L’assistant-secrétaire de l’AMA, Vivian Gungaram a convoqué la presse, mercredi après-midi, suivant sa déposition au poste de police de Moka. Il s’est d’abord expliqué sur sa prise de position, compte tenu, dit-il, qu’il est un des cosignataires des chèques de l’association. Il a aussi annoncé, à 78 ans, sa démission prochaine – prenant effet le 9 juillet – de toutes les instances de l’association.
Vivian Gungaram a reconnu s’être embarqué dans une affaire très compliquée après la découverte de certaines transactions financières effectuées à partir d’un compte dont l’assemblée générale avait pourtant pris la décision de fermer en mars 2021. « Un membre a donné un numéro de compte bancaire en indiquant qu’un versement de Rs 150,000 avait été effectué pour l’achat de survêtements. Toutefois, le trésorier n’y était pas présent et n’a pu donner sa version. »
Il raconte avoir, dès le lendemain, fait des démarches pour se procurer le relevé bancaire du numéro de banque en question. « C’était le compte bancaire lié à la gestion du stade Maryse Justin et qui était supposément fermé depuis 2021. J’ai examiné les retraits et les sorties d’argent, et cela m’a intrigué étant donné que je suis un des signataires de ce compte. Malheureusement, je n’ai pas souvenance que quelqu’un m’ait dit que ce compte était celui du stade au moment où j’ai apposé ma signature. »
Vivian Gungaram regrette aujourd’hui d’avoir fait une confiance aveugle à son entourage. « J’ai confiance en ceux avec lesquels je travaille. Nous avons cinq comptes à la fédération. Si un membre me demande de signer un papier pour x ou x raison, je m’exécute. Loin de moi l’idée d’aller vérifier si c’est le compte de 2021, 2022 ou 2023…Cela ne m’a jamais effleuré l’esprit. Et au final, c’est à mon détriment », déclare-t-il.
Suite à ce scandale, Vivian Gungaram a fait appel à Me José Moirt. « Je lui ai parlé et lui ai dit que c’était un vol. Nous nous sommes concertés et c’est là que nous avons décidé de nous rendre au poste de police de Moka, le lundi 26 juin à 17h, pour faire une déposition de vol. En mon âme et conscience, je suis sûr et certain que nous n’avons pas acheté des tracksuits», fait-il ressortir.
Vivian Gungaram a précisé qu’il était important pour lui de rencontrer la presse. « Etant consignataire, je suis forcément concerné et indirectement lié à tout ce remue-ménage. Je ne pouvais pas faire autrement que de me rendre à la police pour faire une déposition. D’autant que je ne me souviens pas avoir signé toutes ces transactions ». D’autre part, ajoute-t-il, lorsqu’un compte d’une fédération est en passe d’être fermé, il y a un suivi qui est fait de la part des signataires de ce compte, le trésorier et son adjoint.
La décision de se retirer de l’AMA
Or, indique Vivian Gungaram, « cela n’a pas été fait au niveau de l’association. C’est d’ailleurs une lacune que nous avons abordée lors de la réunion. On aurait dû faire le suivi », déclare-t-il avant de poursuivre : « Lors de l’audit qui a été effectué en 2022, ce compte n’avait pas été donné à l’auditeur et c’était la responsabilité du trésorier et de l’assistant de le faire. Je dirai donc que nous avons tous fauté dans cette affaire en nous faisant confiance l’un à l’autre. Je me sens responsable d’avoir signé aveuglément des chèques, mais certainement pas de fraudes qui ont été signalées sur ce compte. Cette affaire a terni l’image de l’athlétisme mauricien et également ma longue carrière avec cette fédération. »
Par ailleurs, Vivian Gungaram a fait part de sa décision de prendre ses distances de l’administration de l’AMA depuis avril dernier. Il a finalement repoussé l’échéance au 9 juillet, soit après les Championnats de Maurice (8-9 juillet). Une compétition qui permettra de constituer la sélection finale, en vue des Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI) prévus à Madagascar (25 août au 3 septembre). « Ces deux évènements reposent sur mes épaules. J’ai longuement réfléchi depuis le début de la semaine et j’en ai discuté avec les personnes concernées. Si je démissionnais avec effet immédiat, il y aurait eu un grand vide dans l’organisation de ces deux compétitions. Entre-temps j’ai proposé de me retirer en tant que secrétaire adjoint, le temps que la police fasse son enquête », souligne Vivian Gungaram.