- Outre la FSC, l’EDB et la SBM des locataires de marque au prix fort dans les bureaux au 7 Exchange Square de la société PSH Investments Ltd d’Avinash Gopee
Les Gopee Deals dans l’immobilier administratif font toujours l’actualité en cette fin de mandat, avec notamment les grosses affaires qu’auraient réalisées les sociétés connectées au N-G Group de l’homme d’affaires proche de Lakwizinn du Prime Minister’s Office Avinash Gopee. Les conditions rémunératrices de location font encore jaser. En effet, le principal concerné aurait visiblement décroché le gros lot ces dernières années, soit depuis le retour au pouvoir du Mouvement Socialiste Militant (MSM). Outre les gros coups réalisés sur plusieurs fronts, l’homme d’affaires avec un nez politique très fin a aussi cumulé des nominations importantes depuis le dernier mandat. Dans la conjoncture, ce sont ses Deals réalisés sur les terres de l’Etat qui font sourciller, soit l’immeuble 7 Exchange Square, construit à Ebène, où plusieurs institutions publiques louent des bureaux depuis quelque temps de la société PSH Investments ayant comme directeurs Avinash Gopee et son épouse Kiran Gopee.
Outre les loyers de Rs 4 655 150 qui sont payés mensuellement par la Financial Services Commission (FSC) depuis janvier de cette année pour des bureaux qui sont pour l’heure toujours inoccupés et qui attendent à être meublés, PSH Investments empocherait aussi des montants conséquents de la part de l’Economic Development Board (EDB), qui loue pas moins de quatre étages du 7 Exchange Square pour un montant mensuel dépassant les Rs 4 millions. Ces frais, selon des recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien, comprennent Rs 290 000 pour le syndic. Le site où se situe 7 Exchange Square avait fait polémique car ces terres avaient été reprises auprès de la Mauritius Post, qui avait renoncé à son projet de construction de son siège social sur le terrain qui lui avait été accordé en 2002. Faute de développement, le bail que détenait Mauritius Post avait été résilié.
Le deal Gopee pour ce lot de terres appartenant à Landscope Mauritius est considéré dans les milieux politiques comme un jackpot obtenu par le proche du pouvoir. L’on dresse un parallèle entre le 7 Exchange Square et la Sicom Tower où le Blue-Eyed Boy politique sous l’ère travailliste avait contracté un emprunt de la SICOM pour construire cet immeuble, devant abriter plusieurs ministères ces jours-ci sur un terrain de l’État pour éventuellement le louer à la SICOM. PSH Investments de Gopee a jusqu’ici empoché presque environ Rs 28 millions à ce jour pour rien de la FSC et ce, sans que le gouvernement ne soit gêné pour ce gaspillage outrancier de fonds publics. La location des bureaux du bâtiment de Gopee avait été signalée par Xavier-Luc Duval en 2021, alors leader de l’opposition. Ce dernier avait fait part d’un accord convenu avec l’Economic Development Board qui avait accepté de louer ces espaces de bureaux pour une période de 10 ans d’un bâtiment qui n’existait pas encore.
7 Exchange Square compte aussi parmi ses locataires la State Bank of Mauritius qui occupe deux étages, confirmant que des directives ont été données en haut lieu pour que des organismes publics s’installent dans cet immeuble, permettant ainsi un retour des investissements réalisés par la société d’Avinash Gopee. Ce dernier fait aussi jaser certains investisseurs dans les milieux de l’immobilier car visiblement l’une de ses sociétés aurait obtenu un gros pactole de la Mauritius Investment Corporation (MIC). Les Gopee retiennent aussi l’attention pour leur projet sous l’étiquette de Silver Economy, soit Royal Green Wellness Centre au Reduit Triangle avec des « senior residences » se vendant à partir de Rs7 millions. Ce projet a visiblement plusieurs orientations avec notamment une clinique privée, le Royal Green Hospital qui a pu s’octroyer des contrats pour des services médicaux. Dernièrement, les locaux de Royal Green abritent aussi des grandes fonctions des organismes publics.
Avinash Gopee a aussi été sous les feux des projecteurs pour un terrain se trouvant sur les pas géométriques à Anse-La-Raie dont la Letter of Reservation avait déjà été émise par le ministère du Logement et des Terres à une de ses compagnies, Luxury Suites Ltd pour l’aménagement d’un projet hôtelier de 5-étoiles sur un terrain de 25 arpents.
Face à la grogne de plusieurs ONG, l’homme d’affaires a dû faire machine arrière, affirmant qu’il subissait un acharnement politique des « dirigeants du PTr ». Il se distingue aussi comme étant un grand favori de Lakwizinn du PMO, ayant été nommé à plusieurs postes de responsabilités depuis que le MSM est au pouvoir. Il a été durant le mandat dernier à la présidence de la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd (MMIL), compagnie gestionnaire du complexe sportif de Côte d’Or. Ensuite, il a été fait Chairman de la Tourism Authority et depuis quelque temps Chairman de la Drains Infrastructure Construction Ltd où il opère un budget d’envergure de Rs 10,4 milliards, sans qu’il n’ait de compte à rendre, puisque cet organisme est un Special Purpose Vehicle (SPV) créée en 2021 pour accélérer la construction des projets de drains à travers le pays. Hormis ces nominations, la compagnie des Gopee est aussi au centre de réalisation de projets gouvernementaux, dont la construction des unités de logement social.
En cette fin de mandat, une autre compagnie des Gopee est sous pression. La société Horizon Suites est sous le coup d’une action légale avec le litige devant la Cour suprême pour n’avoir pas honoré ses engagements de commissions de Rs 10 millions vis-à-vis de deux courtiers opérant l’agence immobilière Luxago avec en toile de fond la présentation de clients russes pour l’achat de villas à Rivière-Noires, soit Asmara Beachfront Residences à Les-Salines. Luxago a demandé et obtenu un ordre de la Cour suprême bloquant les comptes d’Horizon Suites par voie de saisie-arrêt conservatoire à hauteur de $ 196 000.
Ces villas sont vendues, selon certaines sources avisées dans ces milieux, à Rs 200 millions. Un jugement de la Cour suprême est attendu en ce qui concerne la plainte logée par ces courtiers de Luxago. Dans le camp de l’opposition, l’on n’écarte pas que les affaires d’Avinash Gopee soient un gros sujet au centre de la prochaine électorale. Si le MSM a dans le passé dénoncé les faveurs qu’auraient obtenues certains hommes d’affaires proches du PTR, au sein de l’opposition on estime que durant ces derniers 10 ans, il n’y aurait pas photo avec ce qu’Avinash Gopee aurait réussi.
Affaire à suivre…