L’industrie hôtelière est en sous-effectif et peine à recruter, et Beachcomber ne fait pas exception, explique Sebastian La Hausse de la Louvrière dans un entretien accordé à Le Mauricien. Les équipes opérationnelles souffrent de cette pénurie et sont confrontées à une grosse pression, dit-il. « Cette situation nous inquiète. Nous appréhendons l’avenir. Le manque de main-d’œuvre dans notre secteur d’activité n’est pas un phénomène nouveau; cela fait quelques années qu’on l’observe. Mais la crise sanitaire a accentué les difficultés. La pandémie a mis en lumière le caractère mondial de ce problème, qui va au-delà des salaires et touche la nature même du travail. » Il souligne également que l’hôtellerie est un de rares secteurs où les employés peuvent gravir les échelons rapidement.
Beachcomber Resorts & Hotels a réalisé d’excellents résultats pour l’année financière 2023. Lors de la publication des résultats, le CEO du groupe, Stéphane Poupinel de Valencé a salué « l’engagement des Artisans ». Pourrait-on revenir sur cette performance financière remarquable et le rôle du personnel dans cette réussite ?
Beachcomber a effectivement enregistré d’excellents résultats au terme de l’année financière 2023. Cette performance remarquable a été réalisée en grande partie grâce au dévouement, au professionnalisme et à l’engagement de nos équipes.
Je pense qu’il est important de garder à l’esprit que l’hôtellerie est une industrie d’hommes et de femmes où le sens du service est au cœur de l’activité. Ce qui distingue le secteur hôtelier des autres filières d’activités économiques, c’est indéniablement, sa très forte dimension humaine.
Chez Beachcomber nous nous attelons à consolider notre culture d’entreprise People First sous l’impulsion de notre CEO qui le vit fortement. Rendre heureux nos hôtes est l’essence même de notre métier. Nos Artisans qui sont au cœur de nos opérations hôtelières, font vivre l’Expérience Beachcomber aux clients, et sont un des piliers majeurs de notre succès. Il nous est donc primordial de prendre soin d’eux, de les valoriser, et d’accompagner leur épanouissement tant professionnel que personnel. C’est la raison pour laquelle, l’humain est au centre de notre culture d’entreprise.
Cette philosophie se traduit par des actions concrètes parmi lesquelles : le dévoilement de l’Artisan Value Proposition, le déploiement de notre campagne marque employeur Faces of Happiness et la mise en place de nombreux projets ayant pour but d’améliorer l’expérience de nos artisans sur leur lieu de travail.
Alors que l’hôtellerie est confrontée à un manque accru d’employés, quelle est la recette du groupe Beachcomber pour motiver ses équipes ?
Nous croyons profondément dans l’écoute active, ainsi que dans la descente et remontée d’information pour comprendre les réalités que vivent nos Artisans au quotidien. Le sondage interne, Lavwa Artizan Beachcomber, mené tous les ans auprès de nos équipes, est un des outils qui nous permet d’être à l’écoute de leurs ressentis.
Une grande partie de mon temps est aussi consacrée à rencontrer nos équipes opérationnelles. Cette présence sur le terrain est fondamentale pour tâter le pouls en temps réel, mieux connaître les difficultés, et avoir une meilleure idée de ce qui fonctionne ou non.
Nous ne pouvons susciter l’engagement sans connaître ce qui se passe au niveau des opérations, ou ce que pensent les employés. Cette présence continue et cette écoute active de nos équipes sont fondamentales dans la manière dont nous opérons au sein du département People & Culture.
Parlant de main-d’œuvre, plusieurs secteurs économiques, incluant le tourisme font face à d’importantes difficultés de recrutement. Comment la situation se présente chez vous?
L’industrie hôtelière est en sous-effectif et peine à recruter. Beachcomber ne fait pas exception. Nos équipes opérationnelles souffrent de cette pénurie et sont confrontées à une grosse pression. Cette situation nous inquiète et nous appréhendons l’avenir.
La pénurie de main-d’œuvre dans notre secteur d’activités n’est pas un phénomène nouveau. Cela fait quelques années que nous affrontons cette situation. Mais la crise sanitaire a accentué les difficultés. La pandémie a mis en lumière le caractère mondial de ce problème, qui va au-delà des salaires et touche la nature même du travail.
Nous ne nous voilerons pas la face sur la nature contraignante de certains métiers de l’hôtellerie. Aujourd’hui, toute une catégorie de postes n’attire plus les jeunes. Même les écoles hôtelières rencontrent des difficultés à recruter des étudiants mauriciens.
Face à cet immense défi, nous travaillons de concert avec l’AHRIM et d’autres collègues de l’industrie afin de trouver le plus tôt possible des solutions pérennes et concrètes pour pallier cette pénurie de main-d’œuvre.
Peut-on avoir une idée du nombre et des types de postes disponibles actuellement dans les hôtels Beachcomber?
Nous avons environ 260 postes à pourvoir, dont 230 dans nos hôtels. Les métiers les plus en demande sont ceux de : serveur, Steward, valet, chef de rang, cuisinier et Cleaner.
À quelques semaines de la haute saison, comment est-ce que Beachcomber s’y prépare, compte tenu des contraintes au niveau des ressources humaines ?
La haute saison bat son plein et la Prime Season qui débutera dans une quinzaine de jours s’annonce chargée avec des taux d’occupation élevés dans tous nos établissements hôteliers. Nous ne pouvons que saluer le courage et l’engagement de nos Artisans. Nous avons la chance de pouvoir compter sur une équipe composée d’hommes et de femmes passionnés et exemplaires.
Malgré la fatigue accumulée, nos équipes hôtelières sont prêtes pour la Prime Season et offriront une attention de chaque instant à nos hôtes. J’avoue que chez Beachcomber, la Prime Season est très attendue des équipes, car nous accueillons de nombreux réguliers au cours de cette période et cela sonne toujours comme des retrouvailles familiales. Je remercie d’ailleurs chaleureusement chaque Artisan de Beachcomber.
La crise sanitaire et la contraction du personnel dans plusieurs établissements hôteliers ont beaucoup refroidi l’enthousiasme de ceux qui ont été forcés de quitter leur travail et donnent lieu à une grande appréhension chez beaucoup de jeunes. Quelles sont les perspectives pour une jeune recrue chez Beachcomber?
Je voudrais préciser que chez Beachcomber, tous les départs durant la pandémie étaient volontaires. Cela dit, la crise a été pour beaucoup des employés de notre industrie, l’occasion de profiter de leurs familles et de repenser leurs modes de vie.
Nous ne pouvons occulter la réalité. Les métiers de l’hôtellerie ont un certain nombre de contraintes, que nous connaissons tous. Néanmoins, cette industrie est aussi un ascenseur social exceptionnel. Au sein du groupe, nous avons des Hotel Managers qui ont commencé au bas de l’échelle et ont ensuite gravi les échelons.
En tant qu’employeur, le groupe Beachcomber est engagé à accompagner et faire grandir ses Artisans. Cette volonté se reflète dans les cinq piliers de notre promesse employeur (Beachcomber Artisan Value Proposition): 1) We grow together, 2) We share and care, 3) We are proud to serve, 4) We have fun and set the trend, et 5) We feel secured and confident.
L’hôtellerie est aussi une industrie particulièrement généreuse, en dépit des horaires de travail exigeants. Chez Beachcomber, nous offrons au-delà du salaire, une politique de rémunération variable comprenant le Performance Driven Bonus, le Performance & Productivity Bonus et le Beachcomber Resorts Incentive, pour récompenser l’effort et la performance. Les repas, le transport, le plan de pension font partie des avantages communs. Ne minimisons pas l’impact que peut avoir de travailler chez Beachcomber, dans des lieux aussi beaux qu’inspirants.
Aussi, pour une jeune recrue qui débute chez nous, les perspectives d’épanouissement personnel et professionnel sont immenses. Pour réussir, il doit tout simplement être enthousiaste, motivé, persévérant et avoir envie d’apprendre.
Plus qu’un emploi et un salaire, nous offrons un métier qui a du sens, un cadre de travail qui permet de s’épanouir, la fierté de faire partie d’une entreprise solide, et le bonheur de pouvoir partager notre culture et notre histoire à nos visiteurs.
Beachcomber a lancé tout récemment sa campagne marque employeur intitulée Faces of Happiness. Quel est le but de cette campagne et quelles en sont les retombées ?
La campagne Faces of Happiness, dont la première phase a été lancée en août s’inspire de notre promesse employeur intitulée Feel the Happiness you Give. Elle met à l’honneur et rend hommage aux visages du bonheur de Beachcomber, ceux qui confèrent ce cachet unique à chaque séjour dans les hôtels du groupe.
Mettant en avant nos Artisans, cette campagne invite à une découverte de leurs métiers, de leurs parcours, de leurs histoires par le biais d’une série de vidéos témoignages et de portraits. Chaque portrait et vidéo dévoile leur sens de l’engagement, leur savoir-faire unique, le bonheur et la passion qu’ils insufflent dans chacun de leur geste au quotidien.
Le but de cette démarche : retenir nos Artisans, renforcer leur sens d’appartenance, attirer de nouveaux talents et faire naître de belles vocations. Nous sommes extrêmement heureux de la fierté que cette campagne a suscitée auprès de nos équipes. La seconde phase sera dévoilée au début de 2024.
Quels sont les arguments qui peuvent être mis de l’avant pour convaincre les jeunes à rejoindre cette industrie ?
Comme je l’ai dit plus haut, l’hôtellerie est l’un des rares secteurs où les employés peuvent gravir les échelons rapidement. Certes, ce sont des métiers qui requièrent qu’on soit persévérant, dévoué et motivé. Mais ce sont aussi des professions passionnantes ! Que le jeune soit un diplômé d’une école hôtelière ou un apprenti sans expérience, tous deux peuvent légitimement aspirer à devenir un jour directeur d’hôtel. La clé c’est l’engagement.
D’ailleurs, chez Beachcomber, nous avons plusieurs exemples de jeunes qui sont arrivés chez nous à travers le PEJ (projet d’employabilité mené par la Fondation Espoir Développement Beachcomber), sans certificat académique et qui occupent aujourd’hui des postes de responsabilités au sein de nos hôtels.
Tenant compte de la situation actuelle sur le marché de l’emploi à Maurice, est-ce que l’importation de la main-d’œuvre étrangère pour l’hôtellerie est inévitable ?
Bien que notre stratégie chez Beachcomber soit d’attirer et de garder les talents mauriciens, et que notre raison d’être est de faire vivre cette hospitalité mauricienne si chère à nos clients, le recours à la main-d’œuvre étrangère semble malheureusement nécessaire et inévitable. Beachcomber est en soutien à l’AHRIM sur cette question. Nous peinons à pourvoir les postes vacants, en dépit de nos nombreuses campagnes de recrutement. Nous nous attellerons cependant à privilégier toujours des Mauriciens pour les métiers en contact direct avec les clients et espérons que nos efforts ainsi que les nombreuses initiatives en cours encourageront nos compatriotes mauriciens à nous rejoindre.
Vous êtes le Chief People Officer du Groupe Beachcomber depuis 2022, quel bilan faites-vous de vos 20 premiers mois et quels sont les projets forts qui vous tiennent particulièrement à cœur ?
Lors de ma prise de fonctions en mars de l’année dernière, ma priorité a été de remettre la culture d’entreprise centrée sur l’humain (People First Culture) du Groupe Beachcomber au cœur de nos actions et de la renforcer, suite à une crise sanitaire inédite. Cela s’est traduit par le lancement de notre Beachcomber Artisan Value Proposition (AVP). L’objectif étant de consolider l’Expérience Artisan, avec des parcours de carrière qui favorisent l’épanouissement personnel et professionnel.
Dans ce contexte, nous avons initié l’Artisan Assistance Programme qui met à disposition de nos équipes un psychologue pour un service d’écoute et d’accompagnement individuel. Afin d’aider nos Artisans à faire face à la cherté de la vie et ses répercussions importantes sur le budget des ménages, un bon de supermarché mensuel a été offert de septembre à décembre 2022 à toutes nos équipes.
La formation continue fait partie de nos axes prioritaires. Le lancement de notre Learning & Development Corporate Strategy, le 1er novembre dernier, avec une plateforme d’apprentissage en ligne, s’inscrit dans cette démarche. Plus de 400 de nos chefs de départements ont aussi été formés à la gestion intergénérationnelle, qui est un sujet d’actualité et important pour le monde du travail en général.
Le déploiement de notre campagne marque employeur, mentionnée plus haut, est une des réalisations dont nous sommes aussi particulièrement fiers.
Les résultats très positifs de la 3e édition du sondage interne Lavwa Artizan Beachcomber, montrent que toutes ces actions portent leurs fruits et nous confortent dans notre démarche.
Nous sommes actuellement engagés dans la conception de 20 projets clés pour améliorer l’Expérience Artisan. Chacun de ces programmes est piloté par un membre de notre CoMEx. Ce qui est un signal fort de la volonté de la direction du groupe Beachcomber à renforcer de manière continue l’Expérience Artisan.
« Nous ne nous voilerons pas la face sur la nature contraignante de certains métiers de l’hôtellerie. Aujourd’hui, toute une catégorie de postes n’attire plus les jeunes. Même les écoles hôtelières rencontrent des difficultés à recruter des étudiants mauriciens. Face à cet immense défi, nous travaillons de concert avec l’AHRIM et d’autres collègues de l’industrie afin de trouver des solutions pérennes et concrètes pour pallier cette pénurie de main-d’œuvre »
« Nous avons environ 260 postes à pourvoir, dont 230 dans nos hôtels. Les métiers les plus en demande sont ceux de serveur, de steward, de valet, de chef de rang, de cuisinier et de Cleaner »
« La haute saison bat son plein et la Prime Season, qui débutera dans une quinzaine de jours, s’annonce chargée, avec des taux d’occupation élevés dans tous nos hôtels. Nous ne pouvons que saluer le courage et l’engagement de nos artisans. Nous avons la chance de pouvoir compter sur une équipe composée d’hommes et de femmes passionnés et exemplaires »