Sameera Chattun Koyratty : l’entrepreneure du savoir-être et du savoir-faire

S’il y a une femme entrepreneure qui n’a pas froid aux yeux, c’est bien Sameera Chattun Koyratty qui est à la tête d’un restaurant, Chez Rasta, d’une société de Beach & Sportswear Ltd et de Safe Sha Training Centre Ltd pour la formation. Sameera est mentor international auprès de la fondation Cheri Blair pour les femmes entrepreneures, membre actif de la Société Alif et de l’AMFCE (Association mauricienne des femmes d’entreprises) pendant plus de cinq années maintenant. Elle est membre du jury régional pour les Global African Startup Awards 2023 & 2024. Depuis 2017, elle a occupé le rôle de présidente pour Women in Tech Afrique et finalement siège au conseil d’administration du Conseil national des entrepreneures femmes.

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Diplômée de l’université Putra Malaysia et de l’université du Southampton, Sameera Chattun Koyratty possède plus de 18 ans d’expérience de métier dans l’entrepreneuriat. Mère de deux enfants, une fille de 17 ans et un garçon de 12 ans, elle débute son parcours professionnel comme vendeuse en magasin avant de gravir les échelons pour être responsable. Persévérante, mais surtout polyvalente, Sameera a su équilibrer vie personnelle et vie professionnelle. Ce qui lui a permis de diversifier son entreprise en ouvrant en 2012, Safe Sha Training Centre Ltd, où elle occupe le poste de directrice générale. Puis en 2019, elle se démarque en devenant directrice d’une autre société nommée Beach & Sportswear Ltd. Elle a également rejoint une autre entreprise familiale, Le restaurant Chez Rasta, en tant que conseillère.

Difficile d’arrêter Sameera Koyratty quand il s’agit de se perfectionner. Elle confie qu’elle est aussi conférencière principale, modératrice lors de diverses tables rondes internationales et locales traitant de sujets liés à l’informatique, aux femmes, aux filles et aux entrepreneurs. « Je me décris comme une personne énergique, généreuse et professionnelle. Des qualités que j’ai acquises tout au long de ma vie. »

L’autonomisation des femmes entrepreneures

Aujourd’hui avec du recul, Sameera reconnaît que ce qui a changé dans la vie est que les femmes chefs d’entreprise rencontrent des défis uniques en matière de communication professionnelle et de branding, qui peuvent influencer leur progression et leur visibilité dans le monde des affaires. « Elles doivent souvent jongler entre vie professionnelle et vie familiale, ce qui peut constituer un défi supplémentaire. Leur parcours professionnel est parfois aussi marqué par des tâtonnements et des réorientations, et elles doivent surmonter des stéréotypes et des préjugés pour réussir dans le domaine de l’entrepreneuriat.»

Pour cette raison, la femme d’affaires insiste beaucoup sur l’autonomisation des femmes entrepreneures. « L’empowerment, soit le renforcement du pouvoir d’action des femmes, est devenu le principe fondateur de mon approche. Mes programmes visent à permettre aux femmes d’avoir accès aux espaces et ressources nécessaires pour mener à bien leurs projets et être actrices de leur propre vie. Je mets autant l’accent sur le développement du savoir-faire que du savoir-être entrepreneurial. J’ai aussi réalisé que les femmes entrepreneures incarnent une grande diversité de vécus. Je fais donc attention à ne pas uniformiser leurs besoins, mais à proposer des accompagnements multiples en termes de contenu, format, durée, niveau d’engagement et localisation. Mon approche s’est affinée pour mieux prendre en compte les inégalités systémiques, miser sur l’empowerment, s’adapter à la diversité des parcours, tout en agissant sur l’écosystème pour créer des conditions plus favorables à plusieurs entreprises et à l’entrepreneuriat féminin. »

Sameera confie que Safe Sha Training Centre Ltd, contrairement à une approche standardisée, s’adapte à la grande diversité des parcours professionnels et entrepreneuriaux. « Mes programmes proposent ainsi des accompagnements sur-mesure en termes de contenu, format, durée et niveau d’engagement, afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques de chacun. »

Au niveau du Beach and Sportswear, elle constate que l’industrie de la mode rapide est depuis longtemps en proie à des impacts environnementaux et sociaux néfastes, allant de la consommation excessive d’eau aux pratiques de travail abusives. « Avec notre gamme Bambooloogy, nous maintenons la tendance : les vêtements durables. Le bambou est biodégradable sans rejeter de polluants nocifs dans l’environnement. Le tissu en bambou possède des propriétés antibactériennes inhérentes, ce qui le rend idéal pour les sous-vêtements et les vêtements de sport en bambou. De plus, le bambou possède des propriétés résistantes aux odeurs, éliminant ainsi le besoin de traitement chimique. Grâce aux qualités de Bamboology, nous sélectionnons chaque vêtement tout en préservant la sécurité de notre planète et en offrant un meilleur endroit où vivre à nos générations futures. »

Finalement Chez Rasta, la part belle est réservée à la cuisine indienne avec l’apport d’épices et d’herbes. « Les plats indiens contiennent souvent des légumineuses riches en fibres et en protéines végétales. Notre cuisine thaïlandaise met l’accent sur les fruits de mer, les légumes et les herbes aromatiques. En résumé, Chez Rasta, on vous offre une alimentation variée et équilibrée, quelle que soit la cuisine, elle est idéale pour la santé et a un prix abordable. Chaque type de cuisine a ses propres spécialités et ingrédients qui peuvent apporter des bienfaits nutritionnels spécifiques. »

En ce qui concerne le budget de 2024, le constat de Sameera est que celui-ci ne semble pas contenir de mesures ciblées pour soutenir les startup et PME innovantes, qui sont souvent les moteurs de l’innovation et de la création d’emplois.

« Des incitations fiscales, des programmes d’accélération ou des facilités d’accès au financement pourraient leur donner un coup de pouce. Bien que le budget prévoie une prime à l’emploi pour 10 000 jeunes, il n’y a pas de mention d’investissement dans le développement des compétences entrepreneuriales. Des formations, du mentorat et des espaces de coworking pourraient permettre de stimuler l’esprit d’entreprise. Mis à part les prêts immobiliers, le budget n’aborde pas la question de l’accès au financement pour les entrepreneurs. Des mesures comme des fonds d’amorçage, des garanties publiques ou des incitations fiscales pour les investisseurs providentiels pourraient combler ce manque. Le budget ne mentionne pas de mesures pour simplifier les démarches administratives et réglementaires pour créer et développer une entreprise. Une « fast-track » pour les entrepreneurs ou un guichet unique pourrait grandement faciliter leurs démarches. Et au final, bien que le budget comporte des mesures sociales, il ne semble pas y avoir de volet spécifique pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Des programmes d’accompagnement dédiés et des incitations pourraient permettre de réduire les inégalités. »

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