Le Guide - Législatives 2024

On the Campaign trail : la carte salaire, le va-tout du GM !

Le ministre Renganaden Padayachy : « Nou pa pe fer bann zafer o dernie moman »

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Annonce d’une hausse salariale brute dans le privé de Rs 4 925 se traduisant par une révision effective dans la fourchette de Rs 1 760 à Rs 3 425 par mois

Confirmation d’un PRB intérimaire pour les salariés du secteur public entre Rs 500 et Rs 2 000, avec la correction des anomalies renvoyée au rapport de 2026

En marge de la dissolution de l’Assemblée nationale pouvant intervenir à n’importe quel moment en cette période de vacances, et surtout avant l’échéance de la partielle au No 10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est), le gouvernement a joué son va-tout en cette fin de semaine, sous la forme de la carte salaire. En effet, le conseil des ministres d’hier a avalisé une série de mesures, entrant en vigueur à partir du 1 er juillet, en vue de rétablir la relativité salariale suite à l’introduction du National Minimum Monthly Wage, avec notamment le chiffre magique de Rs 4 925 pour les salariés du secteur privé et un rapport intérimaire du Pay Research Bureau (PRB), avec des révisions de salaires de Rs 500 à Rs 2 000 pour les employés du secteur public.

Trois ministres, dont Renganaden Padayachy (Finances), Soodesh Callichurn (Travail ) et Anjiv Ramdhany (Fonction publique) ont été envoyés en première ligne pour vendre électoralement ce Package des salaires. Ainsi, Renganaden Padayachy estime que c’est le moment opportun pour fermer le chapitre des salaires. « Nou pa pe fer bann zafer o dernie moman. Se moman oportun pou amenn lazwa a bann travayer », soutient-il. Il affirme que « revenu mwayen enn menaz inn ariv Rs 55 600 alor ki an 2012-14 li ti selman Rs 29 421 », représentant une augmentation de 89%.

D’autre part, le ministre des Finances a déclaré que le gouvernement de Pravind Jugnauth apporte encore une mesure historique quant aux Degree Holders et pour les gradués, soit Rs 23 000 et Rs 25 000 respectivement au sein du privé. « Sa gouvernman-la fin toultan ena a ker popilasion, bann retrete ek tou travayer. Nou tou nou fier par rapor a travay kinn akonpli pou ki nou vinn ek bann mezir relativite salaryal. Popilasion dan so globalite pou tre satisfe ek sa bann mezir ki pe pran la. Parole donnée, parole sacrée », a-t-il laissé entendre, faisant comprendre que le gouvernement a tenu parole au regard de la question de relativité salariale.

De son côté, Anjiv Ramdhany concède que l’augmentation du salaire minimum a impacté les salaires de divers grades d’officiers publics. Ainsi, a-t-il fait comprendre, le gouvernement a pris la décision d’appliquer une allocation intérimaire du Pay Research Bureau qui se chiffre entre « un maximum de Rs 2000 et un minimum de Rs 500 » dans la conjoncture, soit une augmentation de 5% sur le Master Salary Scale du PRB 2021.

« Premie minis ti demann a PRB pou travay enn rapor interimer pou soulaz sa kestion relativite la. Biro PRB finn propoz enn Interim Allowance an atandan zanvie 2026 kan pou ena prosin PRB ek lerla pou fully address sa kestion relativite la », a-t-il indiqué. Il ajoute que les fonctionnaires bénéficieront de deux mois d’arrérages et seront payés en septembre.

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LE MINISTRE RAMDHANY : « Ogmantasion maximum Rs 2000 ek minimum Rs 500 pou fonksioner »

Le ministre de la Fonction publique Anjiv Ramdhany a souligné que l’augmentation du salaire minimum a impacté les salaires de divers grades d’officiers publics. Ainsi, a-t-il fait comprendre, le gouvernement a pris la décision d’appliquer une allocation intérimaire du Pay Research Bureau qui se chiffre entre « un maximum de Rs 2000 et un minimum de Rs 500 » dans la conjoncture, soit une augmentation de 5% sur le Master Salary Scale du PRB 2021. « Premie minis ti demann a PRB pou travay enn rapor interimer pou soulaz sa kestion relativite la. Biro PRB finn propoz enn Interim Allowance an atandan zanvie 2026 kan pou ena prosin PRB ek lerla pou fully address sa kestion relativite la », a-t-il indiqué. Et ce, avant de faire ressortir que les fonctionnaires bénéficieront de deux mois d’arrérages et seront payés en septembre, les ajustements salariaux étant en vigueur à compter de juillet dernier.

« Nounn koz bokou ogmantasion kou lavi. Ogmantasion pri sertin bann prodwi. Se enn realite ki finn tous nou pei. Nou pena kontrol lor bann fakter ki provok ogmantasion pri. Li enn realite ki sa pa zis pou moris me lemond antie. Pou kontre logmantasion pri, gouvernman finn ogmant lansamb bann prestasion social », a-t-il conclu.

ASHOK SUBRON (Rezistans ek Alternativ) : « Les travailleurs étrangers favorisés encore une fois »

« Je suis étonné de constater que le gouvernement a décidé de fixer le salaire d’un Degree Holder de Rs 23 000 à Rs 25 000, alors que la Finance Act vient d’établir qu’un diplômé étranger sera recruté à Maurice avec un salaire de Rs 22 500. Que feront des employeurs dans ce contexte ? Recruter davantage de travailleurs étrangers.

« En ce qui concerne l’ajustement salarial proposé par le gouvernement, il faut savoir que depuis 2022, je suis en train de répéter que les travailleurs mauriciens auraient dû obtenir une augmentation salariale de Rs 3 425 en sus de la compensation salariale. Si on m’avait écouté, on n’en serait pas arrivé là. Le comble dans tout cela est que maintenant, c’est avec l’argent du peuple, non pas celui des patrons, qu’on est en train d’utiliser pour financer ces augmentations.
« Le ministre Callichurn a déclaré que cet ajustement salarial va être appliqué également aux travailleurs qui ne sont pas couverts par les Remuneration Orders. Comment compte-t-il faire cela en l’absence d’une loi ? Pensez-vous que les employeurs vont l’écouter ? D’autre part, j’accueille favorablement la décision d’accorder une augmentation intérimaire aux fonctionnaires en attendant que le PRB règle le problème de relativité salariale dans son prochain rapport. »

Soodesh Callichurn : « Ogmantasion-la li ant Rs 1 760 ek Rs 3 425 »
Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a indiqué hier que ce n’est pas la première fois que le gouvernement procède à un réajustement salarial. Il soutient que « dans beaucoup de cas, le salaire ne correspond pas à la responsabilité de l’employé.» Ainsi, le gouvernement a donc décidé que tous les employés couverts par les 31 Remuneration Orders, de même que ceux qui ne le sont pas, touchant jusqu’à Rs 50 000 mensuellement, bénéficieront d’un réajustement salarial. Une nouvelle augmentation qu’il estime variera entre Rs 1 760 et Rs 3 425.

« Li pa enn travay fasil. Ena 31 Remuneration Orders ki konserne. Li konsern plizier Salary Points. Nou pe refer mem lexersis swit a logmantasion saler minimum 2024. Ler saler minimum ti Rs 11 575, ena dimounn ti pe gagn Rs 12 000, Rs 13 000, Rs 14 000, Rs 15 000, ki anba Rs 16 500 », dit-il. Il s’est ensuite étendu sur la méthode utilisée pour le réajustement des salaires dans le privé. « Nou finn pran saler desam 2023, ou bizin azout a sa Rs 4 925 ki reprezant sa ogmantasion ki pe koze aster-la. Lerla ou retir saler ki ou finn gagne an zanvie, ou pou gagn montan ki pou reprezant relativite ki aplikab a ou », a-t-il fait comprendre, donnant divers exemples, comme le cas d’une Sales Person, qui aura une augmentation de Rs 600, d’un Waiter qui obtiendra Rs 3 124, ou d’un soudeur avec un salaire de Rs 18 044, et qui aura une augmentation de Rs 3 248.

« Tou bann travayer ki ti pe tous enn baz saler de Rs 20 000 a Rs 50 000 an desam 2023, zot zot pou gagn enn ogmantasion de Rs 2 925 parski zot finn gagn Rs 2 000 konpansasion salarial », a-t-il fait part, expliquant que ces ajustements salariaux touchent 197 042 employés, soit 60% de la Labour Force du privé, tandis que 106 590 personnes tombent dans la catégorie des Rs 20 000 à Rs 50 000.

Ce réajustement salarial est rétroactif à compter de juillet dernier, dit-il. « Kan nou ti aksed o pouvwar an 2015, enn Factory Worker ti pe tous Rs 4 971. Imazin ou bann saler ki ti pe prevalwar avan 2014. National Wage Consultative Council finn fer enn travay kolosal depi 2018. Saler minimum zanvie sa lane-la linn vinn Rs 16 500, inklian konpansasion salarial ki finn done », ajoute Soodesh Callichurn.
Le ministre du Travail a fait ressortir qu’une réforme salariale dans le privé reste à l’agenda du gouvernement. « Saler pou bizin kalikile lor Occupation kouma dan lafonksion piblik. Sa li enn lexersis konplex. Kan konsiltan finn travay lor-la, noun trouv boukou anomali », a-t-il souligné. Il indique que pour cette réforme, un comité technique préparera un White Paper, lequel circulera auprès des Stakeholders du monde du travail.

DEEPAK BENYDIN (FPBOU) : « La fonction publique est la grande perdante »
« La fonction publique demeure la plus grande perdante dans cet exercice. Je ne crois pas du tout que le Pay Research Bureau (PRB) n’a pas été en mesure de corriger le problème de relativité dans les organismes de l’État. Maintenant, il faudra repasser en 2026.

Cette allocation intérimaire de Rs 500 à Rs 2000 ne va pas plaire aux fonctionnaires, car le problème de relativité salariale va rester entier jusqu’en 2026. En tout cas, je constate que les travailleurs du secteur privé sont mieux lotis que les fonctionnaires, alors que la correction des anomalies dans ce secteur semblait être plus difficile, car de nombreux secteurs ne sont pas couverts par des Remuneration Orders. Et pourtant, le ministre Callichurn a dit lui-même qu’il faudra l’exemple de la fonction publique pour faire des ajustements salariaux dans le secteur privé. »

NARENDRANATH GOPEE (NTUC) : « Discours politique et véritable bluff »

« Nous avons plutôt assisté à un discours politique à la veille de la tenue des élections générales. Cette allocation intérimaire accordée aux fonctionnaires en attendant le rapport du PRB de 2026 est un véritable bluff. Il n’y a pas de logique dans ce que le gouvernement vient d’annoncer.

Tout le monde sait que le Pay Research Bureau (PRB) était en mesure de corriger ce problème de relativité avant son prochain rapport. Pour moi, le gouvernement a pris une décision à la va-vite, car les élections générales approchent à grands pas. L’augmentation qu’il a proposée au secteur privé frise le bribe électoral. »

ATMA SHANTO (FTU) : « La voix des travailleurs entendue »

« Je dois prendre le temps d’analyser le rapport en détail et de manière approfondie. Ma première réaction est que la pression du mouvement syndical a porté ses fruits. La voix des travailleurs a été entendue. Maintenant, c’est la mise en application qui demeure le plus important. Il ne faut pas se limiter à une conférence de presse. Je réitère également mon appel au ministre du Travail pour renouer le dialogue avec le mouvement syndical. Il y a eu un rapport qui a été fait par une institution. Il est important que les syndicats puissent aussi donner leurs opinions. »

REEAZ CHUTTOO (CTSP) : « Une avancée »
« Il y a eu certes une avancée dans ce que le gouvernement vient d’annoncer. Nous apprécions le fait que le gouvernement ait finalement décidé de faire des ajustements salariaux dans le secteur privé. Nous apprécions plus particulièrement le fait que le gouvernement a décidé de considérer également les salariés qui ne sont pas couverts par les Remuneration Orders (RO). Aussi, nous accueillons favorablement le fait que le salaire des diplômés seront réajustés.
Le seul point noir dans toute cette annonce est le fait que le gouvernement n’a pas annoncé qu’il va revoir sa décision visant à permettre aux agents recruteurs de devenir également des employeurs qui vont exploiter des travailleurs étrangers. C’est pour cette raison que nous allons maintenir notre manifestation prévue pour ce samedi dans les rues de Rose-Hill.
Le gouvernement a annoncé qu’il viendra de l’avant avec un White Paper pour la classification des travailleurs par corps de métier dans le secteur privé. Nous souhaitons cependant que le gouvernement vienne de l’avant avec un Deadline pour la publication de ce rapport, car les patrons du secteur privé sont connus pour leurs delaying tactics. »

GHEERISHING GOPAUL (secrétaire général de la GSEA ) : « Nou ti atann enn ogmantasion pli elve avek efe retroaktif zanvie 2024 »

« An se ki konsern reazistema salaryal pou sekter piblik, nou ti pe atann enn ogmantasion pli eleve, pli realis et pli rezonab sirtou ki saler minimum nasional inn ogmante de fwa depi zanvie 2024. Osi, nou ti panse li pou ena enn efe retroaktif a partir zanvie 2024, me se pa le ka.
Monn tann minis dir li pou retroactif a partir 1er ziyet 2024. La klas travayer ti pe atann enn realignma depi zanvie 2024. Mo pou ena konsiltasyon avek bann lezot kamarad linion pou delibere. A premyer vi, 5% ogmansion li pa ditou se ki la klas travayer ti pe atann. »

RADHAKRISHNA SADIEN (SOEF) : « La frustration continue chez les fonctionnaires »
« Nous sommes étonnés que le Pay Research Bureau (PRB) a pris tout ce temps pour finalement dire que le problème de relativité salariale sera adressé dans son prochain rapport prévu pour 2026. Avec cette allocation intérimaire accordée aux fonctionnaires en attendant le prochain rapport, nous croyons que le problème de relativité n’a pas été corrigé dans la fonction publique et la frustration ira grandissante jusqu’en 2026.
La frustration, en tout cas, va jouer sur la productivité. Dans la conjoncture, la fonction publique continuera à procéder à des recrutements malgré le fait que la Master Salary Scale n’a pas été corrigée. Ce n’est pas normal.
Le gouvernement doit corriger au plus vite cette distorsion dans la grille salariale. Il était question dans la loi que le PRB vienne de l’avant avec une mesure administrative pour régler le problème de relativité salariale, mais il n’en était rien jusqu’ici. »

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