L’enquête sur l’achat controversé de respirateurs défectueux auprès de la société espagnole Pack & Blister amorce un tournant décisif. La Financial Crimes Commission (FCC) prévoit de convoquer Under Warning prochainement l’Ascot Guy Zouberr Joomaye, ancien conseiller au Bureau du Premier ministre sous l’ancien régime. Son rôle dans le processus d’acquisition des ventilateurs suscite de nombreuses interrogations, notamment sur la validation des appareils et les décisions prises à différents niveaux de la hiérarchie du gouvernement.
Ce développement devrait intervenir à la conclusion de l’interrogatoire des médecins et des officiers du ministère de la Santé impliqués dans ce processus. Entre-temps, Premode Neerunjun, ex-secrétaire au Cabinet et chef de la fonction publique, a été entendu durant la semaine sur les procédures administratives ayant conduit à l’achat des respirateurs auprès de Pack & Blister. Membre du High Level Committee (HLC), il a placé Zouberr Joomaye dans une situation des plus compromettantes.
Selon les informations obtenues par la FCC, c’est le Dr Joomaye qui avait été chargé d’évaluer les offres pour l’achat des respirateurs destinés aux hôpitaux mauriciens. Il aurait ensuite informé le HLC que les médecins avaient donné leur approbation pour l’achat des appareils. Pourtant, les respirateurs livrés ne correspondaient pas aux modèles évalués. Pire encore, ils étaient inutilisables, car dépourvus de système d’alerte signalant un manque d’oxygène, un élément crucial pour la sécurité des patients.
Les enquêteurs tentent de comprendre comment et pourquoi les spécifications des ventilateurs ont été modifiées sans consultation avec les médecins. Jusqu’à présent, aucun des responsables interrogés n’a été en mesure d’expliquer cette incohérence.
Le Dr Joomaye, qui faisait le lien entre le HLC et les experts médicaux, est considéré comme un personnage clé dans cette affaire. La FCC a appris qu’il était en contact direct avec un représentant d’une société intermédiaire associée à Pack & Blister, pour discuter de l’achat des appareils. Il aurait également transmis les devis des ventilateurs au ministère de la Santé, qui a ensuite validé l’achat.
Cette affaire met en lumière également des contradictions dans les déclarations officielles. Le ministre de la Santé d’alors, Kailesh Jagutpal, avait initialement assuré que les respirateurs respectaient toutes les normes requises. Or, à leur livraison, il a dû reconnaître que les appareils étaient inutilisables et avait annoncé que des démarches seraient entreprises pour les retourner au fournisseur.
Par ailleurs, la FCC prévoit d’entendre également des responsables de la State Trading Corporation, l’organisme ayant procédé au paiement des respirateurs. L’objectif est d’identifier les failles dans le processus de Procurements pendant la pandémie de Covid-19.