Priyadarshini Gupta Ramjeeawon : « L’éducation physique contre l’indiscipline dans les écoles »

Redonner à l’éducation physique ses lettres de noblesse dans les institutions scolaires. Tel est le souhait de Priyadarshini Gupta Ramjeeawon, présidente de la Physical Education and Sport Employees Union (PESEU). Elle estime que l’éducation physique est un excellent moyen pour combattre l’indiscipline dans les écoles et pour éloigner les jeunes des fléaux de la société tels que l’abus d’alcool, de la cigarette et de la consommation de la drogue. Dans l’interview qui suit, Priyadarshini Gupta Ramjeeawon fait état d’une série de demandes visant à améliorer les conditions de travail de quelque 150 éducateurs d’éducation physique répartis dans les institutions scolaires de l’île. Directrice du département Gender and Youth au Mauritius Trade Union Congress (MTUC), la présidente de la PESEU – qui détient plusieurs diplômes dont un Bachelor of Physical Education de l’Université de Pune et d’un BSc Educational Technology de l’Université de Maurice, – affirme que l’éducation physique doit être considérée comme un Core Subject au niveau du primaire pour le bien-être de la jeune génération et pour les parents qui vont les accompagner durant leur apprentissage. Par ailleurs, Priyadarshini Gupta Ramjeeawon milite pour la reconnaissance des droits des éducateurs physiques, ce qui relève non seulement de leurs préoccupations financières mais également de l’appréciation même de l’établissement pour leur rôle vital dans le développement physique des étudiants et la promotion d’un mode de vie sain.

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Pourquoi l’éducation physique est-elle importante dans le monde éducatif ?

Il faut savoir qu’auparavant, l’éducation physique se résumait à jouer au ballon rond dans les écoles… Maintenant, celle-ci est plus structurée. L’éducation physique est maintenant une matière qui dispose aussi d’un syllabus. Les enfants peuvent donc prendre part aux examens écrits au niveau des grades 7, 8 et 9. Cette matière a aussi cours au niveau du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC).

Les enfants peuvent donc prendre part aux épreuves de Cambridge au niveau de SC et du HSC. Ceci est très important en ce moment en raison des méfaits tels que la drogue et l’indiscipline à l’école. Grâce à l’éducation physique, nous sommes en mesure de canaliser les enfants vers d’autres activités afin de remédier à l’indiscipline.

Certains enfants refusent d’entrer en classe aujourd’hui. Il ne s’agit pas, par le biais de l’éducation physique, de montrer aux enfants kouma tap enn boul, mais de les inviter à travailler en équipe et à pratiquer l’hygiène de vie. Nous ouvrons ainsi la voie aux enfants sur la façon dont il faut se comporter en société.

Dans n’importe quelle discipline sportive, il y a des règles à respecter. Quelque part, celles-ci aident l’enfant à comprendre la vie hors de l’école car des règles doivent être respectées au sein de la société. Donc, si un département d’éducation physique est fermé dans une école, nous constatons tout de suite que le train-train quotidien est bouleversé pendant toute une journée. Les enfants aiment pratiquer le sport. Pour eux, c’est un moyen de se défouler. Nous le voyons clairement dans les écoles. Même durant la récréation des enfants se mettent à la recherche d’équipements sportifs.

D’autre part, l’éducation physique se fait en théorie pour que plus tard il puisse pratiquer, par exemple, le Sports Journalism ou faire carrière en tant qu’éducateur de sport, de Sports Officer, d’entraîneur, entre autres. Cependant, avec l’introduction du Nine-year Schooling, l’éducation physique n’est plus considérée comme un Core Subject. Nous, au niveau du syndicat, souhaitons que le ministère de l’Éducation catégorise l’éducation physique comme un Core Subject au niveau du primaire.

Pour l’heure, des étudiants du secondaire optent pour l’éducation physique comme matière subsidiaire pour le HSC. Si l’éducation physique devient un Core Subject au niveau du primaire, nous encouragerons la société à pratiquer le sport car les enfants ne vont pas se déplacer seuls pour les entraînements après les heures de classes. Donc, cela contribuera à avoir une Healthy Society.

Le syndicat a fait état des conditions de travail des éducateurs qu’il faudra améliorer. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Nos conditions de travail demandent à être améliorées. D’abord, les éducateurs d’éducation physique ne sont pas considérés au même titre que les autres enseignants. Nous n’avons pas de Class Set-Up. Toutes nos activités se déroulent à l’extérieur, soit sur des terrains de football soit dans les gymnases. Nous subissons quelque part les intempéries.

Voilà pourquoi nous avons demandé que les éducateurs d’éducation physique aient droit à une Risk Allowance. En sus du climat, nous manipulons des équipements sportifs tels que javelot, disque ou Multifunctional Gyms. Nous réclamons cette Risk Allowance pour nous encourager et pour que nous puissions utiliser cette allocation en vue de résoudre des problèmes de santé et se protéger contre le bronzage car nous travaillons sous le soleil parfois. Il est grand temps que les autorités ouvrent les yeux sur les conditions de travail des éducateurs d’éducation physique car nous faisons maintenant zis tou dan lekol.

Nous agissons en tant que First Aider, comme chauffeurs; et nous sommes appelés parfois à maintenir la discipline, à organiser le Sports Day, le Music Day, la célébration de la fête nationale, entre autres…« Nou dan tou ». Nous faisons partie également de plusieurs Sub-Committees ou des Health Committees et Disciplinary Committees.

Les éducateurs d’éducation physique reçoivent-ils des équipements sportifs  ?

A compter de 2016, le Pay Research Bureau (PRB) avait décidé de nous accorder des Personal Protective Equipments (PPE). Nous avons ainsi droit à deux tracksuits, une paire de chaussures de sport et deux casquettes. Au niveau du syndicat, nous pensions que les autorités allaient lancer un exercice d’appel d’offres pour que ces équipements soient disponibles sur une base annuelle.

Entre 2016 et 2023, je peux dire que j’ai reçu ces équipements trois fois au moins. Nous avons écrit aux autorités à ce sujet. J’ai comme impression qu’il n’y a pas une uniformité dans la distribution de ces équipements dans les différentes zones. Nous avons eu une réunion l’année dernière avec un haut cadre du ministère de l’Éducation à ce sujet. Nous avons fait une demande pour qu’une allocation soit pourvue à la place, mais le ministère nous a dit que cette requête ne peut être acceptée car c’est le PRB qui décide.

Pour cette année, j’ai appris que ces équipements ont été alloués aux éducateurs de la zone 2. La distribution n’a pas encore été faite pour les zones 1, 3 et 4 pour cette année financière. Il est grand temps que les autorités agissent.

D’autre part, nous constatons qu’il n’y a pas de recrutement de nouveaux éducateurs d’éducation physique. Là où il y a un manque d’éducateurs, des Supply Teachers sont mis en avant. Le problème avec eux est qu’ils quittent le travail durant l’année lorsqu’ils ont un nouvel emploi. Cette situation est très dangereuse lorsque les épreuves approchent. Il n’y a pas assez d’éducatrices d’éducation physique pour les filles. A ce jour, il y a beaucoup d’idées pour les filles qui disposent d’éducatrices d’éducation physiques.

Nous avons attiré l’attention sur la nécessité de recruter des éducatrices d’éducation physique car les filles ont leurs propres spécificités. L’éducation physique est une matière où il y a un contact direct entre l’élève et son éducateur/éducatrice. Il faut « at least one female educator » dans chaque école et c’est hyper important pour que les filles puissent se confier facilement lorsqu’elles ont des problèmes de santé.

Que se passe-t-il au niveau de l’organigramme  ?

Notre organigramme est constitué d’un Principal PE Organiser, un Senior PE Organiser, quatre PE Organisers. Les quatre PE Organisers sont chargés de quatre zones. Ce sont eux qui sont chargés des PE Projects au niveau du primaire et du secondaire.

Dans la zone 1, il y a environ 20 à 25 collèges privés et d’État. En sus de cela, le PE Organiser est appelé à gérer la situation au niveau du primaire. Nous avons réclamé ainsi l’embauche d’un Director of Physical Education, qui aura plus de pouvoir, pour organiser ce département.

Nous avons aussi réclamé deux PE organisers. Le premier s’occupera du primaire et le second du secondaire. Le PE Organiser aura donc la possibilité de mettre en oeuvre plus de projets au niveau du primaire. Au final, à travers ce système nous aurons droit à de bons athlètes, de bons leaders de demain, de bons Young Leaders qui ne vont pas sombrer dans les méfaits de la société. Quelquefois je pense qu’il faudrait démarrer tout cela at the Grass Root Level, au niveau du primaire, pour que nous puissions mettre les enfants sur la bonne voie.

Comment se portent les relations industrielles  ?

Il y a aussi un département au niveau du ministère de l’Éducation qu’on appelle l’Industrial Relations Unit (IRU). Ce département s’occupe des relations industrielles et des négociations avec les syndicats. Nous ne sommes pas satisfaits du fonctionnement de ce département. Nous avons demandé une rencontre depuis le début de cette année pour voir comment on peut trouver une solution pour le bien-être des enfants et des PE Educators.
À chaque fois que nous réclamons une rencontre, on nous fait savoir qu’elle aura lieu dans deux mois. Je ne sais pas pourquoi on refuse toujours de nous rencontrer. Nous sommes là pour le bien-être des éducateurs. Nius ne pouvons pas continuer à voir nos membres évaluer dans le stress. Il faut résoudre ce problème pour que la vie des enfants devienne aussi facile. Les éducateurs d’éducateurs physiques ne peuvent pas continuer à utiliser leur propre moyen de transport pour le travail sans même avoir droit à une allocation. Tout cela engendre de la frustration.

Nous avons émis une requête pour une Duty Free Allowance en vue de l’achat de véhicules. Cette demande est restée lettre morte. Les enfants inscrits à dces examens au niveau du SC et HSC ne peuvent pas le faire uniquement à l’école. Il faut ainsi emmener les enfants sur un terrain de football disposant de toutes les infrastructures nécessaires.

Des fois, nous nous rendons à Trianon, à la MFA. Pour s’y rendre, il faut utiliser notre propre moyen de transport. C’est pour cela que nous avons réclamé une Duty Free Allowance. Par moments, les enfants sont appelés à faire du camping et des exercices à pied. Ils doivent marcher durant trois jours et ils doivent passer la nuit dehors. Une façon de rendre l’enfant autonome.

Nous ne pouvons pas laisser les enfants seuls car ils sont « still under the guidance of their teachers ». Les éducateurs doivent ainsi utiliser leurs voitures, rester avec les enfants, s’assurer qu’ils soient en sécurité. Nous avons droit seulement à une allocation de transport de la maison jusqu’à l’école. Cette situation dure depuis longtemps.

Des fois, les gens disent pourquoi les éducateurs n’utilisent pas le transport mis à leur disposition par l’école. Qui assumera la responsabilité des enfants si jamais quelque chose se produit en cours de route? C’est pour cela que les éducateurs préfèrent utiliser leurs propres moyens de transport. Les parents reconnaissent uniquement les éducateurs qui ont fait signer le Consent Form.

J’invite les officiels du ministère de l’Éducation à venir visiter les écoles pour déterminer dans quelles conditions les éducateurs travaillent. L’évolution est partout dans le monde éducatif, mais les éducateurs d’éducation physique continuent à évoluer à l’époque letan margoz. Le système n’a pas changé, c’est pourquoi nous faisons une requête pour qu’il y ait un changement dans la structure au niveau du ministère de l’Éducation.

Je le redis : l’éducation physique est une matière très importante pour la jeunesse d’aujourd’hui. Sans l’éducation physique, la jeune génération va sombrer dans les fléaux de la société tels que la drogue. En les incitant à s’adonner à des activités physiques, les jeunes ne vont pas songer à tenter des expériences utiles.

Il faut aussi régler ce problème de manque de personnel. Là où je travaille, le Supply Teacher est parti au Canada après avoir décroché un poste. Là pou bizin trase parce que nous sommes parvenus au troisième terme. Cette situation dure pratiquement dans les autres collèges également. Peut-être qu’avec la fermeture de certaines écoles, le personnel sera réparti dans les institutions scolaires et cela va nous soulager un peu. Mais il n’y a pas beaucoup d’éducateurs d’éducation physique dans les écoles concernées.

Quant aux équipements sportifs, il faut les placer dans un endroit sûr ; une fois arrivés, ceux-ci doivent demeurer sous la responsabilité des Heads of Departments. Il faut savoir que certaines écoles ne disposent pas d’un gymnase.

Ces équipements sportifs sont-ils entretenus?

Les équipements sont gardés dans une salle de classe. C’est le gouvernement qui pourvoit ses équipements. Quelqu’un du ministère de l’Éducation doit visiter les écoles pour s’assurer que ces équipements sportifs soient bien entretenus.

Pourquoi faut-il écrire plusieurs lettres et envoyer des courriels pour faire savoir qu’il existe un département d’éducation physique dans les écoles  ? Nous ne pouvons continuer à fonctionner de cette manière. Ce sont les éducateurs physiques qui doivent gérer ces équipements de sport, des appareils de fitness et des articles de loisirs. Les équipements de manutention introduisent des risques supplémentaires qui incluent des blessures physiques.

Les éducateurs physiques sont responsables de l’installation, de l’entretien et de la formation des élèves quant au bon usage de l’équipement. Cela peut impliquer de soulever des objets lourds, d’assembler des équipements et d’assurer leur utilisation en toute sécurité. Une mauvaise manipulation, un entretien inadéquat ou des glissades et des chutes accidentelles peuvent entraîner des blessures physiques, notamment des entorses, des foulures et des fractures. Il y a aussi le risque de dysfonctionnement des équipements  : malgré un entretien et des soins appropriés, ceux-ci peuvent parfois mal fonctionner ou devenir défectueux. Les éducateurs physiques doivent être vigilants pour identifier les problèmes potentiels d’équipements afin de prévenir les accidents ou les blessures pour eux-mêmes et leurs élèves.

La manipulation du matériel utilisé par plusieurs étudiants pose des problèmes d’hygiène, en particulier dans des périodes de risques sanitaires accrus. Les éducateurs physiques doivent s’assurer que l’équipement soit régulièrement désinfecté et que les élèves suivent les bonnes pratiques d’hygiène, réduisant ainsi le risque de transmission de maladies.
Compte tenu des risques liés au travail majoritairement en extérieur et à la manipulation de matériel, nous vous prions de bien vouloir mettre en place une prime de risque spécifiquement adaptée aux éducateurs physiques. Cette allocation reconnaîtrait les risques supplémentaires auxquels ils sont confrontés en raison d’une exposition prolongée au soleil et de la manipulation des équipements, et démontrerait l’engagement de l’établissement envers leur bien-être.

En dehors de cela, il y a aussi le MES Course Work pour les étudiants du HSC qui doivent réussir aux examens que ce soit en pratique ou en théorie. Au niveau du SC, quatre activités doivent être accomplies. Le MES nous a dit que ces quatre activités feront l’objet d’un School-Based Assessment. Les examens seront réalisés dans les écoles et nous devons filmer l’exercice lorsque les enfants font des courses de 100 mètres. Il faut filmer l’événement de bout en bout et s’il y a vingt élèves, il faut faire le même exercice pour chacun; et ce n’est pas fini il faut maintenant s’occuper du montage d’un film. On n’a pas d’aide et pas d’allocation pour ce travail. Le MES dit que c’est notre travail.

Au début, il faudra chercher des dates qui correspondent aux infrastructures sportives disponibles. Ensuite, il faudra écrire une lettre au responsable de la zone et émettre des Consent Forms aux parents, chercher des moyens de transport. Le Recording des épreuves est effectué avec nos propres cellulaires. Après le montage de la vidéo, il faut maintenant l’enregistrer sur un CD pour l’envoyer ensuite au MES.

At the End of the Day, il y a une personne ressource du MES qui vient sur place pour voir si le travail est effectué correctement ; et il a droit à une allocation ! Normalement, lorsque le MES tient des épreuves à l’oral dans différents centres, l’enseignant qui s’occupe de la question est payé par le MES car il s’agit des examens du Cambridge School Certificate. Je prends un autre exemple : lorsque les enfants prennent part à une épreuve de Food and Nutrition dans les collèges, des enseignants d’autres écoles viennent assister ces enfants et ils sont payés pour ce travail.

Pourquoi pas nous  ? Pourquoi notre travail n’est-il pas reconnu. Nous demandons un centre d’assessment pour chaque zone. « Zot pe zis zet sa lor nou zot pe ale mem. » Nous avons trop encaissé depuis le début maintenant it’s High Time pour nous de Voice Out. Nous avons essayé de négocier avec tout le monde mais il me semble qu’on ne comprend pas la situation. Nous demandons aux officiels du ministère de l’Éducation de nous suivre pendant une semaine pour savoir ce que nous faisons dans les écoles.

Quelle est votre conception de l’éducation physique ?

L’éducation physique fait partie intégrante du programme d’études et met l’accent sur la promotion de l’activité physique, de la santé et du bien-être des élèves. Les éducateurs physiques jouent un rôle crucial dans la prestation de programmes d’éducation physique complets et dans l’évaluation des compétences et des connaissances pratiques des élèves.

Contrairement à la plupart des enseignants de matières qui évaluent principalement les élèves par le biais d’examens écrits ou de devoirs menés dans les locaux de l’école, les éducateurs physiques jaugent souvent les capacités pratiques des élèves, telles que les performances sportives, la condition physique et les activités en équipe. Ces évaluations ont souvent lieu dans des lieux externes, tels que des installations sportives, des terrains de jeux et des centres communautaires.

À l’heure actuelle, les éducateurs physiques sont confrontés à des défis lors de la conduite de ces examens pratiques en raison de l’absence d’allocation hors classes. Lorsqu’ils se rendent à divers endroits à l’extérieur des locaux de l’école, ils encourent des dépenses supplémentaires pour le transport. Afin que les éducateurs physiques puissent exercer leurs fonctions efficacement et sans contrainte financière, nous sollicitons la mise en place d’une indemnité adaptée à nos besoins. Cette allocation fournirait un soutien indispensable pour couvrir les coûts supplémentaires associés aux examens hors site et encouragerait le dévouement et l’enthousiasme continus des éducateurs physiques.

La reconnaissance de droits des éducateurs physiques répondrait non seulement à leurs préoccupations financières, mais démontrerait également la reconnaissance et l’appréciation de l’établissement pour leur rôle vital dans le développement physique des étudiants et la promotion d’un mode de vie sain. Travailler à l’extérieur sous le soleil pendant de longues périodes peut entraîner plusieurs risques pour la santé et causer de l’inconfort aux éducateurs physiques.

 

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