Le Special Cabinet Meeting convoqué hier matin sous la présidence du Premier ministre, Navin Ramgoolam, et devant se prononcer formellement sur le Proposed Chagos Sovereignty Treaty, a pris connaissance des unresolved issues encore en discussions avec les Britanniques. D’ailleurs, l’Attorney General, Gavin Glover, est reparti hier soir à destination de Londres pour rejoindre les autres membres de la mission d’officiels assurant le suivi des échanges avec la partie britannique depuis la semaine dernière.
De ce fait, l’accord formel sur la restitution de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos et le bail de Diego Garcia aux Américains pour les besoins de la base militaire n’interviendra pas avant le lundi 20 janvier, date de l’investiture du 47e président des États-Unis, Donald Trump. Le prochain rendez-vous pour le Conseil des ministres avec pour unique agenda les Chagos a été provisoirement fixé à mercredi prochain, soit au retour de l’Attorney General.
Cette éventualité d’un report de l’échéance du 20 janvier avait été évoquée dès la soirée de mardi à Londres, soit à la veille de cette réunion spéciale du Conseil des ministres, à Port-Louis. Le communiqué officiel, émis par le Cabinet Office en début d’après-midi, note : « Cabinet has met (this morning) to be informed of developments following the recent visit of the Attorney General to London in relation to the proposed treaty on the sovereignty of Mauritius over the Chagos Archipelago. The Attorney General will travel again this evening (Wednesday) in order to continue with the discussions in London. Upon his return, Cabinet will then be apprised of the situation. »
Les membres du gouvernement ont également pris note de « the commitment and resolve of Mauritius to reach an agreement and end this long battle for the sovereignty of Mauritius over the Chagos Archipelago remains unshaken ». Aucun autre détail au sujet des unresolved issues à cette étape cruciale menant à la signature de l’accord bilatéral sur les Chagos n’avait transpiré à hier après-midi du côté de Port-Louis.
Sauf que le Financial Times de Londres, qui a résolument pris le lead médiatique au nom du 10 Downing Street sur ce dossier, laissait entendre que le volet de la compensation pour le bail de Diego Garcia attend le dégagement d’un consensus entre les différentes parties. Avec le principe du frontloading agréé, les modalités attendent toujours d’être arrêtées.
Avec une compensation de l’ordre de 90 millions de livres sterling par an, la possibilité d’un premier package couvrant une première période de sept ans a été évoquée dans certains milieux. Mais ce détail n’est confirmé ni à Port-Louis ni à Londres. Ce qui est la certitude de la journée d’hier, c’est que « Britain will await Donald Trump’s blessing before finalising a deal with Mauritius over the future of a strategic UK-US military base in the indian Ocean ». Et ce, en dépit de l’optimisme qui a prévalu en début de semaine de pouvoir parvenir à un dénouement dans l’intérêt de tous ceux concernés par ce dossier au plus tard en cette fin de semaine.
Le Financial Times fait également état qu’un envoyé spécial du Foreign Commonwealth and Development Office se trouve depuis le début de la semaine à Washington « for talks touching on this issue with representatives from both the outgoing president Joe Biden’s team and the incoming Trump team ». De ce fait, Londres a abandonné l’idée de l’annonce d’un accord avec Maurice avant le 20 janvier, et toute autre échéance « unless the agreement has gained the explicit approval of the incoming administration ».
Ce scénario s’aligne sur la position adoptée par le Foreign Commonwealth and Development Office, rapportée par le Financial Times à l’effet que : « We believe it is important to progress the deal quickly but have never put an exact date on it. We will only finalise a deal that is in the UK’s national interest and within our and US red lines. »