dire qu’autant le MJS doit traiter les fédérations avec respect, les membres des fédérations et autres instances doivent aussi le faire, car le MJS c’est l’Etat Mauricien.
  Vous voulez dire que le respect n’est pas mutuel ?
— Malheureusement ce n’est pas toujours le cas.
N’est-ce pas une grande marque de respect venant du président de la Fédération mauricienne de Lutte qui a attendu trois ans avant que vous ne le receviez ?
— C’est une erreur que j’ai reconnue et que j’espère ne se reproduira pas. Sachez aussi que  je regrette même de n’avoir pas rencontré Richard Papi avant. Mais ce que j’attends aussi de la part des présidents, c’est qu’une fois élus,qu’ils fassent le nécessaire pour au moins une visite de courtoisie.
Lors du débat parlementaire sur le budget 2012, le député Franco Quirin, qui est responsable du dossier sport au sein du MMM, a dressé une liste exhaustive de vos promesses non tenues envers la communauté sportive. Dans votre cas, c’est aussi la seconde nature de politicien que de ne faire que des promesses?
— Tout comme Franco Quirin qui ne fait que son travail de politicien. Car notre collègue  a oublié de mettre en exergue, toutes les facilités et tout ce que ce présent gouvernement a fait pour le sport mauricien depuis ses dernières années.
Pour  «set the record right», je vais citer quelques exemples  qu’on a tendance à oublier. Durant ces 3 dernières années, notre aide aux fédérations totalise Rs 107 millions de roupies.  Pour valoriser les athlètes, nous avons revu à la hausse les allocations de la HLSU. Nous avons également revu le Cash Prize Scheme, alors qu’en ce qui concerne  les JIOI, pour chaque médaille d’or un athlète a reçu Rs 30 000 au lieu de  Rs 24 000. En 3 ans, nous avons offerts environ Rs 9 millions en terme de récompenses aux athlètes mauriciens qui nous ont fait honneur. Nous avons réussi à donner une nouvelle orientation au Club  Maurice Co qui a ramené presque Rs 17 millions pour les JIOI et les Jeux d’Afrique. Malgré qu’on m’ait accusé d’ingérence à chaque fois qu’il y a un problème au sein d’une fédération, le MJS est le seul au monde à payer les frais d’affiliation internationale de toutes les fédérations, sauf pour le football…
…vous pensez que vous faites trop ou pas assez pour les fédérations ?
— (hésitation)… nous assumerons dans la mesure de nos moyens le rôle de facilitateur pour les quelque 40 fédérations qui sont reconnues par mon ministère.
L’INS par exemple, très attendus, mais rien à l’horizon après plus de deux ans. Une autre promesse non tenue?
— Ce n’est pas parce qu’il n’a rien de concret que cela veut dire que nous n’avons rien fait. L’INS est un projet complexe à mettre en place puisque plusieurs ministères sont concernés dans son élaboration. Je veux cependant rassurer les sportifs que l’INS verra bel et bien le jour.
L’introduction de six bourses de perfectionnement pour les sportifs entre 14 et 25 ans va-t-elle vraiment révolutionner le sport mauricien comme vous le dites?
— Sur ce chapitre, n’ayons pas peur des mots. Cette mesure est historique et permettra aux sportifs de haut niveau d’entrer dans une nouvelle dimension.  Elle constitue une étape majeure dans notre politique de haut niveau. Cette bourse permettra aux sportifs de talents de se perfectionner au frais de l’état dans des institutions de renom à l’étranger.
Vous imaginez que dans les 10 prochaines  années, nous aurons au minimum 60 athlètes qui auront bénéficié de cette aide et de l’expertise étrangère. Cela, vous en conviendrez, permettra a Maurice d’atteindre d’autres sommets et pourquoi pas, viser la médaille d’or olympique. Moi, j’ai confiance dans le potentiel mauricien.
Ces bourses vont être gérées par le TFES. Quelle garantie de transparence donnez-vous pour  l’exercice d’attribution de ces bourses?
— Avant, j’aimerais saluer, une nouvelle fois, Désiré Tsang et Michaël Glover et leur équipe qui font un très bon travail à travers leurs différents pôles. Pour revenir à votre question, ce programme est effectivement placé sous la responsabilité du TFES qui devra faire le suivi. Toutefois, les attributions des bourses seront décidées par un comité que je présiderai personnellement et qui comprend également le HLSU. D’ailleurs, les bourses seront allouées selon des critères déjà établis et approuvés par le conseil des ministres. Dans le sport on ne peut pas tricher, seuls les résultats comptent.
L M. le ministre, le TFES également a été le grief de certaines fédérations, mais principalement pour le tennis de table. A quoi attribuez-vous ce problème?
— Je ne voudrais pas revenir encore une fois sur les divergences qui existent entre la fédération de Tennis de Table et le TFES.  Le plus important c’est de regarder vers l’avenir. Toutefois, je regrette qu’il n’y ait pas eu de consensus entre les deux  parties.  D’ailleurs, beaucoup de monde y compris Philippe How Thyn Voon, le président du COM et ancien pongiste est, sur la même longueur d’onde c’est-à-dire que ce programme représente l’avenir du sport mauricien. Et de ce fait s’exclure volontairement de ce programme est un signe négatif. Certes on peut avoir des divergences mais tout aurait pu être arrangé autour d’une même table et dans le dialogue.
D’ailleurs, un souci similaire a été réglé dans le dialogue et le bon sens entre l’Association Mauricienne d’Athlétisme et le TFES. Un Modus Operandi a été trouvé pour satisfaire les deux parties et ce pour le bien être des nageurs.
Vous avez fait la promesse aux fédérations que l’argent de la CSR viendra à elles à travers le Club Maurice Company Ltd. Dans le concret, comment comptez-vous vous y prendre?
— Je voudrais préciser d’abord que ce n’est pas une promesse, mais une proposition qui mérite notre attention.  Au MJS, nous ne sommes pas comme certains qui disent qu’il est dans une tour d’ivoire. Nous sommes conscients que l’argent alloué par le MJS n’est pas suffisant pour permettre aux fédérations d’atteindre tous leurs objectifs.
Dans ce sens, au MJS, nous essayons de trouver des moyens alternatifs afin de permettre aux fédérations de bénéficier de cette manne financière. J’ai personnellement entamé les discussions avec le Club Maurice afin de voir dans quelle mesure cette structure du ministère peut aider les fédérations.  
Bien sûr nous devons avant travailler sur un Modus Operandi et définir les critères de bases. Ce n’est peut-être pas la solution miracle mais c’est une perspective à considérer fortement même sur une base temporaire.
Temporaire …pourquoi ?
— Dans le cas du CSR, il y a ce qu’on appelle un donneur et ce donneur veut savoir où va son argent, puisque le donneur a des comptes à rendre lui-aussi. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a certaines fédérations qui souffrent d’un gros déficit de crédibilité. C’est un obstacle à prendre en considération d’où l’idée de voir si cette démarche peut même marcher sur une base temporaire.
L’argent a été le nerf de la guerre avec les fédérations, comment va se faire l’attribution des dotations budgétaire cette fois?
— Comme toutes les années. Nous prendrons bien sûr en ligne de compte les performances des fédérations sur l’année écoulée. Quelques nouveautés cependant avec le budget du transport qui sera confié aux fédérations. Un statement of account  sera émis tous  les trois mois pour être plus transparent et accountable.
Un dirigeant a proposé que ce soit les fédérations elles-mêmes qui gèrent leur budget. Etes-vous favorable à cette idée?
— Cette question n’est pas d’actualité. D’une certaine manière, ce sont les fédérations qui gèrent leur budget mais l’argent reste dans la caisse du Ministère. La raison est simple, il est primordial d’être transparent et accountable pour chaque roupie dépensée. Il ne faut pas oublier que c’est le Tax Payers Money qui est en jeu.
Permettez-moi ici de partager avec vous certaines facilités qu’offre mon Ministère aux différentes fédérations locales. D’ailleurs, je dois vous dire que Maurice est un des rares pays au monde à offrir de telles aides aux fédérations sportives: Nous endossons les frais pour les voyages à l’étranger dans le cadre de compétitions et de stages de perfectionnements. Les budgets annuels couvrent les frais suivants:  (a) Organisations des activités sur le plan régional et national (b) Participations dans les compétitions internationales (c) Achats des équipements généraux et spécifiques (d) Organisations des compétitions internationales sur le sol mauricien et (e) Formations des cadres techniques à travers le BECS.
Nous offrons aussi des aides financières au niveau de la formation des jeunes à travers les écoles de sports et les centres de formations entre autres. Nous accordons une allocation financière à plusieurs athlètes à travers la High Level Sports Unit de mon Ministère. Ces aides varient entre Rs 2,000 et  Rs 20,000 mensuellement. Nous avons aussi le Trust Fund For Excellence In Sports qui s’occupe du projet sport/études.  Nous mettons aussi à la disposition des fédérations des encadrements techniques par les biais des entraîneurs nationaux ou directeurs techniques étrangers.
Nous prenons à notre charge le transport des athlètes nationaux qui obtiennent aussi un suivi médical. Le MJS met également à la disposition de plusieurs fédérations leur infrastructure sportive entre autres.
Tout cela a un coût et un budget que beaucoup ne veulent pas prendre en considération.
Sur le plan des infrastructures, peut-on savoir le cahier des charges pour la rénovation des stades Anjalay et Camp du Roi ?
— Pour le stade Maryse Justin, nous allons très vite lancer les appels d’offres pour faire complètement la piste synthétique. Par contre, pour le stade Camp de Roi la responsabilité des travaux a été confiée au gouvernement local.
Dans cet univers convulsif en cette fin d’année, comment entrevoyez-vous 2012?.
—  2012 s’annonce très intéressante avec encore de nombreux défis à relever notamment pour le MJS avec les mesures annoncées dans le dernier budget. Il y a aussi les Jeux Olympiques et j’espère que ceux qui cherchent leur qualification l’obtiendront. Dans une moindre mesure, il y a les Jeux de la CJSOI. C’est aussi l’année de construction  pour les Jeux des Iles de 2015.

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