Le ministre du Commerce et de la protection des Consommateurs, Michael Sik Yuen, demande aux citadins qui se rendront aux urnes pour les prochaines municipales de voter « intelligemment » et de ne pas « gaspiller » leur vote.
« Nous avons une équipe d’expérience, qui est sérieuse et ce sera le cas aussi au niveau des municipalités. Zordi kan ou get bann lavil, le 5 vil ki ena, be ou an koler parski bann lavil finn rekil enormeman. Ena nid de poules partou. Bokou lalimier lor ban kolonn pa pe alime ek pa pou enn ou de zour, pandan plizier mwa. Malheureusement, la gestion des cinq mairies a été catastrophique. Bizin ena sanzman osi dan bann meri », déclare le ministre. Concernant la non-participation du MSM aux municipales, le ministre du Commerce, déclare que « si zame zot ti gagn kouraz vini ek poze – malrezman zot pena sa kouraz la – se pourkwa zot pann vini, zot kone si zot vini zot pou gagn bate. »
Michael Sik Yuen s’adressait aux journalistes à l’issue de l’assemblée générale de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) et il a aussi commenté la situation dans le port, avec de nombreux importateurs et distributeurs se plaignant du retard des bateaux. « Nous sommes presque parmi les derniers au monde concernant la performance du secteur portuaire et durant ces dix dernières années le port s’est dégradé énormément. Aujourd’hui, tous ceux qui importent sont en souffrance et souvent ce sont les consommateurs qui doivent payer les pots cassés, puisque les bateaux n’ont pu débarquer leurs conteneurs, ont parfois dû quitter Port-Louis pour aller dans un autre port, donc des Fees additionnels s’ajoutent au prix des produits. Il faudra une réforme pour le port, mais nous sommes une équipe sérieuse au gouvernement et nous y travaillons. Ce n’est pas que le port qui s’est détérioré ces dix dernières années, l’économie elle-même s’est détériorée », trouve-t-il.
De son côté, Aadil Ameer Meea, ministre de l’Industrie, des PME et des coopératives, qui a également participé à l’assemblée générale de la MCCI, a réitéré l’engagement du gouvernement à collaborer avec le secteur privé, après le « tug of war » qu’il y a eu avec l’ancien gouvernement.
« De notre côté nous sommes ouverts au dialogue, surtout que nous avons des impératifs très importants. Nous devons collaborer afin de relancer l’économie car nous savons tous qu’il y a une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes avec le rating de Moody’s et la possibilité d’un downgrading, mais nous faisons tout ce qui est en notre capacité pour que cela ne se produise pas. Nou pou bizin pran bann mezir kouraze pour redres nou lekonomi », dit-il.
Dans le cadre du prochain budget, Aadil Ameer Meea estime qu’il faudra revoir l’aspect promotion des exportations, vu la baisse de nos exportations ces dernières années : « Si pa ti ena depresiasion roupi, bokou antrepriz ti pou fini ferme, donk nou kapav met sur pie enn azans ki pou al rod investiser pou vinn fer prodiksion dan Moris. Nou bizin devlop prodiksion dan nou pei. »
Le ministre s’est dit conscient des difficultés du secteur manufacturier depuis deux ans, avec la flambée des coûts de production et des coûts salariaux, et a plaidé en faveur de la production à plus forte valeur ajoutée afin que le pays se démarque des concurrents. FCC / Apavou deal
Les enquêteurs sur les traces du ‘Minutes of Proceedings’ original
L’ancien Independent Director de la Mauritius Investment Corporation (MIC), Louis Rivalland, a lâché une ‘bombe’ à la Financial Crimes Commission mercredi laissant comprendre que les ‘Minutes of Proceedings’ de l’Apavou Deal aurait été falsifié. Selon nos renseignements, au moins un deuxième ancien membre indépendant du Board de la MIC, interrogé durant la semaine, a affirmé la même chose. Ainsi, la FCC va réorienter son enquête pour établir ce qui s’est passé et tenter d’obtenir le ‘Minutes of Proceedings’ original de janvier et février 2024. Ce sont des experts informatiques de la FCC qui vont entrer en jeu en essayant de ‘retrieve’ les informations originales sur le ‘software’ à la MIC et de comparer avec la version papier en possession de la FCC.
C’est une bataille qui débute entre la version des Independent directors et les Executive directors. Les anciens First et Second Deputy Governor de la Bank of Mauritius (BoM), Mardayah Kona Yerukunondu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal sont les ‘signatories’ qui a autorisé le déboursement Rs 2,4 milliards à l’Eastcoast Hotel Investment Ltd. Alors que le Non-Executive director, Louis Rivalland, affirme que les conditions discutées étaient l’acquisition de 70 % d’actions au sein de Ambre Hotel pour environ Rs 2,1 milliards. Il ne sait pas où est apparu cet ‘excess’ de quelque Rs 300 millions car ce sujet n’a jamais été discuté au sein du board of directors de la MIC. La FCC se demande comment les deux représentants de la BoM n’ont pas remarqué cette grossière ‘erreur’ en signant les papiers. D’où l’importance d’obtenir l’original de ce ‘Minutes of proceedings’.
Ce qui fait pencher la balance en faveur de Louis Rivalland à ce stade est la présence du ‘Term sheet’ spécifiant les conditions de la MIC pour approuver le Apavou Deal. Selon des informations recueillies au Reduit Triangle, l’Investment committee de la MIC avait bien recommandé l’acquisition de 1 596 d’actions au sein de l’Eastcoast Hotel Investment Ltd et de «lease» l’hôtel Ambre à Sun Resorts Ltd qui détenait déjà 30 % d’actionnariat. Les experts de l’Investment committee ont estimé que la MIC pouvait avoir un ‘rental yield’ d’un peu plus de 8 % par année à travers cette transaction.
Entre-temps, Eastcoast Hotel Investment Ltd a fait parvenir à la MIC une offre de 48 millions d’euros (Rs 2,4 Mds) pour la vente de ses actions. Le board de la MIC a bien pris connaissance de cette proposition au début de février 2024. Suivant la recommandation de l’Investment committee et du management de la MIC, le board a proposé Rs 2,1 Mds pour l’achat de 70 % d’actions ou Rs 3 Mds pour une acquisition à 100 %. Le chiffre de Rs 2,4 Mds a bien été cité durant cette réunion, mais cela concerne la proposition de Apavou et pas du board de la MIC. Reste à la FCC d’établir si ce serait une «grossière erreur» de leur part d’avoir payé un surplus de Rs 300 millions, ou une «erreur volontaire» teinté de soupçon de blanchiment d’argent.