Petit à petit, l’ambition de Lionel Messi prend corps: obsédé par cette Ligue des champions « si désirée », l’Argentin a ramené Barcelone en demi-finale mardi. Tout est ouvert: l’Europe, le triplé Liga-Coupe-C1 et même un sixième Ballon d’Or… Mais Messi dit avancer « pas à pas ».
– L’Europe à ses pieds –
Rien ne semble atteindre le capitaine barcelonais, auteur de 45 buts en 42 matches cette saison: ni une pubalgie chronique, ni un violent coup au visage subi en quart aller à Manchester (1-0), ni les fautes désespérées des Mancuniens mardi au match retour pour tenter de stopper le petit attaquant, double buteur au Camp Nou (3-0).
« Messi nous tire toujours d’affaire », a résumé l’entraîneur blaugrana Ernesto Valverde. « Mais allons bon! On ne va pas s’excuser d’avoir Messi. »
Meilleur buteur de cette C1 (10 buts), « La Puce » avait annoncé ses ambitions européennes en début de saison, promettant aux supporters de ramener au Camp Nou « cette coupe si belle et si désirée ».
« Il la veut, comme tous les joueurs, c’est un compétiteur hors pair », a résumé le défenseur français Clément Lenglet. « Quand il a cette envie et cette détermination, il est quasiment inarrêtable. »
Mercredi, la presse espagnole a résumé le sentiment général: qui pourra empêcher le Barça de Messi de disputer et de gagner la finale du 1er juin, prévue au stade Wanda Metropolitano de Madrid ?
« Messi vole jusqu’au Wanda », a titré le quotidien sportif Marca, le plus lu d’Espagne.
Avant même de connaître le vainqueur de l’autre quart entre Porto et Liverpool (aller: 0-2), le journal madrilène As donnait déjà Barcelone favori. « Vu la forme de Messi, il n’est pas très difficile d’imaginer qu’il puisse gagner la demi-finale », a écrit Alfredo Relaño, directeur d’As.
– Le triplé en tête –
Encore en lice dans toutes les compétitions, le Barça de Messi est à seulement sept matches d’un retentissant triplé Liga-Coupe-C1, déjà réussi en 2009 et 2015.
En Championnat d’Espagne, le leader Barcelone (1er, 74 pts) n’a besoin que de trois victoires sur les six dernières journées pour être sacré, voire moins si l’Atlético flanche (2e, 65 pts). Ce serait le 26e titre de champion d’Espagne du club, le huitième en onze ans, et cela pourrait être plié le 27 avril contre Levante.
En Coupe du Roi, les Catalans disputeront la finale le 25 mai contre Valence, briguant un inédit cinquième sacre consécutif, le 31e de l’histoire du club.
Et en C1, sera-ce enfin la bonne année pour le sixième titre du FC Barcelone, le cinquième de l’ère Messi ? Les demi-finales approchent (30 avril ou 1er mai, puis 7 ou 8 mai).
« Il faut avancer pas à pas, petit à petit », a tranché le capitaine barcelonais. « Il faut plier le championnat et décrocher le titre le plus tôt possible, sans nous relâcher. Et ensuite, nous penserons aux demi-finales. »
– Le Ballon d’Or à coeur –
Absent en 2018 du podium du Ballon d’Or, remporté par le Croate Luka Modric (Real Madrid), Messi domine toujours le palmarès de la précieuse récompense avec cinq trophées, autant que son grand rival Cristiano Ronaldo.
Sauf que le Portugais a chuté contre toute attente mardi avec la Juventus, laissant la voie libre à l’Argentin.
A Barcelone, la campagne médiatique a déjà commencé: « Le Barça caracole vers le triplé sur les épaules du meilleur joueur de l’histoire, qui a encore ridiculisé tous ceux qui ont offert un Ballon d’Or à des joueurs ne lui arrivant même pas à la semelle », s’enflamme dans un éditorial Ernest Folch, directeur du journal catalan Sport.
Evidemment, la phase finale de Ligue des nations avec Ronaldo (5-9 juin) et la Copa America avec Messi (14 juin-7 juillet) pèseront aussi à l’heure des votes. Mais depuis 2014, le Ballon d’Or a toujours été attribué à un joueur lauréat de la C1. Est-ce l’année du sixième Ballon d’Or pour Lionel Messi ?
« Je lui souhaite, ça me ferait énormément plaisir pour lui », a commenté Lenglet. « Ce serait vraiment mérité vu le nombre de buts qu’il a marqué et le nombre de matches qu’il nous a fait gagner cette saison. On est onze sur le terrain, mais ça aide énormément d’avoir Leo. »