Le Guide - Législatives 2024

ATHLÉTISME: Le renouvellement peut causer des surprises

De l’odyssée malgache il a quatre ans, seules cinq athlètes féminins ont survécu pour se retrouver à nouveau embarquées dans la sélection pour Mahé. Le reste de l’escouade féminine se compose en grande partie de jeunes qui effectueront leur baptême du feu. Mais à quelques rares exceptions, elles ont toutes satisfait les minima, que ce soit ceux du Coji où ceux supérieurs imposés par l’Association mauricienne d’athlétisme. (AMA). Car ces derniers ont été établis de manière à garantir au moins un podium à l’équipe féminine.,
Les rescapées de l’édition 2007 sont Mary-Jane Vincent (sprint et relais), Annabelle Lascar (demi-fond et relais), Antoinette Milazar (10 000 m et marathon) et les inusables Bernadette Ravina (poids et javelot) et surtout Mirella Pullut (disque). À bientôt 39 ans, celle-ci abordera ses 6es Jeux des îles d’affilée. Le super 6 pour Pullut, qui avait été réserviste en 1990 à Tana, alors âgée de 17 ans, puis 4e en 1993 aux Seychelles, médaillée de bronze en 1998 (Réunion) et en 2003 à Maurice et enfin 4e en 2007 à Tana. Bernadette Ravina, qui compte une édition en moins, avait débuté sa carrière en terre seychelloise en 1993. Et c’est bien à Mahé qu’elle devrait l’achever, de préférence avec une médaille.
Reste que s’aventurer à faire des pronostics quant au nombre de médailles d’or que cette équipe féminine pourrait remporter peut s’avérer un exercice fastidieux, puisque rien n’est gagné d’avance. Mais sur le papier, Maurice devrait se tailler la part du lion en sprint par l’entremise du tandem Mary-Jane Vincent et Élodie Pierre-Louis, au lancer du disque où Estelle Louis devrait pouvoir se surpasser, au saut à la perche avec Nancy Cheekoussen et enfin aux relais 4×100 m et 4×400 m où pour la première fois depuis 1990 à Tana les cinq coureuses constituant cette équipe valent toutes moins de 57 secondes au plan individuel. Avec de tels atouts, la référence à battre se situe à 3’39”92, chrono record établi par le quatuor national de l’époque composé de Sandra Govinden, Gilliane Quirin, Christine Duvergé et Sheila Seebaluck. Et sprint également, depuis l’intronisation de Nadine Benoît au 100 m en terre malgache, Maurice n’aura jamais connu pareil exploit. Ce sera le moment ou jamais pour Mary-Jane Vincent de remettre les pendules à l’heure, elle qui avait écrit l’an dernier une belle page de l’histoire en devenant, à Nairobi, la première sprinteuse mauricienne à atteindre une finale du 100 m des championnats d’Afrique. À Mahé, il faudra tout simplement y croire !
« Normalement, les valeurs sont là, tout comme dans les deux relais où les filles ont beaucoup travaillé. Reste à les concrétiser. Mais nous ne sommes pas encore en présence de la valeur des Malgaches et des Réunionnaises. Les éliminatoires franchies, je crois que nous aurons une idée plus claire de la situation avec l’évolution de la compétition. Il faudra quand même s’y mettre. Les filles ont travaillé par rapport à leur objectif, que ce soit en relais ou individuellement. Il leur reste à peaufiner le collectif. Cet esprit d’équipe devrait les galvaniser pour se surpasser. Je crois qu’elles ont plus de chances de gagner que le contraire, sans vendre pour autant la peau de l’ours prématurément », analyse posément Thiar Ponambalum, qui sera avec Nanda Chinapyel les responsables de sprint et du relais 4×100 m à Mahé en l’absence de Stephan Buckland, qui a décliné le voyage.
Dans les autres épreuves, Malgaches, Réunionnaises et Seychelloises devraient faire figure d’épouvantail. Mais Mike Félicité, qui sera le responsable de fond, demi-fond et marathon à Mahé, fond de gros espoirs de podium sur Antoinette Milazar pour le marathon. « Sur le papier, elle a le 3e temps derrière deux Malgaches, la meilleure d’entre elle étant Clarisse Rasoarizay. Si les conditions atmosphériques jouent en notre faveur, le bronze pourrait se transformer en argent. »
Bien remise d’une carence en fer qui avait causé sa défaillance lors des championnats nationaux de cross-country en début d’année, Antoinette Milazar aura depuis retrouvé pleinement son intégrité physique. Cette année, elle a bouclé le marathon du Tampon en 3h15. Or, la 2e meilleure Malgache au marathon vaut, selon Mike Félicité, 3h09-3h10. « Je crois que le coup sera jouable pour Antoinette à Mahé. »
Les Malgaches pourraient aussi faire mal au 3 000 m steeple où elles n’étaient que deux à se disputer l’épreuve en 2007 dans leur fief. Mais la Mauricienne Love Maccabé sera cette fois de la partie s’étant qualifiée aux minima. La Réunion aussi devrait y être représentée, estime Félicité.
La Seychelloise Lissa Labiche sera difficile à contenir au saut en longueur (6,00 m) et à la hauteur (2,01 m), de même que sa compatriote Lindy Leveau Agricole au javelot (53,45 m). Les Malgaches devraient être imposantes dans les épreuves de demi et de fond ainsi qu’aux 400 m et 400 m haies avec Olga Razanamalala. Celle-ci détient les chronos les plus rapides de la zone dans ces deux épreuves. Enfin, les titres au marteau et poids devraient se résumer à une lutte entre Madagascar, La Réunion et les Seychelles.
C’est un fait incontournable, la sélection masculine d’athlétisme souffre d’un manque de cohésion, non pas au sein de ses différentes équipes, mais la transition entre son ancienne garde et la nouvelle génération n’a pas été fait comme il se doit. Dans ce contexte, la sélection masculine est composée de deux extrêmes, à savoir des anciens à l’image d’Éric Milazar, Elvio Pierre-Louis et Fernando Augustin, et des très jeunes comme Baptiste Brasse, Sylvain Pierre-Louis ou encore Jean Yves Carré. Pour l’entraîneur national, Joël Sévère, ce n’est pas pour autant que cette formation ne sera pas en mesure, avec l’équipe féminine, de faire que Maurice termine dans la fourchette de 10 à 14 médailles d’or.
« Cette situation s’explique principalement par le fait qu’il y a actuellement un renouvellement qui s’opère au sein de l’athlétisme mauricien. Je suis le premier à reconnaître cette situation. Mais ce n’est pas pour autant que cette équipe masculine part aux Seychelles pour faire de la figuration. Bien au contraire, notre équipe de sprinters devrait bien assurer dans toutes les épreuves, y compris les relais », affirme Joël Sévère.
En effet, l’équipe des sprinters, qui se trouve entre les mains expertes de Stéphan Buckland, conserve toutes ses chances d’assurer les premiers rôles dans les 100m, 200m, 4x100m et 4x400m. L’arrivée des jeunes comme Baptiste Brasse, qui est crédité d’un chrono de 10”71 sur l’épreuve reine, peut causer des surprises sur la piste du Stad Popiler. 
Ce qui est important avec les jeunes de cette équipe, c’est qu’il y a de la motivation chez eux. Comme tout le monde, les athlètes ont fait leur stage à Maurice comme à l’étranger. Donc ils ont eu les moyens pour assurer. Dans ce lot, il va sans dire que Fabrice Coiffic, le triple médaillé d’or de 2007 (100m, 200m et 4x100m), fait figure d’épouvantail dans la région, un peu comme le fut Stéphan Buckland en son temps. 
« Pour l’heure, tout le monde s’accorde à dire que je suis le favori de ces trois épreuves. Moi, je garde la tête sur les épaules. Je pars certes aux Seychelles pour renouveler mes trois titres, mais je vais aussi avec l’objectif de réaliser les minima pour les Championnats du Monde et les JO de Londres. Physiquement je suis bien. On a fait avec toute l’équipe un gros travail en France où on a pu régler tous les détails, y compris pour les relais. Nous sommes en train de mettre les points finaux en place », explique-t-il.
Un mood plus que positif et qui réjouit Joël Sévère, qui voit dans cette formation masculine des belles options à exploiter. « Pas seulement dans les épreuves de sprint, mais aussi en lancers. Mais dans les épreuves de fond, nos chances face aux Malgaches sont minimes puisque nos jeunes sont à leurs premières armes », remarque-t-il.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -