Le Guide - Législatives 2024

Post-Election – Père Patrick Fabien  : « Pour un pays où tout le monde a sa place »

Au lendemain des résultats des élections générales, le Père Patrick Fabien s’est, au nom d’Affirmative Action, exprimé à ce sujet. Il affirme que « nous avons vécu ces dernières années sous un gouvernement dominer qui a pris des décisions arbitraires, notamment dans l’éducation, et a pratiqué l’injustice envers certains groupes. »

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Père PATRICK FABIEN, curé de la paroisse
de St-Patrick, Ste Anne

« Cette correction donnée au gouvernement sortant nous permet de mesurer la force du peuple. Des fois, l’on se demande, qu’est-ce que nous pouvons faire, qu’est-ce que nous pouvons changer. Nous avons eu les réponses dans ces résultats. » C’est en ces termes que le Père Patrick Fabien s’est exprimé dans une vidéo, au lendemain des résultats, soulignant avec force que le peuple a toujours le dernier mot.

Selon le Père Fabien, il n’a pas toujours été facile de dire les choses ouvertement, « afin de ne pas embarrasser l’Église. » Il n’empêche qu’au niveau d’Affirmative Action, a-t-il ajouté, les membres ont toujours dit ce qu’ils ressentaient, par rapport à ce qui se passait.
Pour le père Fabien, au cours du mandat du gouvernement sortant, il y a eu des problèmes à tous les niveaux, dans toutes les institutions. « Mais il y a un domaine où je suis concerné, c’est l’éducation. La semaine dernière, nous avons eu une réunion avec la Fédération des Managers où ils ont expliqué que le gouvernement était en train de les asphyxier depuis trois ans. Ils n’ont pas été subventionnés comme il se doit, ils se retrouvent en overdraft. Certains collèges sont au bord de la fermeture », dit-il.

Pour lui, le fait que le directeur de la Private Secondary Education Authority (PSEA) et la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation étaient mari et femme, ont donné lieu à des décisions arbitraires, pour ne pas dire abusives. « Nous avons vécu le népotisme, les protections. C’est ce qui explique que beaucoup de choses n’ont pas marché et nous avons connu des décisions arbitraires », dénonce-t-il.

Le Père Fabien a également évoqué des problèmes à d’autres niveaux. « Comment un Bachelor en Kreol Morisien, qui était en préparation par le Prof Arnaud Carpooran, n’a pu être présenté pour la rentrée universitaire ? », s’est-il demandé. Et aussi : « Comment le Kreol Morisien est au programme de Grade 1 à Grade 11, mais quand on arrive en Grade 12, pour le HSC, on vous dit que ce n’est pas possible ? » Il a dénoncé les raisons avancées, comme le manque d’enseignant, le manque de matériels littéraires… Des raisons qui pour lui, « ne tiennent pas la route ». Tout comme la thèse de cyberattaque pour justifier la restriction aux réseaux sociaux, a-t-il fait ressortir.

Parlant encore d’éducation, il a déploré le fait que des personnes ayant complété leurs études dans des universités privées n’ont pu travailler dans des collèges, car leurs diplômes n’ont, semble-t-il, pas de niveau.  « Tout cela, ce sont des mensonges. Comme si tout ce qui est en dehors du gouvernement ne peut exister », ajoute-t-il.

Le Père Fabien a également abordé la question de l’Extended Programme, qualifié de « massacre. » Il a déploré que des enfants ayant échoué le PSAC se sont retrouvés « dans une poubelle. »

Toutefois, a-t-il précisé, il n’y a pas eu que ce gouvernement qui a agi ainsi. « Ceux qui étaient là avant en ont fait de même. Idem dans des domaines comme le sport et la musique. Tout ce qui appartient aux créoles n’ont pas de voix au chapitre. » Il a avancé que ce n’est pas uniquement une question de créoles. « Nous sommes pour le mauricianisme et tout le monde y a sa place. Dieu sait combien de fois nous avons abordé la question avec le Premier ministre. Il ne nous a pas pris en considération et a fait comme bon lui semble. C’est ce qui a mené à cette correction.»

Il a ainsi lancé une mise en garde au nouveau gouvernement : « faites attention de ne pas poursuivre dans la même voie. L’une des premières choses à faire est d’introduire le vote proportionnel pour en finir avec le système ethnique, pour casser le communalisme. » Avec la proportionnelle, a-t-il ajouté, tout le monde aura le droit d’être au gouvernement. « Je souligne que nous avons au sein de l’équipe gagnante, Rezistans ek Alternativ, qui était un grand défenseur d’un nouveau système, afin de nettoyer ce système malpropre. »

Le père Fabien est d’avis qu’il faut aussi mettre de l’ordre dans les institutions. Il souhaite que le nouveau gouvernement tire des leçons de ce qui s’est passé. Nos dirigeants, a-t-il précisé, ne doivent pas oublier que c’est le peuple qui a le dernier mot. Si eux aussi font comme ceux qui étaient là avant, ils vont « sote kouma bouson sanpagn », a-t-il ajouté.
Le père Fabien se dit ainsi fier d’être créole et Mauricien. « Nous avons tous notre place dans ce pays. On ne peut pratiquer un système qui ne profite qu’à une partie de la population. La méritocratie doit primer, la vérité doit primer. »

Il a demandé à Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Ashok Subron et Richard Duval de ne pas oublier ce qui s’est passé. « Dieu nous a donné la force de nous exprimer. Nous vivions dans un pays où nous avions peur de nous exprimer, car il y avait toujours des représailles. Alors, vive l’île Maurice, vive ce peuple extraordinaire. Nous souhaitons au nouveau gouvernement de vivre dans la vérité, l’unité et la paix. »

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