La semaine écoulée a été riche en rebondissements politiques. Elle a été marquée par le retrait du PMSD de l’alliance de l’opposition parlementaire. Ce qui a provoqué la naissance d’un nouveau parti, issu directement d’une fracture du PMSD, et appelé Nouveaux Démocrates, alors que Xavier-Luc Duval a perdu son poste de leader de l’opposition au profit de Shakeel Mohamed.
L’alliance Ptr-MMM-PMSD était entrée dans une période de turbulences dès l’annonce de la répartition éventuelle entre les partenaires de cette alliance, à savoir 35-17-8, sur une liste de 60 candidats. Ce qui avait provoqué de vives réactions au sein du PMSD, qui réclamait dix tickets, au lieu de huit. Les tergiversations allaient bon train lorsque le leader du PTr et de l’alliance, Navin Ramgoolam, a décidé de mettre un terme à toutes les spéculations en demandant à Xavier-Luc Duval de finaliser une fois pour toutes les discussions afin de pouvoir se concentrer sur l’organisation du meeting du 1er mai, prévu à Port-Louis. Cela s’est déroulé le 13 avril dernier, lors d’une rencontre triangulaire entre les trois leaders de l’alliance de l’opposition parlementaire, et rendez-vous avait été donné pour le lendemain, 14 avril, pour valider la conclusion de l’alliance des trois partis.
Ceux qui suivaient les discussions s’attendaient effectivement à un accord facilement. Lors du deuxième rendez-vous destiné à conclure l’alliance politique, Xavier Luc-Duval a quitté précipitamment la réunion après trois quarts d’heure de discussions, sans faire de déclarations aux journalistes présents, qui soupçonnaient que les carottes étaient cuites.
La réponse allait venir quelque minute plus tard, lorsque Navin Ramgoolam, en compagnie de Paul Bérenger, a affirmé que, malgré tout les efforts effectués par Paul Bérenger et lui pour satisfaire Xavier-Luc Duval, les discussions s’étaient heurtées à des obstacles, et que les discussions avec le leader des Bleus étaient closes, sans espoir de reprise plus tard. Xavier-Luc Duval, lui, devait à la fin d’une réunion de travail avec les membres du bureau politique de son parti attribué son retrait à l’attitude de Paul Bérenger à son encontre. Il estime qu’en tant que politicien, il prenait des risques que très peu de professionnels et d’entrepreneurs comme lui auraient refusé de prendre.
Malgré les rumeurs persistantes à l’effet qu’il se joindra au MSM de Pravind Jugnauth, cette hypothèse a été balayée d’un revers de la main par Xavier-Luc Duval jusqu’à maintenant. Toujours est-il que si du côté du MSM, on jubile devant de départ du Duval de l’alliance, c’est un sentiment contraire qui se manifeste au sein du PMSD, où plusieurs membres dévoués, dont Véronique Leu, Kushal Lobine et Richard Duval, ont démissionné. Aujourd’hui, c’est la valeur de la parole de Xavier-Luc Duval qui est en cause. Lui qui s’était séparé du MSM pour des principes fondamentaux, aujourd’hui, il se voit traité de « manz salad dan de bout » par le leader du PTr, qui l’accuse d’avoir ouvert les négociations avec Pravind Jugnauth.
Xavier-Luc Duval a une vision de la politique propre à lui. Il ne finit pas de dire qu’en temps que politicien, il prend des risques que très peu veulent prendre en politique. Prendra-t-il donc le risque de commenter ce qui s’est passé au Parlement mardi dernier avec un Speaker traitant des parlementaires de « fous dignes d’être envoyés à l’asile » ? Prendra-t-il aussi le risque de faire table rase de tout le travail qu’il a fait en tant que leader de l’opposition ?
Terminons par les mots de sagesse adressés aux jeunes par Mgr Jean Michaël Durhône dans sa lettre pastorale publiée mardi. « En tant que citoyen consciencieux et responsable, tu as le droit et le devoir de bien choisir les représentants et les gestionnaires de ton avenir. Par ton vote, tu écris l’histoire et génères progrès, emploi, sécurité, honnêteté, justice. Que ton vote réponde fondamentalement à tes valeurs, à tes rêves, à ta foi, en respectant toujours ceux qui pensent différemment de toi. » Il ajoute que « ta conscience civique t’engage à discerner et à choisir les plans et programmes qui indiquent, avec clarté et réalisme, comment faire face aux défis sociaux, économiques ou écologiques, à partir de principes éthiques et moraux qui respectent les droits de l’homme ».