« Au fil des années, j’ai découvert que les femmes à travers le monde ont d’immenses talents. Ces femmes doivent avoir une chance de devenir autonomes et de renforcer leur confiance en elles pour exceller dans différents domaines ». Cet appel est un extrait du témoignage de Verlaine St Pierre, directrice du Centre de formation agricole Frère Rémi à Rodrigues, centre de formation pour les jeunes soutenu par le programme Switch Africa Green de l’Union européenne (UE).
Il est indéniable que des progrès importants aient été réalisés au niveau des droits des femmes, surtout au cours des six dernières décennies. Le fait que des femmes assument de hautes fonctions dans les domaines politique, économique, sportif ou scientifique, était tout simplement inimaginable il y a encore quelques décennies. C’est une réalité aujourd’hui.
La Journée internationale de la Femme que nous célébrons ce 8 mars est l’occasion de saluer le travail de ces femmes remarquables qui travaillent souvent discrètement. C’est le cas de celle qui crée sa propre entreprise, celle qui fabrique des objets d’art à partir de déchets, celle qui défend les droits des personnes les plus vulnérables, ou encore celle qui enseigne aux garçons et aux filles, dès leur plus jeune âge, à se respecter les uns les autres.
Cependant, encore aujourd’hui, les femmes sont confrontées à de nombreux défis. Discrimination au niveau politique, au niveau professionnel et au sein même de leur famille. Obstacles pour accéder à des postes de direction. Violence physique, sexuelle et psychologique.
En Europe, l’écart de salaires entre hommes et femmes persiste: les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes pour chaque heure travaillée. Les femmes représentent toujours moins d’un quart des postes de direction dans les plus grandes sociétés européennes cotées en bourse. Bien que certains progrès aient été réalisés, les inégalités entre hommes et femmes persistent dans le domaine scientifique, notamment au niveau des plus hauts postes. Une femme sur trois a été victime de violence physique et / ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans. Plus d’une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel.
Si les violences faites aux femmes font l’objet d’une attention internationale particulière depuis plusieurs décennies et que des progrès ont été accomplis, des milliers de femmes et de filles dans le monde vivent aujourd’hui encore des situations difficiles. Alors que nous célébrons la Journée internationale de la femme 2018, nous nous devons de réaffirmer l’importance de continuer à dire non à la violence faite aux femmes et aux filles et d’encourager les femmes et les filles à réaliser pleinement leur potentiel.
L’égalité des genres est au cœur des valeurs européennes. C’est un principe fondamental de l’Union européenne (UE) depuis que le traité de Rome a introduit le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes en 1957. C’est une question de droits de l’homme mais également une question économique. De nombreuses études prouvent que plus d’égalité entre hommes et femmes est facteur de croissance. En outre, l’égalité entre les sexes est une thématique transversale de l’Agenda 2030 pour le développement durable auquel l’ensemble de la communauté internationale a souscrit.
C’est dans ce contexte que l’Union européenne et ses États membres réaffirment leur engagement fort en faveur de l’autonomisation des femmes dans tous les domaines, et de la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles en Europe, mais aussi dans le monde.
La Commission européenne avait consacré l’année 2017 à l’élimination de toute forme de violence à l’égard des femmes et des filles. L’année 2018 sera une nouvelle occasion de placer l’égalité des genres en haut de l’agenda européen. Le thème principal des Journées européennes du développement (principal forum européen sur le développement depuis 2006) est « Les femmes et les filles comme fer de lance du développement durable: protéger, autonomiser, investir ». Le forum permettra à la communauté internationale du développement de partager des idées et des expériences qui pourront inspirer de nouveaux partenariats et de nouvelles solutions pour répondre à un défi mondial majeur.
Au niveau européen, l’Union européenne a signé en juin 2017 la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul). La signature de la Convention confirme l’engagement de l’UE à lutter contre la violence à l’égard des femmes sur son territoire et dans le monde, et à renforcer le cadre juridique existant ainsi que sa capacité d’action.
A Maurice, l’Union européenne travaille en étroite collaboration avec le gouvernement et d’autres partenaires pour promouvoir l’autonomisation des femmes, et lutter contre la violence faite aux femmes et contre toute forme de discrimination envers les femmes et les filles. Nos actions se concentrent sur trois priorités: assurer l’intégrité physique et psychologique des filles et des femmes; promouvoir les droits sociaux et économiques et l’autonomisation des filles et des femmes; et renforcer la voix et la participation des filles et des femmes. Dans ce dernier domaine, Maurice a pris des mesures importantes avec la nomination de la première femme présidente de l’Assemblée nationale, la première femme présidente et la première femme vice-Premier ministre.
Nous veillons à ce que les femmes puissent vivre sans violence, et avoir accès à un travail décent, à l’éducation et à la santé. Nous discutons des droits des femmes et des filles dans le cadre du dialogue politique que nous avons chaque année avec le gouvernement et des consultations régulières que nous organisons avec les défenseurs des droits de l’homme. Et aujourd’hui, nous nous engageons à aller plus loin. Nous travaillons avec le ministère de l’Egalité des genres, du Développement de l’enfant et du
Bien-être familial pour développer un dialogue spécifique sur le thème du genre pour discuter de la façon dont nous pouvons collaborer pour promouvoir et protéger davantage les droits des femmes. Alors que Maurice aspire à devenir un pays à revenu élevé, il est important que le pays puise dans le vivier de talents disponibles et utilise tout le potentiel que représente la main-d’œuvre féminine.
L’Union européenne et ses États membres continueront à défendre l’égalité entre hommes et femmes, protéger les droits des femmes et des filles, et promouvoir l’autonomisation des femmes.
Nous croyons que seule une action collective impliquant tous les acteurs du secteur public, du secteur privé, de la société civile, les partenaires internationaux et les particuliers contribueront à faire une réelle différence sur le terrain, pour permettre aux femmes et aux filles de vivre libérées de toute violence et de réaliser pleinement leur potentiel.